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2018 Chapter One
2021 Out
2024 Roses

KIMBEROSE - Out (2021)
Par MARCO STIVELL le 14 Août 2024          Consultée 377 fois

Très beau souvenir que celui de Kimberly Rose en train de chanter "You Gotta Be" de DES'REE, un des tubes soul-funk 90's les plus jolis et bons à garder en mémoire, sur le plateau de la Nouvelle Star millésimé 2013 (émission non suivie, mais moment vu ensuite en différé), même si ce fut son dernier passage, le 19 décembre, un cadeau de Noël au goût amer pour elle à l'époque sans doute. Depuis, et comme l'a très bien fait remarquer notre cher (et regretté) Kingbee pour leur premier album en 2018, avec KIMBEROSE, trio amical au départ augmenté en quintette, elle a connu une belle chance et réussi à faire parler d'elle comme c'était mérité. Le deuxième effort, Out, est déjà différent car ce n'est plus un groupe : seule subsiste la chanteuse, entourée de musiciens studios de renom (Ceccarelli fils, Vernerey, Chouard fils, Coeuriot fils).

Ne nous mentons pas, il révèle ce pouvoir d'attraction avec une pochette des plus simples dans des tons et cadrage servant le visage avenant de Kimberley mieux que celle bariolée et coupée à moitié de Chapter One. Il y a comme une évidence du fait de la voir sortir avec force d'un cadre voulu comme terne, à l'image du monde en pleine pandémie puisque l'année est 2021. Out, dehors en français, se veut positif dans les messages qu'il véhicule au public le plus large possible, mais il serait réducteur de le cantonner à cette fonction, tout comme d'affirmer - comme cela a pu être le cas parfois – que c'est un album plein d'énergie débordante de bout en bout. Le début va effectivement en ce sens, mais n'hésite pas à ralentir les tempos quand il le faut.

"Back on My Feet" est très révélateur du changement de production, massif mais pas excessif pour autant. Régis Ceccarelli le batteur à la production et Dominique Blanc-Francard pour le mixage, certification de qualité donc, font des merveilles avec ce titre soul à la fois épique et efficace, très fourni en shuffle et en syncopes côté rythme, mettant bien en valeur la voix de Kimberley entre 'acidité' et fausset sur le refrain, saxophone baryton et trompette bouchée. "Warning Signs" ensuite calme le jeu considérablement question tempo, avec un effet r'n'b sans rien de trop léché, un refrain plus léger. De la beauté dans tout cela donc, jusqu'aux cordes où l'on retrouve là aussi de grands noms de la variété (Christophe Guiot, Jean-Philippe Audin).

Le blues sucré et le gospel fin sont à l'honneur ensuite, respectivement sur les ballades "Escape" et "Sober", boîteuse ou bien solaire. "The Secret" fait penser au meilleur d'Alicia KEYS qui garderait une certaine modestie, à cause du piano, de l'envolée du refrain avec choeurs et cordes. Kimberley passe encore d'un registre vocal à l'autre sur le magnifique slow ternaire "Thin Air", dramatique et ample, dont le final s'ouvre même au cosmique. On savoure tout autant ses prestations sur "Fire", retour marqué au rhythm'n'blues soutenu de cuivres rutilants, ainsi que dans un autre style, le suave "Keep on Loving" et, mieux encore, la délicate "We Never Said Goodbye" aux accents folk.

On peut aisément citer le clou de l'album, son milieu, constitué par "By the Sun" et "Weak and Ok". Cette dernière est précisément le contrepied de l'album qui se force, même sans mal, à être positif, puisque le sujet est la dépression exorcisée en complainte. Un petit sommet pour celle qui garde le nom KIMBEROSE, pour Ceccarelli qui nous concocte un duo grosse caisse/rimshot sur ses marmites tandis que Sébastien Chouard et Thomas Coeuriot tissent d'émouvants arpèges électriques, Laurent Vernerey venant envelopper le tout à la basse enfin. Quant à "By the Sun", plus en acoustique cette fois, il s'agit de pure dentelle mais avec de l'allant, une fragilité r'n'b parfaitement maîtrisée et collant de près à cette voix. Sans oublier Sofiane PAMART, nouvelle coqueluche des touches noires et blanches parce qu'il a eu l'intelligence de faire ressortir le piano à fond dans les 'ziques z'urbaines.

Autre évidence de toute manière, Out est un album d'ouverture et de tentatives, parfois un rien bancales. PAMART revient pour un duo piano-voix en français cette fois, "L'envie de Valser" qui clôture le disque sans émouvoir guère plus que cela, sans doute parce que la prestation de Kimberley y est déjà beaucoup plus 'straight', serrée. De même, pour la réédition de l'album, le constat fait avec son duo synthpop-rap avec GRAND CORPS MALADE, "Nos Plus Belles Années", très grand succès populaire de 2022, mais où on la reconnaît à peine. Peut-être lui faut-il du temps pour se trouver un style plus convenable à son talent dans la langue de Molière.

Restent sur l'album de base "Pull Me Down" autre trésor r'n'b à la qualité vocale resplendissante là par contre, bien ficelé avec arrangements de taille autant que subtils (cors/bugles, batterie versatile, synthés polyphoniques qui se baladent, résonances de steel drums) mais aussi et certainement pas moins "Only Lessons". La voilà, la surprise de taille de cet opus en termes d'approche 'nouvelle', même si en vogue par son côté rétro 80's avec des nappes de claviers bien dosés, de même que la basse et la guitare électrique claire, des cuivres ressurgissant si bien pour ce feeling rhythm'n'blues traditionnel qu'il ne manque vraiment qu'un solo de saxophone pour parfaire le tout. Génial !

Et en matière de passé, de standards, Out, qui vaut bien son disque d'or, et à découvrir dans sa version deluxe, non pas pour le duo avec GRAND CORPS MALADE, mais pour les reprises de l'archi-connu "At Last" grâce à Etta JAMES, voire encore plus du très 'smooth' "I'm a Fool to Want You" de Frank SINATRA. Et puis il y a la superbe "Ex Factor" de Lauryn HILL, influence principale de Kimberley Rose !
Voici un deuxième album franchement excellent, qui amène le constat suivant : difficile d'être déçu quand une jeune chanteuse s'allie avec des vieux de la vieille (Blanc-Francard) ou qui, par eux-mêmes sinon par leur lignée, ont connu une autre époque avec d'autres sens de l'arrangement, une confiance donnée aux musiciens plutôt qu'aux ordinateurs.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Kimberley Kitson-mills (chant)
- Thomas Coeuriot, Sébastien Chouard (guitares)
- Laurent Vernerey (basse)
- Régis Ceccarelli (batterie, percussions)
- Cyril Barbessol (claviers)
- Pierre Bertrand, Michel Feugère (cuivres)
- Philippe Georges, Julien Chirol (cuivres)
- Jean-philippe Audin, Christophe Guiot (cordes)
- Othar Melikichvili, David Naulin (cordes)
- Beverly Bardo, Stefan Filey, Rycko Filet (choeurs)


1. Back On My Feet
2. Warning Signs
3. Escape
4. Sober
5. Thin Air
6. The Secret
7. By The Sun
8. Weak And Ok
9. Fire
10. Pull Me Down
11. We Never Said Goodbye
12. Only Lessons
13. Keep On Loving
14. L'envie De Valser



             



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