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ELECTRO ROCK  |  STUDIO

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2012 2 Can Be Late
2014 1 Little Armageddon
2022 Human Disorder

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2023 Sound From The Shadow, Pt2

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2015 Little Armageddon Tour
 

- Style + Membre : Mat Bastard

SKIP THE USE - Human Disorder (2022)
Par NESTOR le 17 Avril 2022          Consultée 1050 fois

Si Little Armageddon (2014) avait déjà montré que SKIP THE USE n’entendait pas rester cloisonné dans son style initial, Past & Future (2019) n’avait fait que confirmer cette soif d’évolution. Une tendance qui ne fait que s’affirmer avec ce Human Disorder qui témoigne que SKIP THE USE, tel un chat, a de multiples vies. Après des débuts marqués par du Punk bien agressif, le groupe s’est orienté vers du Rock énergique, avant de splitter, puis de se reformer en adoptant des sonorités plus Electro. A tel point qu’il serait bien difficile, suite à une écoute à « l’aveugle » que "People in The Shadow" (Can Be Late, 2012) et "Make It Bad" (Human Disorder, 2022), d’affirmer que ces deux titres proviennent du même groupe.

D’une part un Rock jouissif, direct et spontané, et de l’autre, une petite ritournelle vaguement Disco portée par la voix de fausset que Mat Bastard adopte pour l’occasion. Je me dois de reconnaitre que le choix de ce dernier titre n’est pas dû au hasard tant il dénote au sein de l’album. Toujours est-il que le résultat est pour le moins… déconcertant. Mais pas forcément très heureux. Et s’il y a bien un domaine dans lequel SKIP THE USE ne nous a pas floué, ce sont les surprises, tant celles-ci sont nombreuses et diverses. Ainsi la présence de "Dancing Alone", qui alterne les passages vaporeux et ceux portés par une basse bien lourde, est symptomatique du fait que le groupe s’est désormais affranchi de toute barrière artistique. Et comme il maitrise bien mieux le son et la production que par la passé, on a le sentiment que SKIP THE USE cherche désormais à faire passer ses émotions plus par les arrangements musicaux et les ambiances sonores que par une énergie pure comme cela était le cas à ses débuts.

La conséquence de cela est que bien souvent le groupe manque cruellement de relief, d’énergie. Difficile en effet de s’enflammer pour un "The One Two" lorsque l’on garde en mémoire la fureur, la furie dont le groupe était coutumier à ses débuts. A l’image de l’album, c’est propre, extrêmement bien produit, mais ennuyeux au possible. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est exactement le contraire de ce qui a fait connaitre le groupe, mais nous n’en sommes pas loin. En décidant de continuer l’aventure à deux, Mat Bastard et Yan Stefani auraient dû avoir l’honnêteté de changer de nom afin qu’il n’y ait pas tromperie sur la marchandise. A cette condition, on aurait pu saluer un nouveau départ, une remise en question, et louer un savoir-faire surprenant. On aurait pu apprécier ces nouveaux morceaux sans à priori. S’extasier devant la finesse du texte de "Les sables d’or", s’enthousiasmer devant l’ambiance étrange distillée par "Rise", ou bien s’emballer pour l’efficacité de "Down" et la puissance de "Slaughter". Mais à vouloir capitaliser sur le nom de SKIP THE USE, le duo doit accepter le fait qu’il doit assumer son passé. Et là, la comparaison est bien cruelle.

Dans cette optique, on aurait plutôt tendance à dire que "Rise" est mou du genoux : le tempo est mollasson, la voix est noyée dans les effets, l’accompagnement musical indigent… cela sent le remplissage à plein nez. Que "Les sables d’or", ressemble à une version légèrement Electro de "Faut être heureux" (Little Armageddon, 2014). Est-ce que ce faisant je fais preuve de mauvaise foi ? Ou est-ce bien deux visions sous un prisme différent de mêmes morceaux ? Honnêtement, je suis un peu en mal de répondre avec certitude à cela. Mais toujours est-il que la déception est bien là. Et elle est à la hauteur du plaisir que le groupe m’a procuré entre 2011 et 2013.

Alors, soit, je veux bien admettre que cette évolution donne parfois de bonnes choses. Ainsi avec "Ellipse" SKIP THE USE se rapproche d’une version assez proprette de SIDILARSEN. Ce partenariat avec MDNS est à ce titre assez réussit et donne même lieu a un des rares morceaux puissants de Human Disorder, le furieux "Till The End" qui lorgne lui plutôt du côté de LOFOFORA. Je reconnais également que l’album sent le travail, que tout semble carré et réfléchi, et que l’on ne peut pas reprocher au groupe son manque d’implication et de travail.

Mais cela ne fait pas tout.

Human Disorder aurait put être l’album très intéressant et surtout hyper bien produit d’un nouveau groupe, il restera à mes yeux la plus grosse déception d’un groupe exceptionnel qui n’a pas su garder son âme originelle.

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   NESTOR

 
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- Mat Bastard (chant)
- Yan Stefani (guitare)
- Enzo Gabert (batterie)
- Nelson Martins (basse)


1. Down
2. Slaughter
3. Fou Ou Misérable
4. Dancing Alone
5. Sevensins
6. Make It Bad
7. The One Two
8. Human Disorder
9. What If
10. Ellipse
11. Till The End
12. Les Sables D'or
13. Rise



             



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