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- Membre : King Crimson

GREENSLADE - Large Afternoon (2000)
Par MARCO STIVELL le 27 Février 2024          Consultée 146 fois

Entre la fin des années 70 et celle des années 90, les pages du groupe GREENSLADE restent blanches. Bien sûr, les membres ne sont pas restés inactifs, notamment Dave Lawson et Martin Briley qui ont participé à des tonnes de projets en maîtres ou en collaborations (le second écrit même pour Céline DION, si si : "When the Wrong One Loves You Right" sur l'album A New Days Has Come en 2002). Ils ne sont pourtant pas présents en 2000 lorsque Dave Greenslade, très occupé avec COLOSSEUM reformé ainsi qu'avec son ami l'auteur fantasy Terry Pratchett (album commun en 1994), sonne un rappel des troupes pour célébrer le passage au nouveau millénaire.

Tony Reeves reprend son rôle de bassiste, plus que jamais présent d'ailleurs et y mettant une bonne part d'enthousiasme. Le chant et les seconds claviers, de nouveau sans guitare, il faut le préciser, sont tenus par un certain John Young (musicien de Bonnie TYLER pour ses tournées), dont d'ailleurs l'apport est à saluer de façon positive. Andy McCulloch n'étant plus batteur depuis belle lurette (la navigation-école de yachts en Méditerranée côté mer Ionienne et îles grecques lui a ouvert un avenir beaucoup plus lucratif/confortable), il est factuellement remplacé par Chris Cozens.

Le 'factuellement' a son importance, un peu comme la place de ce Large Afternoon dans la discographie de GREENSLADE, publié par Mystic Records, label basé dans le Kent et qui récupère tout ce qu'il peut en matière de classic pop-rock, du dernier Dave Greenslade solo un an plus tôt en 99 à FAMILY et Colin BLUNSTONE en passant par AMON DÜÜL II et Ike TURNER. La pochette, certes, est vraiment faite pour parler au vieux fan de rock progressif autant qu'au nouveau, avec son logo et son ambiance rappelant les deux premiers albums du groupe, avec un décor anglais plus réaliste.

Musicalement toutefois, on est loin de la classe passée, même sur les efforts les moins cotés du groupe comme Spyglass Guest ou Time and Tide. John Young fait pourtant ce qu'il peut, apportant un souffle un peu plus jeune et une voix, disons le, plus belle que celle de Dave Lawson. Tony Reeves, encore une fois, y met beaucoup du sien également. Le problème concerne Dave Greenslade, ses choix de sons de claviers comme ses compositions, ses choix tout court.

C'est bien de vouloir retrouver une ambiance nostalgique et en même temps d'injecter de la nouveauté à travers les rythmes funk-exotiques, qu'ils soient plutôt lents et doux ("Lazy Days") ou enlevés ("Cakewalk"). Mais, en termes de cliché prog, y compris dans sa version néo, on fait difficilement pire que les quelques intros massives et rageuses sans queue ni tête comme celle de "On Suite", sinon les attaques de synthés-cuivres régulières ("Cakewalk", "Large Afternoon"), le solo de sax laid de "Anthems".

En fait, il y a de bonnes idées, mais tout ici ou presque sonne trop bâclé ou simplement kitsch à fond. La batterie, distante dans le mix et bien trop sèche, semble plus programmée qu'autre chose (contrairement à la basse plus vraie que nature, elle), ce qui n'est pas forcément un mal en soi, comme CAMEL l'avait révélé sur Harbour of Tears en 1996 et Steve HACKETT ne se gênera point pour le faire plus tard, mais là, si. L'accalmie seventies de "Cakewalk" sonne plus intègre que le reste, idem du refrain final harmonisé de "On Suite" ; toutefois, c'est trop rare.

Alors, Dave Greenslade tente d'orienter le tout vers un versant plus blues, à la fois rock ("Large Afternoon") et ballade de type urbaine, bar enfumé, mais sans guitare encore une fois, comme cette "In the Night" joliment sensible, sans plus, qui rappelle un peu STING. Déjà plus convaincante que la pop léchée de "Hallelujah Anyway" aux sons trop cheap malgré, là encore, une belle conclusion grâce au trémolo du chant de John Young.

Les seuls efforts réellement mémorables de cette ultime fournée de GREENSLADE sont "No Room – But a View" aux beaux accords et profondeur, ainsi que "May Fair" auquel on pardonne ses errances, film d'horreur 80's de série Z compris grâce à son refrain 'celtique' plutôt sympathique. Même si les synthés sonnent plus flûte de pan que cornemuse, on n'est plus à ça près. Dommage, vraiment, pour ces retrouvailles sans lendemain, une fois la tournée passée. Au moins, Greenslade garde COLOSSEUM actif et John Young rebondira joliment avec le projet LIFESIGNS durant les années 2010.

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   MARCO STIVELL

 
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- Dave Greenslade (claviers)
- John Young (chant, claviers)
- Tony Reeves (basse)
- Chris Cozens (batterie)


1. Cakewalk
2. Hallelujah Anyway
3. Large Afternoon
4. No Room – But A View
5. Anthems
6. In The Night
7. On Suite
8. Lazy Days
9. May Fair



             



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