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SOAP & SKIN - Torso (2024)
Par ARCHANGEL le 20 Février 2025          Consultée 426 fois

Un nouvel album studio par SOAP&SKIN, son quatrième, forcément, j’ai envie de découvrir ce que la multi-instrumentiste autrichienne va nous raconter au travers de sa musique après six ans d’absence. Fin 2024, elle dévoile Torso, son quatrième LP, composé entièrement de reprises d’artistes légendaires comme The DOORS et David BOWIE, reste à voir sous quel prisme l’artiste va les revisiter.

Du piano bien sûr pour débuter, rappelons que c’est son instrument de prédilection et qu’elle en joue depuis ses six ans. Anja ouvre donc les festivités au piano dans "Mystery Of Love", une cover de Sufjan STEVENS sur laquelle elle ajoute une superbe orchestration de cuivres et de cordes qui n’enlèvent rien à la douceur de la chanson initiale. On l’entend chanter avec une grande simplicité, son chant presque voilé, bref, on débute plutôt bien.

Par contre, je dois avouer que la reprise du titre "God Yu Tekem Laef Blong Mi", composé par Hans ZIMMER pour le film La ligne rouge, peine à me convaincre. La voix ultra-perchée de la chanteuse et cet orgue si rigide n’aident vraiment pas, mais par chance, c’est la chanson la plus courte du disque alors je ne m’y attarde pas davantage. Je préfère le travail effectué en revisitant la ballade "Born To Lose" que la diva galloise Shirley BASSEY sort dans les années 70. Le piano est sombre, nous voilà plongés dans une déprime noire (Born to cry when I hear you’re near/Born to smile through a mist of tears), mais follement bien exécutée. Si l’instrumentation est à retenir, c’est la voix grave et puissante d’Anja Plaschg qui fait toute la beauté de cette piste jusqu’aux frissons lorsqu’elle s’envole et s’emporte dans des cris qu’on espère libérateurs.

SOAP&SKIN ne craint pas de s’approprier les morceaux les plus émotionnellement intenses, comme pour "Maybe Not" de Cat POWER. C’est d’une voix souffrante qu’elle magnifie ce titre, en le ralentissant et en lui insufflant une sorte de drame supplémentaire grâce à ces cordes et ces instruments à vent mélancoliques. L’éclectisme des morceaux choisis pour cet album rend l’écoute particulièrement intéressante, qu’on adhère ou non au style de SOAP&SKIN. Ses influences, allant de "Stars" de l’américaine Janis IAN et "Johnsburg, Illinois" de Tom WAITS à "Pale Blue Eyes" du VELVET UNDERGROUND, sont toutes revues avec l’approche tantôt classique, tantôt électronique de la jeune artiste.

Avec "Girl Loves Me", Anja s’attaque à BOWIE et rend ce titre encore plus sombre, plus théâtral et plus dramatique que l’originale. L’orchestration a des airs de fin du monde et l’interprétation de la chanteuse est tendre, forte, dense ; un sans-faute. Elle reprend aussi le classique de l’europop "Voyage, Voyage" mais sa version est aux antipodes de celle de la chanteuse française DESIRELESS. L’énergie dansante des 80’s est totalement transformée : Anja garde le texte et lui révèle une sensibilité inattendue. Jouée au piano d’une lenteur tragique, le morceau s’étoffe lorsque le violoncelle entre en scène mais il devient stupéfiant grâce au chant de SOAP&SKIN, comme sorti de ses entrailles.

Une autre reprise marquante est celle de "What’s Up?" des 4 NON BLONDES, immédiatement reconnaissable. Le côté accrocheur est toujours bien présent malgré les arrangements expérimentaux et un peu perchés qu’Anja utilise pour enrichir l’originale et le morceau final - bien que fourni - reste accessible. Parmi ces douze reprises, il y a aussi "Gods & Monsters", une de mes chansons préférées de Lana DEL REY, revisitée par Plaschg avec une approche minimaliste et une ambiance assez particulière qui laisse le temps de se consacrer aux paroles qu’elle retravaille ici un peu pour leur donner un nouveau sens.

"The End", qu’elle va piocher dans le répertoire de The DOORS est épuré au possible, un piano-voix subtil moins psychédélique que la célèbre version originale mais qui redouble d’émotion. Je n’aime peut-être pas toutes les chansons mais SOAP&SKIN parvient toujours à trouver un bel équilibre entre les instruments acoustiques et l’utilisation d’éléments électroniques, permettant de donner une perspective nouvelle à ces titres souvent emblématiques. Torso est un beau chapitre dans la discographie de SOAP&SKIN, un chapitre qui démontre les nombreuses ressources créatives avec lesquelles elle jongle, un chapitre réussi qui prouve qu’il est encore possible de se frotter à l’exercice des reprises avec succès.

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1. Mystery Of Love
2. God Yu Tekem Laef Blong Mi
3. Born To Lose
4. Gods & Monsters
5. Maybe Not
6. Voyage, Voyage - Lifetime Version
7. Johnsburg, Illinois
8. Girl Loves Me
9. Stars
10. Pale Blue Eyes
11. What’s Up?
12. The End



             



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