Timothy Lee McKenzie, plus connu sous son nom de scène LABRINTH, grandit à Londres dans une famille passionnée de musique, aux côtés de huit frères et soeurs avec qui il forme le groupe Mac 9 durant son enfance. Il commence vraiment sa carrière en 2009, à peine âgé de 20 ans, comme auteur et producteur pour des artistes comme Tinie TEMPAH, Ms DYNAMITE ou, plus tard, pour RIHANNA et Ed SHEERAN, avant de signer un contrat avec le label de Simon Cowell l’année suivante.

La pochette de son premier album studio sorti en 2012, Electronic Earth, évoque immédiatement la qualité futuriste et électronique de la musique de LABRINTH, un artiste peut-être un peu alien, prêt à décoller pour une autre planète. C’est en tout cas ce que semble présager le premier titre, "Climb On Board" dont le piano pressant s’inscrit sur une base d’électro énergique et entraînante ainsi que de mélodies hip-hop (Something tells me I’m almost there/On my trip to outer space/In the middle of no where).

Suivent dans la foulée six singles - soit plus de la moitié du disque - tous ultra-produits dans une sauce qui vous fera peut-être un peu penser au travail de WILL.I.AM, comme le duo électrifiant "Earthquake" avec le rappeur anglais Tinie TEMPAH. Un tube parfait pour les clubs qui met en avant des synthés en couches agrémentés de tonalités hip-hop. C’est sur ce genre de piste qu’on aperçoit l’influence de Daft PUNK dans le travail de l’Anglais, ou sur le beat électro haute voltige de "Last Time" ou de "Treatment", adroitement exécutés.

"Express Yourself" sample à la fois la chanson du même nom par Charles WRIGHT et "Funky Drummer" de James BROWN avec un flair contemporain mêlant synthés, cuivres et guitare funky sur un ensemble réussi et enjoué. Tout aussi joyeux, "Let The Sun Shine" aux refrains groovy invite à conjurer la négativité (I know that the world is gonna smile again/When we go from the darkness into the light). Enfin, le dernier single du projet, "Beneath Your Beautiful", est une ballade en collaboration avec l’anglaise Emeli SANDE, où les voix des deux chanteurs étincellent d’émotion sur une instrumentation minimaliste mettant à l'honneur les violons.

LABRINTH reprend le refrain de "Big Yellow Taxi" par Joni MITCHELL sur le titre "Sundown", superbe avec sa batterie et ses guitares imposantes à l’influence rock, tout comme les riffs de "Sweet Riot", une chanson qui encourage la rébellion (So my fellow friends and citizens/In the name of our originators/We rise against the machine/And take what’s rightfully ours). Electronic Earth se clot plus mollement sur la ballade r'n'b-électro "Vultures", un message à ses haters.

Le chanteur montre avec ce premier disque qu’il n’est pas obligé de passer par un télécrochet pour créer, avec une habileté évidente, une musique r'n'b-électro à son image et capable de plaire au plus grand monde. Caméléon sur les bords, on sent déjà que l’artiste est plein d’idées et de ressources pour inventer un univers sonore immersif et ultra-accessible. Rien que pour ça et le nombre de bangers, on arrondit la note à 3, même si on ne se reconnaît pas complètement dans la vibe. Si les hits ont l’air de fleurir sans peine pour le chanteur, il lui manque selon moi un naturel qui ferait toute la différence pour le distinguer réellement des autres producteurs-chanteurs de sa trempe. Sans être une révolution musicale, Electronic Earth met toutefois et définitivement LABRINTH dans la course des artistes prometteurs à surveiller.