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Thierry ZABOÏTZEFF - Promethee (1984)
Par NANAR le 26 Janvier 2024          Consultée 241 fois

Premier album solo de Thierry ZABOÏTZEFF, Prométhée est une commande du Collectif Théâtral du Hainault, compagnie valenciennoise alors dirigée par Philippe Asselin, pour la pièce "Aeschylus’ Prometheus", inspiré de Prométhée Enchaîné, tragédie du dramaturge grec Eschyle. Avec Prométhée, Thierry ZABOÏTZEFF saisit pour la première fois l’occasion de travailler hors du groupe ART ZOYD et d’expérimenter de nouveaux horizons musicaux. L’unique membre de ART ZOYD à épauler Thierry dans son projet solo est le saxophoniste Didier Pietton, participant à tous les albums du groupe de 1982 à 1985. Carole Grave (qui a réalisé la pochette de Génération Sans Futur) et Francine Auger officient aux chœurs mais n’apparaissent nulle part ailleurs que sur ce disque.
Dans sa version vinyle originelle (superbe pochette de Raymond Majchrzac) Prométhée est présenté en deux longues pistes sans titre d’environ vingt minutes, mais il ne s’agit pas réellement d’une longue suite épique puisque chaque face est subdivisée en sept pistes distinctes, qui vont de l’interlude de vingt secondes à la longue plage de plusieurs minutes – l’édition CD suit par ailleurs ce découpage, à juste titre.

Quand on découvre cet album après les œuvres de ART ZOYD de la même époque, il est impossible de ne pas être frappé par un détail particulier. Plusieurs passages de Prométhée partagent des thèmes en commun avec les Espaces Inquiets (1983) et Le Mariage Du Ciel Et De L’Enfer (1985). Ainsi la sixième partie de la première face est-elle une version alternative du "Bruit Du Fer" où la trompette de Jean-Pierre Soarez est remplacée par le violoncelle de Thierry.
Plusieurs autres passages sont des thèmes originaux de Prométhée qui seront ensuite refondus pour l’album de 1985 sous le titre "Io", en partie réenregistrés avec le groupe, en une production plus ample. Le motif électronique de "Io 2" prend sa source en deuxième partie de la première face de Prométhée, quand la quatrième partie de la seconde face deviendra "Io 1". Les trois premières parties de la seconde face seront quant à elles reprises plus fidèlement sur "Io 3". Enfin, l’avant-dernière partie est une combinaison libre du second thème de "Cérémonie" (1983) et de celui de "Io 2". Pour autant, ces retours de thème ne nuisent pas à la cohérence de Prométhée, ni d’ailleurs du Mariage Du Ciel Et De L’Enfer.

L’album est hétérogène mais les contrastes sont pertinents. La première face est de loin la plus calme, à commencer par le splendide thème introductif, long mantra lunaire et enchanteur. N’oublions pas la divagation brumeuse de la troisième partie, réitérée sur la seconde face, marquant ainsi une respiration entre deux passages plus vifs, ni la tournerie boisée de la cinquième. Le seul passage véritablement violent est la quatrième partie, une violence lancinante et crue, différente de celle, préméditée, de ART ZOYD.
La seconde face est donc plus électronique et versatile, les mélodies sont davantage détourées, plus proches de ce que l’on peut trouver chez ART ZOYD à la même époque – indépendamment du fait qu’on les retrouvera sur l’album suivant. Les thèmes des quatre premières parties, sans casser des briques, cultivent un goût de l’étrange à l’esthétique toute singulière, mais c’est bien la sixième qui emporte mon adhésion; cette fuite en avant complètement déglinguée, unique en son genre, est tout à fait saisissante et, à sa manière, fabuleuse. L’atmosphère de l’album en est chamboulée; la conclusion, si elle rappelle les ambiances paisibles de la première face, est plus amère, habitée d’une tension sous-jacente.

Cet album ne se limite pas au cercle zoydien ; il est de ceux qui font de l’exploration des musiques underground françaises une quête passionnante.

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- Carole Grave (chœurs)
- Francine Auger (chœurs)
- Didier Pietton (saxophone)
- Thierry Zaboïtzeff (tout le reste)


1. Prométhée Part. I
2. Prométhée Part. Ii



             



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