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CANTERBURY  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1978 National Health
Of Queues And Cures
1982 D.S. Al Coda

COMPILATIONS

1996 Missing Pieces
 

- Membre : Soft Heap, Arzachel, Matching Mole, Gong, Henry Cow
- Style + Membre : Gilgamesh, Egg, Khan, Caravan, Hatfield And The North

NATIONAL HEALTH - D.s. Al Coda (1982)
Par CALYX le 23 Octobre 2024          Consultée 218 fois

En 1979, soit une année après le départ de Dave Stewart, NATIONAL HEALTH continue de se produire sur scène, accompagné d’Alan Gowen. L’ambition n’était plus la concrétisation d’un nouvel album, mais simplement de se réunir et jouer les compositions passées. Pourtant, le décès d’Alan Gowen en mai 1981, peu de temps après la sortie de son dernier projet : Before a Word is Said, vient bouleverser le souhait des anciens membres du groupe, qui décident de se réunir pour jouer les compositions non-enregistrées de l’artiste défunt, à l’exception de deux d’entre elles. C’est ainsi que sort D.S. al Coda en 1982, sous une pochette représentant Alan Gowen reprenant la pause iconique d’Henry V, roi d’Angleterre.

La production de l’album semble être en totale contradiction avec les compositions, même avec la volonté organique de ce qui fait l’école de Canterbury. Je ne suis pas un net consensuel, mais je doute qu’Alan Gowen eût apprécié la mise en lumière de celles-ci, entravées par des valeurs de production désuètes, avec notamment Pip Pyle qui s’obstine à utiliser des fûts électroniques. Dave Stewart a reconnu des années plus tard que l’idée était de toucher un public plus large, un choix probablement influencé par le succès qu’eut le claviériste avec la reprise de "It’s my Party" de Lesley Gore un an plus tôt. Interprété en duo avec Barbara Gaskin, le single resta tout de même quatre semaines en tête des charts britanniques.

L’hommage s’ouvre sur "Portrait Of A Shrinking Man", au rythme entêtant et dans lequel on reconnaît immédiatement l’écriture d’Alan Gowen. La basse sans fret de John Greaves est particulièrement inspirée et Dave Stewart, au diapason, reproduit fidèlement la sonorité et le toucher de celui qui fut son partenaire. Le morceau suivant est une reprise du titre qui clôt le second album de GILGAMESH, Another Fine Tune You've Got Into, qui n’apporte rien de substantiel à l’œuvre originelle. On retrouve un invité de marque sur l’insolite "Black Hat", en la personne de Richard Sinclair qui s’inspire une nouvelle fois de Robert Wyatt dans l’usage qu’il fait de sa voix. À n’en pas douter, l’un des sommets de l’album ! Sur "I Feel A Night Coming On", Dave Stewart se rappelle au bon souvenir de l'orgue Hammond qu’il avait maltraité sur le titre "Dreams Wide Awake", présent sur l’album précédent. Toutefois, réaliser le même exercice sur un synthétiseur donne un résultat pour le moins surprenant. Le groupe transforme la candide ballade folk du premier album de GILGAMESH, Arriving Twice, en une mélodie sombre et lugubre, un choix assez curieux.

"Shining Water" présente de belles idées, mais les ramifications musicales sont quelque peu décousues, ce qui est regrettable, car la première partie est particulièrement intense et sans retenue. S’ensuit une composition douceâtre, probablement la plus faible du répertoire de NATIONAL HEALTH et que seules les voix des Northettes, amputées ici d’un membre en la personne d’Ann Rosenthal, parviennent à sauver de l’insignifiance. Pour ce qui est de "Flanagan's People", je ne serais pas surpris que Mahito Yokota se soit inspiré de celui-ci pour composer la merveilleuse bande originale du jeu Super Mario Galaxy, tant l’inspiration est proche. Contrairement à cette dernière, le titre est éprouvant et particulièrement déroutant pour les non-initiés. Le cœur d’Alan Gowen bat dans le titre de clôture, où Jimmy Hastings nous émeut avec sa flûte traversière en ouverture. Quel dommage toutefois que la seconde partie comporte plusieurs mélodies sous-exploitées !

Il est superflu de vous conseiller cet album car, soit vous êtes amateur de la scène de Canterbury auquel cas vous le possédez peut-être déjà, soit vous ne serez tout simplement pas intéressé, la faute à une instrumentation difficilement supportable par endroit. Les compositions ne sont pas à remettre en cause, mais l’entêtement des musiciens à tout synthétiser est préjudiciable à l’ensemble. Il est regrettable également que les interventions des invités soient si sporadiques. Enfin, bien qu’il comporte quelques fulgurances, la seule vertu de DS al Coda est sa démarche sincère de rendre hommage à un artiste singulier, parti trop tôt.

Post-scriptum : 'D.S. al Coda' est l’abréviation de Dal Segno al Coda, un terme musical italien qui signifie 'du signe à la queue'. Cela permet au compositeur d’indiquer au musicien un passage défini qu’il doit répéter. Le titre de l’album est ainsi particulièrement approprié.

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- Dave Stewart (synthétiseur, orgue et piano électrique)
- Phil Miller (guitare électrique et acoustique)
- John Greaves (basse)
- Pip Pyle (batterie, batterie électrique)
- Elton Dean (saxello - titres 1 et 4)
- Ted Emmett (trompette - titre 1)
- Barbara Gaskin (voix - titre 7)
- Jimmy Hastings (flûte traversière - titres 3, 6 et 9)
- Amanda Parsons (voix - titre 7)
- Richard Sinclair (voix - titre 3)
- Annie Whitehead (trombone - titre 1)


1. Portrait Of A Shrinking Man
2. Tntfx
3. Black Hat
4. I Feel A Night Coming On
5. Arrivingtwice
6. Shining Water
7. Tales Of A Damson Knight
8. Flanagan's People
9. Toad Of Toad Hall



             



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