Nous avions découvert, avec le premier album Sans Étiquette, publié en 1980 mais enregistré en juin 1978 – ce n’est pas un cas unique dans le catalogue Eurock (label indépendant américain mais qui à ses débuts était en grande partie consacré à des artistes français) puisque le premier album d’ESKATON a également été sorti avec du retard –, une musique à claviers ambiante mais éclectique. Sur ce nouvel album, publié la même année mais bel et bien enregistré ultérieurement, le style demeure pratiquement le même mais le format de morceaux plus courts et plus nombreux en change la perspective.

Tout comme dans Sans Étiquette, les pistes mélodiques sont chacune centrées sur une trame enrichie de diverses manières, la principale nouveauté sonore de Métamorphoses par rapport au précédent album étant l’adjonction d’une boîte à rythmes. Il y a donc de très belles pistes basés sur des motifs d’orgue, tels que le pentatonique "Quelque Part" (assez proche de "Mandala" sur l’album précédent), "Quand Il Faut Parler D’Amour" (avec un lead de synthé qui imite une guitare fuzzy) et la ballade à trois temps "Locquirec", ou sur des séquences de synthétiseur comme "Sur La Place", "Gigue" et "Apparence Dans La Nuit".

Les autres morceaux ne sont pas en reste. "Un Beau Zeste" est une tournerie de piano à la Pascal COMELADE et "Basso Double" est un magnifique enchevêtrement de guitares. "Le Rêve" est une étonnante association de basse synthétique à la Rhizosphère (Richard PINHAS, 1977) et d’une guitare lunatique qui commence comme une parodie du Boléro de RAVEL. L’excellent "Balavano" du précédent album préfigurait cette série de morceaux improvisés mais bien développés, bien qu’on trouve encore quelques morceaux planants à base de voix: le planant "Divertissement" qui semble faire suite à "Fusion", le bien nommé "Choral" et "Cathédrale" qui est une improvisation chantée a capella.

Les ressemblances de quelques-unes des pistes avec d’autres morceaux de Sans Étiquette fonctionnent bien dans la tracklist fractionnée, cela amène une impression de continuité sans redondance. Une nouvelle réussite pour FONDATION donc, même si on ne retrouve pas tout à fait la force de "Mandala", "Fusion" ou "Balavano".

3 ½ sur 5