Bernard Torelli et Jean-Pierre Massiera, fondateurs de VISITORS (1974) et parrains du groupe ROCKETS le temps de leur premier album (1976), ont produit de nombreux projets de style Disco, tels que Jessy JOYCE (Love Me en 1976, J. Joyce And C° en 1978), VENUS GANG (Galactic Soul, 1978), SORAYA (1978), HERMAN’S ROCKET (Space Woman, 1977), DOGS OF WAR (1977), FRIENDS (Trans Am Dancing, 1979), Turn Radio On (1977), GRAND PRIX (Mach 1, 1983), le quatrième album du chanteur camerounais EKO (1980) et d’autres projets épars (HERCULE, GRAFFITTI KIDS, PUEBLO VERDE, The STARLIGHTS, PAUL AND VIRGINIA, CRAZY DOGS). Cette chronique traitera de l’album Space Woman (1977), manifestement conçu pour surfer sur le succès de ROCKETS (rien que le nom du pseudo-groupe, déjà, HERMAN’S ROCKET, c’est sans équivoque).

Space Woman est de l’électro-Disco partiellement instrumentale, qui n’a pas grand-chose à voir avec le rock électronique de ROCKETS et se différencie également d’autres formations électroniques telles que SPACE ART de par l’usage accru de percussions. La continuité avec le précédent groupe VISITORS est assurée par l’électronique et une certaine élaboration dans la composition : "Space Woman" la belle et rythmée piste liminaire, dont "Transport Mission Security" est la suite directe et dont "Jupyter Flight N°9" est une autre variation. "Golden Crystallen", "Spirit In The Wind" et "Hanged In Universe" sont des morceaux plus Disco à cordes plus classiques. La basse électrique est bien présente tout au long de l’album et un groove gentillet pointe. La thématique spatiale de l’album et le chant féminin entérinent l’idée d’un spin-off féminin de ROCKETS, mais au fond cela importe peu, Space Woman est un album Disco d’honnête facture malgré certaines vocalises d’un kitsch fini (les voix modifiées de "Transport Mission Security"). À noter que "Indian Planet" est un pur recyclage de "Indian Duck" paru l’année précédente sur Turn Radio On, signé MASSIERA et TORELLI. De même, "Green Creature", aussi beau soit-il, est dans ses deux-tiers un copié-collé de "Radio Galaxy" issu du même Turn Radio On, auquel on a accolé une intro de nappes et d’effets vocaux supplémentaires. Humbert Petrucci, fondateur du label Ibach et entre autres producteur de MOON BIRDS, participe à trois morceaux, de même que Bernard Algarra qui a participé au second album des MOON BIRDS ainsi qu’au groupe GODCHILD produit par Jean-Claude PIERRIC.

Space Woman demeure malgré tout assez facultatif dans la scène Disco française. Son successeur Galactic Soul (VENUS GANG, 1978) sera légèrement meilleur.