Cinq ans plus tard, les natifs du Kentucky sont enfin de retour ! Mais oui, messieurs-dames, ce hiatus avait tout d’inquiétant, surtout lorsqu’on connaît la fidélité de la jeunesse de notre 3ème millénaire : six mois plus tard, ils ont tout oublié ou presque, alors pensez donc, cinq ans ! Quant à moi, voilà quinze longues années que j’attends et cherche la lueur d’espoir qui fera de nos bouseux américains de charmants jouvenceaux dignes des sommets du billboard. Une couverture tout mimi pour débuter, ceci nous change, la pilule sujet essentiel de nos années, entre bleu et rouge, on ne sait pas encore trop.

On ne change pas les bonnes vieilles habitudes ! Quatre singles sont tirés de cet opus, je sais c’est énorme, surtout à notre époque ! Nous débutons par l’éponyme "Neon Pills". S’agit-il d’un jeu de mots sur Neo de Matrix et ses pilules ? Moins prosaïquement de pilule en format Néon ? Bref, vous ne me croirez pas, chers camarades, mais j’ai presque du mal a reconnaître mes éléphanteaux sur ce titre presque calme et bien foutu, avec beaucoup d’accents pop. Voyez donc ce refrain, on s’y croirait, et Matt chante fort bien, ma parole ! Belle évolution ! Nous continuons avec le piano de "Out Loud". Le chant est posé, presque velouté, et à nouveau la dominante est clairement pop, nous sommes loin des grésillements des débuts.

La rythmique bien hystérique de "Good Time" nous ramène aux fondamentaux de l’alternatif, avec un synthé psychédélique sur le refrain. On se croirait presque avec LA FEMME parole, d’autant que Matthew nous assène du flow sur les couplets ! Enfin, nous en terminons avec les singles : "Metaverse" où le groupe nous laisse entrevoir des influences qu’on n'imaginait pas aussi fortes. Il y a de l’OASIS et du BLUR là-dedans. Le refrain est très agréable et, cette fois, je ne vois pas de critiques à faire sur le chant de Matt.

Mais la pop sort de toutes les bosses du microsillon de cette livraison : une petite influence RED HOT CHILI PEPPERS traîne ça et là sur "Hi-fi", c’est très étonnant. Matthew sonne presque comme Antony Kiedis. On signale à nouveau le refrain ultra-poppy de "Rainbow". L’alternatif s’éloigne peu à peu de l’identité du groupe. On se croirait presque dans un James Bond sur "Silent Picture". L’équilibre est là, et j’en suis le premier surpris. Cette guitare cristalline, quelle merveille ! On nage dans une pop qui pourrait presque sonner variété par instant sur l’entraînante "Float Into The Sky", nonobstant l’abus de substances illicites dont le refrain est la preuve, un joli bridge.

On retient la basse bien doumdoum de "Same", avec son aspect presque psychédélique, et son refrain bien pop. Les progrès du pachyderme sont vraiment éloquents sur ce genre de titres qui ont perdu la quasi totalité de leur agression sonique. Je ne pensais pas que l’écoute en boucle des PIXIES pouvait mener à une telle composition. A nouveau "Shy Eyes" se présente comme un titre à tiroirs, refrain et bridge sont de belle qualité et bien assénés, alors que la batterie véloce de Minster entretient à merveille les suspense. "Over Your Shoulder" est une ballade traînarde et nonchalante qui symbolise bien la direction plutôt cool du groupe des éléphanteaux. Enfin "Ball And Chain" propose un riff très alternatif et une construction assez riche et varié, un titre bien sympa.

Et voilà, ils l’ont fait ! On partait de très loin il y a plus de dix ans lorsqu'on n'était qu’un petit éléphant derrière sa grosse maman PIXIEinne. Mais voilà, à force de cornaquer, on a fini par trouver une formule quasi magique et me voilà prêt à coller la mirifique note de 4 étoiles à cette sixième livraison du pachyderme enfermé. L’évolution a eu du bon, et on retrouve le petit Matt à un niveau de velouté où on ne l’attendait pas. Les compositions sont plus douces et tranquilles, et voilà, je suis fan !