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Rod STEWART - The Tears Of Hercules (2021)
Par ERWIN le 30 Janvier 2022          Consultée 1735 fois

Quand on vieillit, il est d’usage de faire les comptes : Roderick STEWART a désormais 77 printemps, ça commence à faire ! Il continue bien sûr de poser tel le jeune premier, la permanente, son collier de footeux du Celtic autour du cou avec des fringues de hussard, en noir et blanc, ça gomme les rides et les imperfections, allez ! C’est le king des beaufs, le vieux beau tout en splendeur et ça fait rire tout le monde. Mais qu’importe, cela fait maintenant dix ans que le Rod sort des album cosignés avec son compère Kevin Sabigar, avec régularité et efficacité. On a l’impression que depuis son retour de l’American Songbook, Rod ne vieillit plus et c’est tant mieux.

On entre d'emblée dans la pop celtique avec "One More Time" et sa vidéo, toute d’humour et de dérision. La photo de couv' de son épouse, l’immense blonde Penny Lancashire - 1m85 ! -, sort des sessions de cette petite vidéo. On y retrouve trois mannequins blondes aux backing, l’ambiance est bonne, légère et sans prise de tête. "I Can’t Imagine" penche plus vers une variété pop où l’artiste reprend son statut de séducteur. Il susurre la chanson plus qu’il ne la chante. Et ouais, le talent est là ! Non mais regardez-le dans sa vidéo avec ses top models blondes, célébrant la vie et la fête! Bah y'a rien à dire, non ? Penny n’apparaît pas, mais la chanson lui est dédiée.

On entre de plein-pied dans une dance latino destinée aux dance floor avec "Gabriella". ce n’était pas comme si Rod n’avait jamais fait le coup. C’est, de plus, plutôt bien troussé avec de grosses grattes bien baveuses. Bien sûr, l’icone septuagénaire tente la concurrence sur les djeuns Ricky MARTIN ou Enrique IGLESIAS, mais ça s’écoute bien. On continue avec les ambiances sud-américaines de pacotille de "All My Days", avec des trompettes de mariachis et une jolie guitare folk qui s’envole. Le refrain "Sail Away" est tout joyeux et on se dit que le Rod s’en sort superbement. On a aussi un chouette violon celtique, il faut racoler tout azimuth, y'a pas de raison !

Nous avons deux reprises : la "Some Kind of Wonderful" des SOUL BROTHER SIX avait déjà trouvé en GRAND FUNK RAILROAD un tremplin vers la célébrité, mais ce classique permet aujourd’hui à Rod STEWART de prouver encore une fois son allégeance au rock’n’roll, ce qu’il n’aura finalement jamais cessé de faire. La production est au top, le son magnifique, c’est super ! Puis les cornemuses retentissent sur l’intro de "These are My people" dont les vibes celtiques sont évidentes. Il s’agit pourtant d’une reprise de Johnny CASH, mais si les deux artistes sont bien loin l’un de l’autre, à l’heure de l’addition, certaines différences sont gommées, voyez plutôt. Rod continue de faire le point sur sa vie, ses origines et ses goûts et on y note de belles parties de guitare de Emerson Swinford.

Tout ceci est très rock, comme d’babitude finalement ? En hommage à son vieux compère Marc BOLAN, voici un "Born To Boogie" qui va immédiatement donner envie de taper du pied et d’headbanguer, même aux plus coincés d’entre vous, avec un refrain glam de derrière les fagots qui donne aussitôt la pêche. On reste méga efficaces sur le gros beat de synthé de "Kookooaramabama". Les choeurs y sont cools, les cuivres hilares et la gratte nucléaire. Du bon gros rock qui tache complètement superficiel mais totalement jouissif. Rod, c’est le king !

Il y a aussi quelques ambiances intimistes, dont Rod s’est souvent fait le héraut, il sait tout faire ! Le grand piano évoque son collègue Elton JOHN, et l’ambiance tend vers l’homme qui se penche sur son passé. C’est ainsi que se déroule "The Tears of Hercules", en toute quiétude, calme et détendu. Toujours le passé sur le doowop "Precious Memories", les influences demeurent et on veut leur rendre hommage. La voix rauque reprend la direction des opérations sur le slow "Hold On" et enfin, "Touchline" est très joli, toujours tiré du même tonneau. Pas le moindre faux pas !

Franchement, cet album est touchant, on a tout le temps envie de sourire devant les turpitudes du Rod et l’autodérision dont il fait ici preuve, tout comme son amour pour l’Ecosse, les grandes blondes, la fête et la musique sont révélateurs d’un mec qui doit être en paix. Qui n’aurait voulu avoir sa vie, ses bagnoles, son train de vie, sa voix ? Ce destin incongru au départ a fini par construire une des plus grandes discographies qui soient, nonobstant ses inévitables nanars. Cet opus me semble meilleur que le précédent qui était déjà excellent. On va dire que Rod est comme le bon vin, il se bonifie avec l’âge ! C’est un très joli quatre.

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1. One More Time
2. Gabriella
3. All My Days
4. Some Kind Of Wonderful
5. Born To Boogie
6. Kookooaramabama
7. I Can’t Imagine
8. The Tears Of Hercules
9. Hold On
10. Precious Memories
11. These Are My People
12. Touchline



             



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