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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  STUDIO

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1977 Rhizosphère
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1979 Iceland
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COMPILATIONS

1983 Perspective
 

- Membre : Pascal Comelade
- Style + Membre : Heldon, Video Liszt

Richard PINHAS - Chronolyse (1978)
Par NANAR le 22 Octobre 2023          Consultée 1343 fois

Le nouveau départ de Richard PINHAS en 1976 fut double, de par son travail avec HELDON mais aussi de nouveaux essais électroniques en solo, des recherches sonores sur le synthétiseur Moog. C’est là que sa discographie se scinde en deux. Pourtant, Chronolyse est le deuxième album solo de Richard PINHAS. Bien qu’ayant été enregistré en 1976 comme Un Rêve Sans Conséquence Spéciale, – sur la même période d’ailleurs – cet album est resté deux ans dans les tiroirs avant d’être publié sur Cézame, après Rhizosphère (1977). Le dilemme me brûle les doigts tout au long de cette chronique : est-ce le premier ou le deuxième album de Richard PINHAS? Les connaisseurs s’accordent à le considérer comme son premier album, mais pour le classement discographique, je vais mettre ma fierté de côté et me plier à la date de publication. Dura lex, sed lex.

Reconnaissable à une pochette sublime, une tracklist tirée du roman Dune de Frank Herbert et un titre choisi en référence à la trilogie Le Temps Incertain de Michel Jeury – Richard PINHAS affirme cependant nommer tous ses enregistrements après coup –, Chronolyse n’est peut-être pas le meilleur album de Richard PINHAS, mais il est celui à la dichotomie la plus puissante.

Sur la première face, nous trouvons Richard PINHAS seul avec ses machines, à commencer par les sept brèves et prototypales "Variations Sur Le Thème Des Bene Gesserit", toutes enregistrées en une seule prise. Chacune de ces variations est basée sur plusieurs séquences communes soumises à des évolutions de texture sonore et de pattern, comme autant de figures de tangram. Un nouveau départ, un travail expérimental et ingrat mais toujours appréciable, avec un son d’une éclatante propreté et d’une profondeur étonnante, lui conférant une certaine intemporalité. Pour commencer, je conseille en premier lieu l’écoute de la formidable et hypnotique "Variation VII", la plus aboutie du lot, qu'on peut rapprocher de Électronique Guérilla (1974), dont elle partage le travail sur les séquences, mais en en gommant les approximations artisanales. "Duncan Idaho", la piste concluant la première face, fait figure d’une première mise en application de ces expériences, avec une nomenclature différente et un cheminement harmonique plus élaboré. Empreintes de minimalisme américain, ces huit pistes préfigurent en grande partie les albums suivants de Richard PINHAS – Rhizosphère inclus.

La seconde face nous projette sans prévenir dans un autre espace-temps. Les huit premiers morceaux illustraient une progression patiente dans une galerie de séquences limpides. L'électronique de "Paul Atreides" qui se fait beaucoup plus rugueuse et spatialisée voit le renfort du Mellotron, des guitares, mais aussi de Didier Bâtard à la basse et de François Auger à la batterie. C’est même du HELDON tout craché, à se demander pourquoi "Paul Atreides" n’a pas été intégré à un album de HELDON.
Nous débouchons d’entrée de jeu dans un espace bien plus vaste que les véhicules réguliers des "Variations", comme au milieu d’un gouffre. Le son semble nous parvenir des profondeurs, se répercutant contre les parois jusqu’à la surface. Les nappes électroniques délayées se superposent à l’infini, à la manière des Frippertronics. Après quelques minutes au-dessus du vide, les guitares prennent de l’ampleur et la masse rythmique apparaît, non sans rappeler les motorïk allemands. Cette machinerie impose sa présence un bon quart d’heure, avant dix dernières minutes d’un retour au calme, sur fond de nappes électroniques circonvolutives, un calme tout relatif. Ce délire semi-improvisé d’une demi-heure est alors le plus long morceau jamais enregistré par Richard PINHAS et le restera jusu’à Tikkun (2014).
"Paul Atreides" lorgne tout de même méchamment sur le No Pussyfooting (1973) de Robert FRIPP et Brian ENO. Les premiers albums de HELDON s’en inspiraient déjà beaucoup, mais sans ce procédé de double délai. "Paul Atreides" s’en distingue avant tout par son emploi des synthétiseurs.

Chronolyse n’en demeure pas moins une étape essentielle – une de plus! – dans l’œuvre de Richard PINHAS qui en 1976 enregistre coup sur coup trois de ses albums les plus radicaux.

P.S.: Il existe par ailleurs un 45-tours de Richard PINHAS sous le pseudonyme Richard Dunn, également publié en 1978, "Séquences"/"Modulation". Cet enregistrement encore introuvable sur la Toile n’a été réédité que dans un coffret vinyle de SouffleContinu Records des trois derniers albums de HELDON en 2017. Ce disque me semble affilié à la première face de Chronolyse mais il n’existe guère d’informations à son sujet, ni de trace audio sur Internet. J’espère bien mettre la main dessus un jour.

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- Richard Pinhas (synthétiseurs, guitare et mellotron - titre 9)
- Didier Bâtard (basse - titre 9)
- François Auger (batterie - titre 9)


1. Variations I Sur Le Thème Des Bene Gesserit
2. Variations Ii Sur Le Thème Des Bene Gesserit
3. Variations Iii Sur Le Thème Des Bene Gesserit
4. Variations Iv Sur Le Thème Des Bene Gesserit
5. Variations V Sur Le Thème Des Bene Gesserit
6. Variations Vi Sur Le Thème Des Bene Gesserit
7. Variations Vii Sur Le Thème Des Bene Gesserit
8. Duncan Idaho
9. Paul Atreides



             



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