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- Membre : King Crimson

GREENSLADE - Time And Tide (1975)
Par MARCO STIVELL le 22 Février 2024          Consultée 362 fois

L'album mal-aimé de GREENSLADE durant sa période classique, en est aussi le dernier. Avec un membre fondateur en moins, déjà, mais Martin Briley (musicien de session sous contrat avec AIR, la grande entreprise de George Martin, arrangeur-producteur des BEATLES) n'en reprend pas moins brillamment le poste de Tony Reeves, parti rejoindre la dernière incarnation de CURVED AIR.

La pochette, après celle un rien terne de l'album Spyglass Guest (1974), revient vers les premières aspirations orientées fantasy, grâce au batteur Andy McCulloch qui a suggéré l'illustrateur Patrick Woodroffe, natif du Yorkshire qui fera d'autres travaux pour Dave Greenslade en solo. On lui doit aussi des pochettes pour JUDAS PRIEST (Sad Wings of Destiny), STRAWBS (Burning for You), PALLAS (The Sentinel), et même STRATOVARIUS pour leur premier album.

Celui qui nous intéresse est enregistré dans les mêmes studios Morgan que les trois premiers albums de GREENSLADE. Les esprits se sont réunis après un prédécesseur disparate en termes de création, mais Time and Tide n'en est pas moins d'abord le bébé de Dave Greenslade, avec Dave Lawson pour toutes les paroles et deux compositions seulement. Celles-ci figurent d'ailleurs parmi les meilleures avec le planant "Doldrums" et le blues-rock progressif "Animal Farm", quelque part entre Henry PURCELL et les WINGS.

Si Lawson gère également toutes les parties de claviers sur ces titres, sans Greenslade, il semble au niveau du chant se cantonner pour bonne part du temps à un registre criard qui peut ne pas être justifié. Si sur le titre orwellien, ça passe encore, c'est déjà plus difficile sur "The Ass's Ears", très bon morceau au demeurant, mais où il se voit littéralement coupé dans son élan au moment de gueuler "to the booone!", comme si l'ingénieur du son lui-même en avait marre. Cependant, le constat n'entache par l'album et n'est pas toujours négatif en soi, à l'image du doucereux et héroïque "Waltz for a Fallen Idol" qui a vraiment des airs du SUPERTRAMP d'alors.

Greenslade et Lawson se complètent parfaitement et le groupe révèle une osmose sur "Catalan", instrumental fait de nappes de Mellotron et de rythmiques martiales parcourues de piano électrique aussi bien que de mélodies hispaniques effectivement, tandis que "Gangsters", très beau malgré son titre, est assurément l'un des tubes progressifs en format chanson et sans paroles, à retenir durant ces années classiques. Il est d'ailleurs ensuite utilisé comme générique de série TV du même nom ! Si "Newsworth" est un peu partagé entre rock cosmique et refrain pop exotique, on apprécie grandement "The Flattery Stakes", où Martin Briley présente son talent caché de guitariste solo, plus que sur d'autres titres de l'album (en concert, il jouera de la double manche), sans oublier les effets de McCulloch et des choeurs féminins trop rares.

Beaucoup de coloration encore dans ce petit album de 31 minutes à peine, et les titres calmes ne sont pas en reste. On se délecte de "Doldrums" et ses reflux rêveurs fantastiques, fait de bidouillages, de clavecin, de synthétiseur ARP en nappes. Et autour du chant de Lawson, il y a les chœurs grégoriens que l'on a déjà entendus avant sur la folk baroque de "Time", à savoir le Trewerva Male Voice Choir, enregistré lui directement sur place, en Cornouailles. Au rang des nouveautés, on peut dire que c'est appréciable, surtout qu'il y a "Tide" derrière, envolée de claviers-Mellotron grandiloquente mais où l'effet de groupe se fait moins ressentir puisque Dave Greenslade fait tout, seul.

Peut-être est-ce pour toutes ces raisons que le groupe ne survit guère à la fin de l'année 1976. GREENSLADE se sépare, son leader homonyme enregistre deux-trois albums jusqu'à la fin de la décennie tout en reformant un line-up bref le temps de concerts en 1977. Pour un vrai bout d'histoire supplémentaire, il faut attendre l'aube du Troisième Millénaire !

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   MARCO STIVELL

 
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- Andrew Mcculloch (batterie, percussions)
- Dave Lawson (claviers, chant)
- Martin Briley (basse, guitares, choeurs)
- Dave Greenslade (claviers)
- Barry Morgan (timbales)
- The Treverva Male Voice Choir
- Ann Simmons, Jill Macintosh (choeurs)


1. Animal Farm
2. Newsworth
3. Time
4. Tide
5. Catalan
6. The Flattery Stakes
7. Waltz For A Fallen Idol
8. The Ass's Ears
9. Doldrums
10. Gangsters



             



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