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1974 Queen Of The Night
1975 Suicide Sal

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2022 Live At The Rainbow 1974

Maggie BELL - Live At The Rainbow 1974 (2022)
Par LE KINGBEE le 21 Octobre 2022          Consultée 639 fois

Suite au décès du guitariste Leslie Harvey électrocuté sur scène en mai 1972, le groupe STONE THE CROWS décide de mettre fin à l’aventure en 1973. Bien que remplacé par l’écossais Jimmy McCulloch (futur membre des WINGS), le cœur n’y est plus, aussi le batteur Colin Allen et Maggie BELL, seuls membres originaux du combo, décident-ils de dissoudre le groupe.

Malgré cette triste fin, Maggie BELL toujours épaulée du producteur Peter Grant, un ex-videur catcheur connu pour avoir managé LED ZEP et BAD COMPANY, tente sa chance aux States, enregistrant deux albums pour Atlantic. Malheureusement, les disques ne sortent pas, suite à un problème de bandes et d’une décision de Jerry Wexler. Fin octobre, Maggie BELL se voit rappelée par Atlantic, l’Ecossaise mettant en boîte "Queen Of The Night" avec la crème des sidemen américains du moment.

Si les deux disques Atlantic produits par Felix Pappalardi pour le premier et Felix Cavalière pour le second n’ont jamais vu le jour, Maggie n’est pas restée inactive pour autant. En septembre 74, la chanteuse et sa nouvelle troupe se produisent en Ecosse et en Angleterre avec, ne point d’orgue, un concert au Rainbow Theatre * le 3 octobre.

Pour cette mini-tournée anglaise, Peter Grant fait appel à des musiciens reconnus : le claviériste Peter Wingfield, un ancien journaliste du Melody Maker ayant accompagné BB KING, Lightnin’ SLIM, Freddie KING ou LIVIN’ BLUES, le guitariste gallois Brian Breeze (ex-Pete Brown), le batteur Paul Francis (ex-Chris SPEDDING, Tranquility) et Mo Foster (ex-Roger Glover et futur bassiste sur le "Supernature" de CERRONE).

Edité une première fois en 2002 par Angel Air Records, Live At The Rainbow 1974 fait peau neuve avec cette nouvelle édition proposée par Repertoire Records. Présenté sous la forme d’un digipack à la pochette ouvrante, ce Live bénéficie d’un nouveau visuel et d’une notice intérieure de 24 pages.

Annoncée en grande pompe par un chauffeur de salle, Maggie BELL débute avec "Coming On Strong", une compo de Stone The Crows dont l’intro d’une soixantaine de secondes n’a d’autre but que de chauffer le public.
Elle enchaîne avec "Wishing Well" ●, popularisé par FREE, mais a contrario de l’original, la ligne de basse est dix fois plus épaisse et pleine d’une rondeur agressive. Une interprétation plus bluesy que celles de BLACKFOOT et de Gary MOORE.
Le combo tempère sa ferveur avec "As The Years Go Passing By", délivré sous forme d’un long Slow Blues. Accrédité par erreur comme souvent à Don Robey, mais œuvre probable de Peppermint Harris, le titre figurait sur Born Under A Bad Sign, disque de référence d’Albert KING. Le groupe ne s’en sort pas trop mal, distillant un excellent nuancier, mais le titre aurait cependant mérité d’être réduit d’une bonne minute.
Maggie BELL se fait plus intimiste sur "I Was In Chain", une reprise aux teintes gaéliques du Sutherland Bros Band, un duo de Folk écossais longtemps associé à Quiver. La chanteuse évoque ici le parcours de certains migrants celtes partis chercher fortune au Canada, mais perdant par la force des choses leur amour de jeunesse. Le titre sera repris dix ans plus tard par l’anglais Paul Young dans une mouture Pop peu goûteuse selon nous.
Dans une veine Blues, elle reprend "Suicide Sal" qui deviendra l’un de ses titres emblématiques. Les paroles font référence à l’une de ses tantes. Autre titre figurant plus tard dans l’album Suicide Sal, "I Saw Him Standing There", la variante féminine d’un hit mineur des BEATLES. Si les Fab Four nous assénaient un Teen Rock entraînant, là Brian Breeze et Pete Wingfield se livrent à un Boogie Rock endiablé. Chez nous, The Swifts en délivreront une adaptation acceptable sous l’intitulé "C’est gagné", alors qu’HALLYDAY se prendra les pieds dans le tapis avec "Quand je l’ai vue devant moi", mais c’est là un autre débat.

