Avec leur quatrième album Sunshine paru en 1970, les ARCHIES ne sont plus en odeur de sainteté auprès du grand public, malgré leurs qualités indéniables et leur capacité à produire des hits qui retiennent l'attention. L'éponyme, par exemple, avec son phrasé binaire, ses paroles ensoleillées, son petit côté 'drague', ses choeurs féminins, ses bongos et ses claves pour une fin très percussive, respirent bon la détente, les vacances.

"Sunshine", destiné aux petits adolescents comme aux grands, fait logiquement partie des derniers hits des ARCHIES. Sur le même modèle, du point de vue de l'enregistrement, percussions comprises, il serait dommage d'ignorer "In the Summertime", plus légère mais tout aussi rafraîchissante et qui ajoute d'elle-même un piano électrique plutôt sympa, que l'on entend à d'autres moments du disque.

Fait notable, alors que le producteur Jeff Barry signe comme d'habitude avec d'autres (les chanteurs Ron Dante et Andy Kim compris) chaque chanson de l'album, il s'attribue les crédits de quatre ici qui ne sont pourtant point de lui, mais de son sous-fifre Neil Brian Goldberg (qui écrit ensuite pour les MONKEES, Tom JONES, Dusty SPRINGFIELD). Parmi celles-ci, "Dance" et "Comes the Sun" font dans le bubblegum passe-partout, mais "One Big Family", rock chaleureux et convivial, ainsi que "Mr. Factory", très jolie ballade de soir d'été, parfaitement taillée pour Ron Dante, méritent d'appuyer sur 'repeat' !

Très factuellement, les Sud-Africains ont été particulièrement sensibles à "A Summer Prayer For Peace" et son hymne pour la paix très teenage, avec pour chaque refrain les noms entonnés de plusieurs pays, suivis de leur démographie, Nord et Sud Vietnam compris. Le message passe crème toutefois, grâce à un habit musical de toute beauté, bien marqué par l'ère hippie, avec le chant de Dante émouvant et toujours ce piano électrique mais aussi de la guitare 12 cordes.

On retrouve celle-ci dans "Over and Over", en arpèges comme en accords, et c'est toujours un enchantement, comme la chanson elle-même d'ailleurs. Tout aussi bien ficelées, la réjouissante "Waldo P. Emerson Jones" mentionne les BEATLES, "Who's Gonna Love Me" joue sur l'orgue et l'effet syncopé, tandis que "Love and Rock'n'Roll Music" use d'une excellente guitare rythmique lors du refrain. Bref, que les charts soient fluctuants ou non, en 1970 c'est toujours un plaisir de côtoyer les ARCHIES, reliés à leur B.D ou non, et de savourer chaque petit plaisir qu'ils ont à nous offrir !