Voyez donc ! Je parie que vous l’aviez tous oublié ! Et oui, il existe bien un troisième opus des jeunes godelureaux de WHAM ! avant que le beau George MICHAEL prenne le monde d’assaut avec une carrière solo exceptionnelle. Le deuxième opus des tourtereaux a atomisé la concurrence grâce aux superbes mélodies pondues par le blond originaire de Chypre. On comprend d’ailleurs rapidement que le duo est désormais bien déséquilibré puisque tout ou presque sort de l’imagination de George et que Andrew est aux abonnés absents. La situation est promise à une raide évolution, qui sera fatalement plus saine. En attendant, nous sommes en 86 et le monde entier chavire pour WHAM!.

Le grand fait de gloire de cette dernière livraison est bien sûr le premier single, celui qui partageait la vedette avec "Everything She Wants" fut un temps. "Last Christmas" est bien celui-ci, un standard de noël, mais oui, WHAM ! a réussi à passer par cette case-là aussi. Alors, il est clair que les synthés font pimpon et que le chanteur hurle des ouh ouh tout du long, mais cette mélodie est tout de même craquante, tout le monde la connaît, c’est simple ! "I’m Your Man" est donc le premier vrai single de l’opus. Un traitement très pop assez guilleret mais qui ne casse franchement aucune brique. C’est sympathique sans plus.

"Where Did Your Heart Go" est un mid slow dont les couplets me laissent un peu froid mais qui se réveille à l’orée d’un refrain de belle tenue où George nous en pond des tonnes. Ce single passe totalement inaperçu. "The Edge Of Heaven" est vendu à l’époque comme le single d’adieu de WHAM ! à ses fans. Qu’on se rassure d'emblée, tout le monde sait aussi que la carrière de Geroge MICHAEL va partir sur les chapeaux de roue. Ce titre dance est assez sympa, plein de guitare et de cuivre, ça bouge un peu dans tous les sens et le refrain se retient sans en faire des ronds de jambe. Tous trois premiers du billboard en GB, à peine plus modestes aux US.

Les batteries eighties en carton débutent "Battlestations" en compagnie d’une trompette. Ce titre annonce clairement la carrière solo de Michael, ces petites percussions et ce refrain finalement proche de ce que fait PRINCE à la même époque – notez que les équivalences sont hautes chez notre artiste anglais, d'autres fois, c’est Michael JACKSON -. Des instruments à cordes embrayent sur "A Different Corner", George y chante de manière remarquable, sa voix lâche tout sur un texte qui lui importe beaucoup et qu’il a pondu et enregistré en 14 heures, ça s’appelle le talent, tout simplement. Sa chanson la plus personnelle, mais aussi a low point dans sa vie, alors que la fin de WHAM ! se profile.

La version Live de "Blue" enregistrée en Chine pour les besoins de la causse me laisse très froid. Je ne lui trouve pas les qualités dépeintes par George dans l’introduction. Cette espèce de smooth à la SADE assorti de sax torride ne me semble pas taillé pour l’artiste, du moins pas encore. Enfin, la version 86 du "Wham ! Rap ‘86" se retrouve ici pour symboliser la quadrature du cercle. Bien sûr, le titre avec de nouveaux arrangements a une bonne tête, mais on le connaissait déjà.

Et voilà, WHAM ! se finit sur la plus chouette séparation amicale existante et quelques millions d’opus écoulés. Andrew va se marier avec la jolie BANANARAMA Keren woodward et sortir un album solo sans suite, puis entrer dans une vie toute de discrétion. George lui se lance dans l’immense carrière que l’on sait. Sa vie ne sera jamais simple et certainement pas discrète mais on ne peut lui daigner d’avoir débuté telle une formule un dans sa vie artistique. Quel talent ! WHAM! reste un joli projet de jeunesse à une époque où l’insouciance était la vertu première.