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- Membre : Grateful Dead

Bruce HORNSBY - Spirit Trail (1998)
Par MARCO STIVELL le 5 Juin 2015          Consultée 1635 fois

Sur cette pochette pour le moins atypique, deux yeux globuleux nous contemplent. Ils appartiennent à Charles Hornsby, l'oncle sympathique mais un peu fou-fou, sans doute en train de se moquer des parents, ou alors, en témoin d'une bêtise que l'on a fait, de nous menacer en faisant mine de cramer une cigarette qu'il a fichée dans son oreille. Il veut nous faire exploser, et puis dans l'oreille, il n'y a aucun risque d'intoxication, pas comme dans la bouche (ha ha !).

Rien n'est plus surprenant en cette année 1998 de la part de Bruce HORNSBY, sinon l'idée que l'album affublé d'une telle pochette, Spirit Trail, sixième de sa carrière, est un double. Oui, un double! Qui en fait encore, en cette fin d'années 90, mis à part un WASP taillé comme une armoire à glace qui a le culot de mélanger les musiques jazz et bluegrass ? Le boy from Virginia en culottes courtes qui faisait les 400 coups au point de souvent se mettre dans l'embarras et de nécessiter l'intervention de sa mère, le "king of the hill" a bien grandi.

Il y a dans le milieu pop une rumeur, un cancan devrait-on dire, qui décrète qu'un double album est forcément raté. C'est aussi vrai, ou aussi absurde que de dire qu'un tube est toujours une réussite. Dans le cas d'HORNSBY, on penchera pour l'absurde encore plus que d'ordinaire tant Spirit Trail est une œuvre brillante, hélas méconnue et guère distribuée depuis une dizaine d'années.

L'artiste se fait orfèvre, comme au temps de THE RANGE mais différemment. À raison de vingt morceaux, dix par CD, il tente d'appliquer à sa musique une certaine forme de diversité, ce qui fonctionne d'autant mieux que l'ensemble ne paraît pas hétéroclite, encore moins décousu. La sensation de longueurs est vite gommée au fil des écoutes, puisque chaque titre se révèle petit à petit. Le médiocre n'a pas cours ici, contrairement à d'autres albums antérieurs.

L'aspect rugueux de Hot House est laissé de côté, contrairement aux éléments pop et jazz développés depuis Harbor Lights, auxquels HORNSBY injecte une forte quantité de sauce "blanche", les fameux éléments bluegrass, presque folk par moments grâce aux guitares autant qu'aux mélodies. Dans son groupe, il compte toujours John Molo (pour la dernière fois cela dit), ainsi que des cuivres très présents, ici moins rageurs que sur Hot House.

Le piano est aussi bien mis en avant, bénéficiant de cette largesse inédite en termes de création, depuis les premiers accords roulés de "King of the Hill" jusqu'à ceux en roue libre du final de "Sad Moon" et qui vont se perdre dans le lointain. Avec les "Song C" et "D", HORNSBY s'essaie même à l'instrumental, avec une partition toujours fortement influencée par Keith Jarrett, entre impro jazz, concerto classique et chanson. Fabuleux...

Parmi les différents thèmes proposés, on retient les géniaux "Preacher in the Ring", "Listen to the Silence", "Sneaking Up on Boo Radley" aux cuivres solennels et délicieusement décalés par rapport au shuffle furieux de la rythmique. Sur l'excellent "See the Same Way", une véritable pluie de guitare, de chœurs féminins, de classe et de bonne humeur. En parlant de chant, HORNSBY parvient à être encore plus touchant grâce à une chaleur grave et rauque qui rime avec maturité, même si ce n'est pas son principal atout.

De toute évidence, Spirit Trail renferme tel un écrin à bijoux, les meilleurs moments de l'artiste en solo, même si celui-ci a justement tenu à se retourner momentanément vers son ancien groupe, THE RANGE. On trouve en effet des chansons pop au son west-coast mais transporté dans l'est (présence du violon, du dulcimer des Appalaches). "Swan Song" et "Shadow Hand" sont magnifiques, tout comme "Fortunate Son", une de ces ballades imprégnées de nostalgie dont HORNSBY a le secret et qui s'élève au rang de classique. De même, l'enchanteur "Line in the Dust" aux multiples effets de synthétiseurs sur fond de groove soul, peut-être la favorite de votre serviteur sur l'ensemble de la carrière. Carrière dont l'un des points forts est ce double-disque, à mettre sur un podium et à savourer sans mesure !

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   MARCO STIVELL

 
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- Bruce Hornsby (chant, pianos, synthétiseurs, dulcimer)
- Michael Mangini (guitares)
- David Bendeth (guitares)
- John Leventhal (guitares, bouzouki)
- Adam Larrabee (guitares)
- J. V. Collier (basse)
- J. T. Thomas (orgue hammond)
- Bobby Read (saxophone, clarinette, flûte)
- John D'earth (trompette)
- Tim Streagle (trombone)
- Matt Chamberlain (batterie, percussions)
- John Molo (batterie, percussions)
- Shawn Pelton (batterie, percussions)
- Ernesto Laboy (congas)
- John Pierce (basse)
- Skoti Alain Elliott (basse)
- Debbie Henry (choeurs)
- Joe Lee (choeurs)
- Colette Coward (choeurs)
- Kyle Davis (choeurs)
- Bobby Hornsby (shaker)
- Ashley Macisaac (violon)
- David Mansfield (violon)
- Matt Scannell (guitares, mandoline)
- Wayne Pooley (guitares)
- Jerry Garcia (guitare samplée sur 'sunflower cat')


1. King Of The Hill
2. Resting Place
3. Preacher In The Ring, Part I
4. Preacher In The Ring, Part Ii
5. Song C
6. Sad Moon
7. Pete And Manny
8. Fortunate Son
9. Sneaking Up On Boo Radley
10. Great Divide

1. Line In The Dust
2. See The Same Way
3. Shadow Hand
4. Sunlight Moon
5. Listen To The Silence
6. Funhouse
7. Sunflower Cat (some Dour Cat) (down With That)
8. Song D
9. Swan Song
10. Variations On Swan Song And Song D



             



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