On l’a compris : Jack HARLOW n’a pas changé la face du hip-hop grâce à son premier album et pourtant il a bel et bien réussi à consolider sa place d’étoile montante sur la scène musicale contemporaine. Et pour cause, tout le monde se l’arrache, il suffit de regarder un peu les producteurs et les artistes qui travaillent à ses côtés sur ses albums, ou encore les rappeurs avec qui il collabore entre deux projets personnels, que ce soit un vétéran du rap game comme EMINEM ou l’une des nouvelle coqueluches du genre comme Lil NAS X.

Come Home The Kids Miss You sorti en 2022 est le second opus studio du jeune rappeur qui nous sert une belle sélection de chansons, de l’intro au piano "Talk Of The Town" qui vient sampler DESTINY'S CHILD en passant par le beat r’n’b de "Lil Secret" ou encore sur les cuivres aux sonorités reggae du single à la production très réussie "Nail Tech".

Ses textes, ciselés avec plus en plus de précision, comme sur "State Fair" montrent que Jack est capable de jongler habilement entre des refrains accrocheurs et des couplets pleins d’esprit. Il en ressort un équilibre certain, vraiment sympa, qu’on retrouve tout au long de l’album, sur "Like A Blade Of Grass" par exemple. On voit aussi HARLOW déployer son flow sur des instrus toujours plus percutantes comme sur celle du titre "Dua Lipa" ou "I’d Do Anything To Make You Smile".

Le rappeur nous offre un éventail éclectique de samples franchement plutôt séduisants et surprenants : "Glamorous" de FERGIE sur le single "First Class" où il revient sur sa montée vers le succès, "Beautiful" de Snoop DOGG et Pharrell WILLIAMS - deux artistes avec qui il collabore sur ce disque - dans la chanson "Side Piece" ou le méga-tube "Somebody That I Used To Know" du chanteur belge GOTYE sur la superbe production au rythme reggae signée TIMBALAND de "I Got A Shot". C’est vibrant, entraînant et bien remanié, on y sent l’inspiration que HARLOW est allé puiser dans ces morceaux qui ont accompagné son adolescence.

Est-ce que Jack déborde d’une confiance juvénile ? Dans tous les cas, il est surtout muni d’une assurance artistique (dix ans de mixtapes à essayer de percer dans le rap game) qui transparait dans chaque morceau et qui lui permet d’assurer aux côtés des grands noms présents sur les cinq featurings de la fournée : Justin TIMBERLAKE dans "Parent Trap", Lil WAYNE of course sur "Poison" ou Pharrell sur le beat bounce et électro de "Movie Star".

HARLOW rappelle sur "Young Harleezy" que le succès n’est pas apparu du jour au lendemain (But I’m t’en years in, it took me eight to start eating) accompagné de Snoop DOGG, mais il est encore plus introspectif sur le beat ultra smooth du titre "Churchill Downs" en duo avec DRAKE où ce cher Drizzy est bien moins cringe que sur ses propres productions, quel bonheur !

Sur Come Home The Kids Miss You, Jack HARLOW fait son taf presque sans aucune prétention. : on se plonge sans modération dans les productions de qualités et les beats dynamiques de cet album très bien executé. Doté d’une présence scénique inégalée, charismatique en interviews, chill et poli en tout temps, apprécié de tous semble-t-il, Jack s’inscrit tel le porte-drapeau d’un hip-hop nouveau, jamais ennuyeux, jamais too much, la juste dose d’un lover séducteur qui maîtrise ses rimes et ses sons, qui honore ses influences et sait capturer l’essence d’une génération à la fois légère, dansante et réfléchie.