Nous sortons de l’album le plus connu de la discographie de Barry, qui rencontre désormais un succès considérable auprès des nanas sensibles au smooth incomparable de sa grosse voix mais aussi des amateurs de fiesta aimant se trémousser au son de ses classiques. Ces mid-seventies nous offrent de toutes manières le terreau le plus volumineux en matière de qualité, et la soul un brin funky un brin disco mais toujours romantique du chanteur ne fait pas exception à la règle. C’est d’ailleurs l’opulence, Barry WHITE ne nous avait jamais habitué à produire autant de titres pour un album : huit, c’est un record ! Le voici tel qu’en lui-même gorgé de sueur, accompagné de son fameux Orchestre de l’amour illimité, toujours prêt à donner le meilleur de lui-même pour attirer le regard de ses admiratrices.

"What Am I Gonna Do With You" est chargé de truster les tops du monde entier et ça marche comme à la parade, on aboutit numéro un du billboard R’n’B. Je suis pourtant réservé quant à la qualité de ce single qui ne me semble pas égaler les classiques du titan black. Ca reste cependant très agréable.
On ne change pas une formule qui marche et c’est au tour de "I'll Do For You Anything You Want Me To". Cette fois, c’est un tout petit revers, le titre n’accrochant pas le top du R’n’B, mais une honnête 4ème place. Il faut admettre que ce n’est pas sa réalisation la meilleure, son chant y est un brin trop pressé alors que le gargantuesque Barry est le seigneur des tempi lents.

"Heavenly, That's What You Are To Me" s’inscrit dans la lignée des précédents succès de Barry, aux intros toujours parlées, à la différence que, cette fois, l’orchestration nous rapproche d’une soul certes contemporaine, mais aussi plus mainstream, avec un soupçon de disco là dessous. Nous sommes bien plus smooth sur "All Because of You", avec une intro instrumentale de plus de 2mn30... Y-a-t-il une autre star qui puisse se le permettre ? Ne cherchez pas, il n’y en a pas ! Très sympa et parfaitement à sa place.
Nous avons ensuite le sommet de l’album, les dix minutes de relaxation sensuelle de "Let Me Love My Life Lovin You Bab". Le sujet récurrent n’évoque ni la politique ni le sport ni même les bagnoles, nope ! Notre Barry parle d’amour et de femmes, c’est son seul et unique fond de commerce comme il le dit The woman is god’s greatest gift to man, la classe Man !

Nous en terminons avec les deux parties de la "Love Serenade" que le Love Unlimited Orchestra se charge de conduire. Dans la première, le blanc Barry se contente d’un spoken word certes, mais personne dans ce registre ne fait mieux que lui. Sa voix en impose carrément, impossible de ne pas être happé par son timbre unique. Sur la "Love Serenade Part II" en revanche, l’heure est moins au smooth puisqu'une basse bien monolithique se pointe et se répète inlassablement, plus attentiste que réellement dynamique. L’adjonction des cuivres n’y change rien, et on reste un peu sur le qui-vive, mais le colosse ne se pointe pas cette fois, et on reste un peu sur notre faim.

Difficile de s’aligner sur le sommet que représente l’album bleu précédent, qui comportait "The First, The Last, My Everything". Bien sûr, l’album toppe les charts R’n’B, mais n’est-ce-pas le minimum requis pour une sortie de Barry WHITE ? Probablement ! Il n’en demeure pas moins que si la musique reste d’un niveau très recommandable, il n’y a pas ici de classique de la trempe du plus haut cité. On est en droit d’en attendre plus de cet artiste attachant et orignal. Je reste donc sur un trois seulement moyen.