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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Membre : King Crimson

GREENSLADE - Greenslade (1973)
Par MARCO STIVELL le 16 Octobre 2019          Consultée 2021 fois

GREENSLADE est un nom de groupe mais d'abord celui d'une famille de musiciens. Arthur Greenslade a été arrangeur/chef d'orchestre, entre autres, du somptueux "Je t'aime... moi non plus" de Serge GAINSBOURG, également du tristement célèbre tout premier album de GENESIS en 1969. Son fils, Dave Greenslade, a réalisé le générique de Goldfinger, troisième film de la série James Bond, pour la chanteuse Shirley BASSEY.

Avec GREENSLADE, le groupe, on parle de l'une des branches du tronc d'arbre appelé COLOSSEUM, bien connu des amateurs de blues-rock fusion à l'anglaise et au fondement du courant progressif, en ce passage de fin d'années 1960/début 70. Lors de sa mise en standby, pendant que certains membres vont fonder TEMPEST et alors que le guitariste Clem Clempson intègre HUMBLE PIE, Dave Greenslade et le bassiste Tony Reeves décident en 1972 de fonder un groupe... sans guitare !

Les claviers occupent l'espace laissé par la six-cordes, et pour bien faire, GREENSLADE trouve un brillant second en la personne de Dave Lawson, également chanteur. Ce dernier a été membre de SAMURAI et, avant cela, d'EPISODE SIX où il côtoyait Roger Glover et Ian Gillan avant que ceux-ci rejoignent DEEP PURPLE. Last but not least, dernier nom mais pas le moindre car il fallait un batteur solide, le trio appelle Andy McCulloch, musicien de l'album le plus complexe de KING CRIMSON (Lizard, en 1970) et frère du guitariste Jimmy McCulloch qui, au même moment, rejoint Paul McCARTNEY au sein des WINGS. Le monde de la musique est si petit !

Ajoutez à cela une distribution par la Warner via Atlantic Records et une pochette (première d'une série de trois pour ce groupe avec inspiration de la déesse hindoue Shiva) créée par Roger Dean, le peintre-magicien attitré de YES. Un échec musical et commercial aurait été parfaitement regrettable en cette période bénie pour le rock progressif. En termes de ventes, GREENSLADE ne fera jamais aussi bien que les cadors du genre, mais les connaisseurs se souviennent d'un groupe à la musique intéressante et personnelle : ils ont raison !

Les digressions fusion/blues-rock héritées des années 60, John MAYALL/COLOSSEUM et autres se retrouvent dans de nombreux riffs et rythmes (les intros de "Feathered Friends", "An English Western" et "What Are You Doin' to Me" vont toutes dans le même sens). McCulloch à la batterie et Reeves à la basse (rajoutant du fuzz à loisir) ont de quoi nous séduire à plus d'un titre, riches de créativité et de mises en avant. La voix de Dave Lawson apporte un petit plus, pas considérable certes mais qui permet au groupe de ne pas se placer en dominante instrumentale majeure, contrairement à CAMEL dont le premier album paraît la même année (1973), et avec lequel on peut faire ici plus d'un rapprochement, c'est-à-dire une musique pas 100 % prog seventies.

Toutefois, la particularité de GREENSLADE vient d'abord de son tandem claviériste, à l'origine de la quasi-totalité des compositions, conjointement ou non. Le couple orgue-piano dès l'introduction baroque de "Sundance" fait preuve de qualité, mais les superpositions de pianos électriques, de synthétiseurs parfois maléfiques ("What Are You Doin' to Me") et de moments tout simplement inclassables ("Temple Song" à la fois jazz et hippie) forment les points d'orgue d'une telle musique. Il y a bien sur le Mellotron ! Indispensable, en nappe ou en solo, bien audible sur certains thèmes royaux et glorieux typiques ("Melange", "An English Western").

Ce balancement nébuleux au début de "Drowning Man", portant le chant de Lawson (il en va de même sur "Feathered Friends"), ce crescendo blues en guise de pont sont tout ce qu'il y a de plus avenant en termes de musique rock savante et semi-improvisée, taillée dans des formats courts (peu de morceaux atteignent la septième minute). "Melange" est un savoureux cocktail garni d'éléments music-hall où la basse de Reeves déroule un long solo étrange, "Sundance" et ses huit minutes gèrent à merveille les descentes/remontées grâce à un McCulloch survitaminé. Un premier album d'un groupe aujourd'hui méconnu mais bourré de bonnes idées !

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   MARCO STIVELL

 
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- Dave Greenslade (claviers)
- Dave Lawson (claviers, chant)
- Tony Reeves (basse, contrebasse)
- Andy Mcculloch (batterie, percussions)


1. Feathered Friends
2. An English Western
3. Drowning Man
4. Temple Song
5. Melange
6. What Are You Doin' To Me
7. Sundance



             



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