Brian Breeze apporte sa pierre à l’édifice avec "The Preacher", un instrumental de deux minutes destiné à servir d’interlude ou d’entracte. La chanteuse enflamme la salle avec "Penicillin Blues", titre bien connu du public et popularisé sur scène par Stone The Crows. Après une centaine de secondes durant lesquelles Maggie chante a capela, juste secondée par quelques staccatos de gratte, le quatuor nous envoie une vraie gifle avec gros solo de guitare, rythmique appuyée. Du Blues-Rock tendance LED ZEP.
Second titre a capela avec "Ailen Mochree", une balade chantée en gaélique entendue dans un spectacle de l’Armée du Salut quand elle était enfant. Ce titre a le mérite de faire baisser la tension.
Maggie BELL s’attaque à un premier medley regroupant "The Ghetto", titre coécrit par Homer BANKS, Bonnie Bramlett et Bettye Crutcher et popularisé par les STAPLE SINGERS. Là, le groupe s’appuie sur l’interprétation de Delaney & Bonnie (couple à la ville et sur scène) avec le piano dans le rôle du jeune premier. Les amateurs de Deep Soul lui préfèrent certainement la version d’Esther MARROW. Second titre avec "Boogie Sandwich" un boogie de Pete Wingfield dont le piano virevoltant est à la limite de l’incendie. Un titre destiné à faire reposer les cordes vocales de la chanteuse. Le medley s’achève sur "Rock Me Baby", grand classique de BB KING délivré en version hyper courte.

Tout irait pour le meilleur des mondes, si ce n’est qu’un second medley baptisé pompeusement "Soul Medley" s’avère un brin poussif ; ce qui est acceptable en Live a parfois bien du mal à passer sur un disque qu’on écoute tranquillement chez soi. Si Wingfield se fait un petit plaisir en s’offrant une démonstration de piano, la sauce ne prend pas et semble même finir par lasser le public qui intervient le plus souvent pour que le groupe passe à autre chose en changeant de morceau. Au fil de ce passage assez longuet, on retrouve divers classiques Jazz, R&B : "Ain’t Be Misbehavin’" popularisé par Louis ARMSTRONG, "Lawdy Miss Clawdy" (Lloyd PRICE), "Blueberry Hill" (Fats DOMINO), "Hey Paula" une balade bubble-gum du duo Jill & Ray. Si un jeu de scène humoristique impliquant le public rehaussait la prestation de Maggie BELL et de ses acolytes sur scène, l’écoute de ce medley à la maison se révèle plus pénible qu’agréable.

Le show se termine par un troisième medley avoisinant les 13 minutes et regroupant le festif et imparable "Shout" des ISLEY BROTHERS délivré au début et à la fin du morceau, les deux parties étant entrecoupées par "Gospel Intro" et "Lay Down Your Soul For Jesus", deux compos Gospel qui tiennent plus d’une Jam Session que d’un spiritual. Mais il semble que le public ait passé du bon temps, ce qui de vous à moi reste primordial.

Sans le malheureux "Soul Medley" et si certains titres demeurent trop longs pour une écoute à la maison, ce disque retranscrivant un show typique du milieu seventies aurait pu lorgner un petit 4. Toujours est-il que Maggie BELL, chanteuse puissante, savait mettre le feu aux planches. Pour une meilleure cohérence, ce CD sera classé dans le rayon du Blues-Rock.

Note réelle 3.


*Ancien théâtre de style Art Déco connu pour sa fontaine et sa façade en faïence, le Finsbury Park Astoria devient l’Odeon Theater à la fin des thirties, avant de devenir l’Odeon en 1970. Fermé pendant un an suite à une décision administrative, la salle rouvre en novembre 71 sous le nom de Rainbow Theatre avec une soirée consacrée au WHO. Fermée en 1981, la salle est désaffectée jusqu’à ce que l’Eglise Universelle du Royaume de Dieu, une église pentecôtiste brésilienne, la rachète et en fasse la base principale de l’UCKG.

●Titre homonyme à ceux de Terence Trent D’Arby, Bert Jansch, Don Robey et Morphine.

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   LE KINGBEE

 
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- Maggie Bell (chant, tambourin)
- Brian Breeze (guitare)
- Mo Foster (basse)
- Paul Francis (batterie)
- Pete Wingfield (claviers, piano, chant)


1. Coming On Strong
2. Wishing Well
3. As The Years Go Passing By
4. I Was In Chains
5. Suicide Sal
6. I Saw Him Standing There
7. The Preacher
8. Penicillin Blues
9. Soul Medley:boogie Sandwich/ain't Misbehavin'/lawd
10. Medley: The Ghetto/boogie Sandwich/the Ghetto/rock
11. Aileem Mochree
12. Medley: Shout/gospel Intro/lay Down Your Soul For



             



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