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Simon COLLINS - Becoming Human (2020)
Par MARCO STIVELL le 28 Février 2024          Consultée 147 fois

Au grand regret de beaucoup, l'aventure SOUND OF CONTACT qui a tant marqué la sphère rock progressive en 2013 n'a pas connu de lendemain, pour l'heure du moins. Dave Kerzner a embarqué dans une carrière solo prolifique, tout en participant à divers projets (l'album-compilation de reprises par Joe Lynn TURNER en 2016 ; une reprise de "Soon", chef-d'oeuvre de YES, par CURVED AIR en 2019). Simon COLLINS, lui, s'est comme mis en sommeil et a choisi le plus mauvais timing pour publier un nouvel album solo, alors que les informations annoncent une deuxième période de confinement imminente.

L'artiste fait alors un choix que beaucoup qualifient de novateur, en délaissant les sons purement rock/prog pour les diluer dans une forme personnelle de pop électronique. En réalité, il effectue avec Becoming Human pratiquement un virage à 360 degrés, ce qui n'est point une erreur de langage puisque COLLINS, 44 ans désormais donc plus vraiment en âge d'être appelé simplement 'le fiston', revient vraiment aux nineties et notamment l'époque qui a servi à élaborer son premier album, All of Who You Are (1999). La différence, c'est que son petit nouveau sonne moins sweat-capuche, moins berlinois. Le point commun : il n'est pas, pour ainsi dire, une pièce de maître.

Beaucoup de critiques ont salué Becoming Human comme étant beau, et c'est vrai. Le talent de COLLINS, son investissement dans la production ne sont plus à prouver, même si ce ne sera jamais aussi sacro-saint que Steven WILSON. Sans surprise, l'album est sombre, marqué par un avenir planétaire incertain et tout ce qu'il se passe, avec comme toujours l'empreinte plus ou moins directe d'expériences personnelles. Aidé par une poignée de musiciens anglais comme Robbie Bronnimann (claviers, bidouillages), Gaz Williams (basse) ainsi que l'excellent Robin Boult (guitariste que l'on a connu surtout auprès de FISH), Simon COLLINS ne s'appuie, pour faire le lien avec ses oeuvres précédentes, que sur la présence de l'ami Kelly Nordstrom, son comparse le plus fidèle.

Il va de soi que la musique proposée ici convainc par son caractère agréable, ses compositions faites de ballades r'n'b 'loin des projecteurs', telles "Becoming Human", fortement aériennes dans la mood/humeur de "This is the Time", aux sons de cordes et petites descentes de guitare électrique miaulante bien dosées. Mais la guitare, parlons-en, elle se fait facilement discrète eu égard aux sons produits sur U-Catastrophe puis Dimensionaut, se contente souvent d'un riff simple, d'une mélodie par-ci par-là. Les claviers eux-mêmes se raréfient pour laisser place au chant que les rides n'affectent point, aux percussions de préférence programmées et modifiées à tel point qu'on ne sait plus quand Simon COLLINS joue de la 'vraie' batterie.

L'ensemble est cohérent, mais de longs moments de calme relatif n'aident point à apprécier ce nouvel album comme les précédents ont pu le faire. Les descentes de toms tribales et le dernier refrain déjà plus 'gros son' de "The Universe Inside of Me", le côté tragicosmique de "Thoughts Become Matter", les voix robotiques de "Man Made Man", l'ouverture en grand à la U2 de "No Love" (bien que moins mémorable qu'une "Powerless") sont toutes des idées à l'honneur de Simon COLLINS. On aime tout autant le début folk modernisé avec boîte à rythmes de "40 Years", titre où l'intéressé se compare à son père qui a dû user de courage avec GENESIS et en solo dans l'esprit de changement musical au début des années 80.

Toutefois, la suite de la chanson, à l'instar d'autres de l'album, dépasse mal le niveau de sympathie en termes d'appréciation face à un travail bien fait. Et on peut vanter les mérites du dernier morceau, "Dead Ends" pour son approche plus classique, il est indéniablement qualitatif à son tour mais ne méritait pas forcément d'atteindre les neuf minutes 'pour faire plaisir aux progueux', surtout après cinq dizaines de la même unité de temps, bien remplies. Le seul titre à élever au rang de chef-d'oeuvre reste le magique "So Real", plus large avec un groove et un feeling 90's, diablement communicatif avec son refrain pour partie en voix de tête, et qui aurait nettement mérité une sortie en single.

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   MARCO STIVELL

 
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- Simon Collins (chant, batterie, claviers)
- Robbie Bronnimann (claviers, programmations, sound design)
- Robin Boult, Kelly Nordstrom (guitares)
- Gaz Williams (basse)


1. Into The Fray
2. Becoming Human
3. The Universe Inside Of Me
4. Man Made Man
5. This Is The Time
6. Thoughts Become Matter
7. I Will Be Waiting
8. No Love
9. Living In Silence
10. 40 Years
11. So Real
12. Dead Ends



             



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