Ah c’est du velours ! Après les semis remorques vendus par leur premier opus, le duo des jeunes Anglais de WHAM ! est prêt à casser la baraque. D’ailleurs, voyez cette pochette racoleuse, qui mise tout sur le physique des deux jeunes gens. Pourtant, ne vous y trompez pas : George MICHAEL, déjà derrière la console de production, sait mieux que personne ce qu’il veut pour cet album dont il attend qu’il casse la baraque. Force est d'admettre que tout est en place pour que cela arrive. Le talent est là, étincelant, insolent, même si George n’a pas encore fait étalage de ses futures frasques. De toute manière, tout lui sera toujours pardonné, pensez donc, un talent pareil ! WHAM ! Épisode 2, c’est parti !

Tout explose dès le premier single et le monde chavire à l’écoute de "Wake Me Up Before You Go-Go" qui sonne comme un condensé des sixties et presque des fifties mis au goût du jour à l’époque pour votre serviteur. Je me souviens m’être posé la question de l’orientation sexuelle de George dès le visionnage de la super vidéo. Pourtant, les nanas se pamaient devant le sourire ravageur du grand George. Un ultra-classique, standard de cette fabuleuse année 84, débordant de cuivres de rythme et de bonne humeur, numéro un dans le monde entier et notamment aux US. Quand je vous dirai que le single suivant est le phénoménal slow "Careless Whisper", vous comprendrez vite le statut de cet album, et celui que George MICHAEL se prépare à assumer, un des grands chanteurs de son temps. Il s’agit d’un titre écrit en duo avec Andrew mais on ne voit que Michael sur le single, qui s’écoule à plus de 6 millions d’exemplaires, tout va bien ! Numéro un partout comme il se doit, un flambard !

Mais, nous ne nous arrêtons pas en si bon chemin : le 3ème single est "Freedom" qui évoque la tournée du duo en chine, pour la première fois. Les influences soul n’échappent à personne, il s’agit d’un hommage total à la Tamla Motown et à la musique noire des années soixante. Le magnifique refrain est parvenu jusqu’à nous et la gaieté qui en émane doit rendre jaloux Huey LEWIS et ses NEWS, pourtant les maîtres du genre ! On revient vers des influences électro funk avec "Everything She Wants", il faut dire que Thriller est encore frais dans les esprits de tout un chacun, c’est la voie à suivre ! Alors, bien sûr, George n’est pas Michael – mdr ! - mais certaines des vibrations ici présentes ne sont pas innocentes. On apprécie car le résultat est à la hauteur. Tout ce beau monde atteint la première place à Londres et les 3ème et 1ère à New York.

"Heartbeat" qui oscille entre pop et new wave est assez agréable au demeurant, avec un refrain AOR presque étonnant chez WHAM!. Le pop aux relents soul "If You Were There", au ton enjoué, voit George imposer sa bonne humeur. "Credit Card Baby" revient aux amours premiers de George : cette avalanche de cuivres rebondis et ces effluves soul du début des seventies, on se croirait avec Marvin GAYE ou Percy SLEDGE. Au moins, le blondin chypriote sait ce qu’il veut ! Enfin, "Like A baby" débute tel un instrumental smooth avec sa guitare acoustique et son atmosphère fiévreuse, mais la voix de la future icône y retentit de fort belle manière alors qu’on ne s’y attendait plus. Un très bel exercice de style qui mérite d’être signalé, super classe.

Bref, il suffit de peu de titres pour faire un giga classique : 8 titres, avec 4 singles plus exactement, et leur force est tellement évidente que la note ne peut être que très bonne. Historiquement, l’opus est d’une considérable importance et fait le pont entre divers courants alors très en vogue : électro funk, soul et new wave, tout ceci nous donnant une identité pop de première bourre, avec un chanteur exceptionnel. C’est donc un superbe 4 !