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DEAD KENNEDYS - Fresh Fruit For Rotting Vegetables (1980)
Par NOSFERATU le 27 Juillet 2015          Consultée 3864 fois

1979… Ere Post punk. Les DEAD KENNEDYS (ce nom fit longtemps fantasmer Alan Vega de SUICIDE) se forment suite à une petite annonce rédigée par le guitariste East Bay Ray à laquelle un certain Jello Biafra (Eric Boucher de son vrai nom) répond. Le bassiste Klaus Flouride, le batteur Ted et un second guitariste qui devient célèbre sous le patronyme orwellien de 6025 les rejoint. Ce dernier quitte le groupe dès mars 1979 alors que Ted est remplacé fin 1981 par Daren Henley Peligro. Ils se retrouvent entre la scène arty locale d’Hollywood (comme X ou les AVENGERS) et celle plus brutale des banlieues (CIRCLE JERKS, BLACK FLAG), la genèse californienne du punk hardcore est alors en gestation se différenciant elle même des assauts de sa sœur de la cote est (BAD BRAINS, AGNOSTIC FRONT…)

En vrai punk anar, Jello Biafra se déclare candidat au poste de maire de San Francisco. Une sacrée plaisanterie qui sera vite prise au sérieux par un nombre non négligeable d'électeurs, puisque Biafra terminera quatrième sur dix candidats. La même année, il fonde avec le cousin Greg Gin, guitariste givré des fantastiques BLACK FLAG, le fabuleux label Alternative Tentacles qui publiera la plupart des méfaits soniques du groupe. Les premiers quarante cinq tours ravageurs suivent : "California uber alles" qui est une diatribe contre Jerry Brown alors gouverneur de Californie, "Holiday in Cambodia", "Kill The Poor" et "Too Drunk to Fuck". "Fresh fruit for rotting vegetables" leur premier vinyle suit et contient ces premiers singles.
Le fameux gang libertaire de Biafra apparait dans un contexte musical favorable, la fin des riches et sauvages années 70. Le quatuor décalé s’inspire d’abord comme la plupart des groupes ravagés californiens de la première vague punk anglaise (PISTOLS, CLASH) et celle originaire de New York (RAMONES). Mais il écoute aussi les expérimentations avant gardistes proto punk (la présence locale des étranges RESIDENTS et autres CHROME n’y étant certainement pas pour rien) tout en appréciant les groupes garages psychédéliques des sixties. Bref tout l’héritage californien de la musique déviante.

Bizarrement, "Fresh fruit for rotting vegetables" fut mal reçu par l’intelligentsia punk de 77 qui pensait que tout était fini après le maelstrom des PISTOLS. Surtout en France… A part les membres de METAL URBAIN qui virent là une nouvelle étape dans l’histoire tourmentée de la punkitude, beaucoup affirmèrent que ce chef d’œuvre du punk arrivait trop tard. Un certain Phil Manœuvre se moquera même de la sortie du single "Kill the poor" et ne comprendra jamais le coté parodique de ce dernier, prenant tout le texte au premier degré !
Il fut très bien accueilli par contre par les Anglais, surtout les activistes de la vague punk not dead qui vont faire rapidement des DK des frères d’armes (voir les compilations "punk and disordely" où certains titres du combo ricain voisineront aux cotés de CHAOS UK et autres DISORDER). Un concert ultra destroy de la bande à Biafra à Londres illustre cette affirmation : d’après certains témoins, le chanteur local des agressifs ANTI NOWHERE LEAGUE amena une hache durant ce set enfiévré. Sinon le premier disque des kennedys morts sera carrément disque d’or chez les "rosbifs"…

Les prestations live atteignent en effet une violence paroxysmique. Sur scène, BIAFRA imite ses idoles (Iggy, Alice Cooper, Captain Beefheart). C’est un véritable comédien qui tout en assurant l’entertaintment nécessaire au genre, illustre ses versets corrosifs de scénettes avec de célèbres mimiques décalées. Pour les paroles, il transpose l’univers des monstres d’ALICE COOPER dans le cauchemar urbain de la Californian way of life. Toute en métaphores, la tonalité se veut être vindicative et toutes les institutions (police, armée, lobby nucléaire, société marchande…) en prennent pour leur grade. Ainsi, sur "California Uber Alles", Biafra évoque la menace fasciste zen dans une Californie atteinte du syndrome orwellien de "1984". Le guitariste East bay ray assume ses influences surf sixties sauf qu’il y rajoute une sauvagerie inédite. En gros, Dick DALE rencontrant James Williamson, le serial tueur de Raw power des STOOGES. On notera aussi l’influence de Steve Jones (PISTOLS). Le résultat est psychotique à souhait et donc totalement unique.

La voix de canard de Biafra oscille entre le crooner sardonique et le malade mental bon pour la camisole de force. Une sorte de John Lydon en plus caricatural. Il a presque des intonations lycanthropiques à la Lux Interior des CRAMPS. Certaines mauvaises langues affirmeront qu’il chante comme un Julien CLERC possédé !
Les chansons sont à la fois puissantes et déjantées. Certaines sont rapides. "Forward to death" et "Your emotions" ne durent qu’une minute vingt, même chose pour "Drug me", missile surplombé par une ambiance post punk du plus bel effet. L’inquiétante introduction de "Holydays in cambodia", pleine de stridences, fera date, c’est une lointaine réponse au "Holydays in the sun" des PISTOLS et un hit parfait de la punkitude. "Let’s lynch the landlord" possède une rythmique sautillante surf marrante. "Chemichal warfare" frise l’ultra violence avec un moment d’égarement noise ponctué de cris introduit par la désopilante imitation d’une musique de foire. Quant à "California uber alles", avec sa batterie d’intro tribale , son tempo qui ralentit vicieusement puis qui repart de plus belle, on n’est pas loin de la perfection du destroy binaire…

La dominante parodique ressort surtout sur "Funland at the beach" qui sonne comme du vieux rockabilly, sur le déglingué "Ill in the head" où Biafra chante génialement faux, et surtout l’hilarant "Viva las vegas" la fameuse cover d’ELVIS écrite à l'origine par Mort SCHUMAN. "When ya get drafted" qui est d’ailleurs bien speed aussi, a un refrain rigolo, les chœurs sont bien punkys et le bizarre passage d’une musique de film rajoute de la démence à l’ensemble. C’est donc un album légendaire aux hymnes proprement incendiaires et des hits hargneux à foison. Incontournable.

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- Jello Biafra : Voix
- East Bay Ray : Guitare, Guitare électriq
- Klaus Flouride : Basse, Voix
- Ted : Batterie
- 6025 : Guitare Rythmique


- Kill The Poor
- forward To Death
- when Ya Get Drafted
- let's Lynch The Landlord
- drug Me
- your Emotions
- chemical Warfare
- california Über Alles
- i Kill Children
- stealing People's Mail
- funland At The Beach
- ill In The Head
- holiday In Cambodia (biafra, Greenway)
- viva Las Vegas



             



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