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CHICAGO - Chicago V (1972)
Par ARCHANGEL le 9 Mai 2025          Consultée 28 fois

La discographie de CHICAGO, c’est comme une bibliothèque sans fin. Tant de disques et de chansons qu’on pourrait y passer des mois, alors dans un souci d’économie nous allons éviter de nous attarder sur les albums live et les compilations, pour nous concentrer exclusivement sur les albums studio. Nous sautons à pieds joints de Chicago III directement à Chicago V. Le début de carrière du groupe est fulgurant et les attentes sont immenses malgré un troisième disque qui s’est peut-être un peu trop essoufflé dans sa propre démesure. Allez, je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : avec Chicago V, la correction est cinglante pour ne pas dire triomphale.

Cette fois-ci, CHICAGO nous fait oublier les longueurs des double-albums pour revenir à l’essentiel. Dix chansons voient le jour et autant vous prévenir tout de suite, la qualité est au rendez-vous. "A Hit By Varèse", l’ouverture du disque, est signée Robert LAMM qui rend ici hommage au compositeur français Edgard Varèse, un pionnier de la musique avant-gardiste. Le son de CHICAGO est radical comme bien souvent, il part dans une sorte de free-jazz sophistiqué dont le clavier électrique de LAMM et le trio de cuivres en dessinent les contours. L’urgence rock, presque expérimentale, est canalisée avec intelligence par la guitare toujours géniale de Terry KATH et la batterie de Danny SERAPHINE qui cogne sans faiblir.

La douceur et l’approche grandiloquente de la ballade "All Is Well" me plaisent moins même si la basse veloutée de Peter CETERA est à entendre se poser sur ce tapis de cuivres subtils et feutrés. L’ensemble est très élégant et nous permet de retrouver ce goût du contraste si présent chez CHICAGO qui alterne volontiers entre des morceaux complexes et des chansons aux harmonies vocales plus accessibles. Le tromboniste James PANKOW reprend la main avec un titre ultra-funky dans l’énergie, "Now That You’ve Gone", interprété par KATH. J’ai tendance à beaucoup aimer les compositions du tromboniste et ce morceau n’échappe pas à la règle, c’est rythmé exactement comme il faut, les cuivres bondissent et vibrent avec légèreté. Tout y est clair, le groupe paraît détendu mais n’en demeure pas moins précis, quelle éclate !

Le single "Dialogue (Part I & II)" est un excellent numéro d’équilibriste qui oscille entre pop délicate, funk désinvolte et rock aiguisé. Souvent considéré comme le chef-d’oeuvre de l’album, le titre est une pièce en deux temps composée par LAMM mais chantée par KATH et CETERA. Leurs voix s’unissent pour chanter We can make it happen, c’est politique et plein d’espoir malgré la basse animée et les traits de cuivres joliment angoissés.

C’est encore LAMM qui manie la majorité de la composition sur la face B de ce Chicago V. Il y a une sorte de nostalgie qui émane du morceau "While The City Sleeps" grâce à ces cuivres qui descendent en cascade et le groove rythmique fin et nonchalant, rehaussé par cette guitare électrique immédiatement accrocheuse. Vient ensuite l’iconique single "Saturday In The Park", implacablement chanté par mon duo coup de coeur LAMM-CETERA qui y partagent un registre clair dans un son très pop. Le clavier sautille, les paroles sont optimistes et un peu naïves pendant que les cuivres traduisent à merveille la pure joie de vivre d’un après-midi ensoleillé dans un parc.

J’adore la performance vocale de CETERA sur "State Of The Union", un morceau formidable d’agressivité avec son hard-rock contagieux, un peu râpeux. La basse très appuyée est en surchauffe tandis que SERAPHINE livre un jeu serré et très vivant. La guitare de KATH crache évidemment des riffs colériques sur cette chanson anti-système explosive où les cuivres répondent harmonieusement au chant, une manière de capter l’essence de CHICAGO dans son état le plus brut.

"Goodbye" est aussi très sympa avec ses notes soufflées dans les cuivres et frappées sur les cymbales, le groupe retrouve toute l’efficacité qui manquait à Chicago III, recentrant cet album sur un jeu dont la précision est chirurgicale. La piste finale, "Alma Mater", est une ballade simple imaginée et chantée par un KATH poignant qui nous prouve qu’il est plus qu’un guitariste hors pair, mais aussi un chanteur chargé d’émotions, évoluant sur ce tempo lent où les cuivres semblent quasi absents. C’est un moment d’intimité rare au sein d’un album plutôt chargé, un très beau final un peu sous-estimé.

En allant chercher la concision, CHICAGO retrouve toute sa puissance, sa cohésion et son excellence. La durée de Chicago V est suffisamment raisonnable pour que l’ambition symphonique du groupe ne fasse pas fuir son public. Les musiciens se répondent avec une fluidité toute naturelle, c’est assez éblouissant de justesse et ça fonctionne parce que l’album est animé d’un même souffle. Chicago V n’apporte pas forcément du neuf par rapport aux premiers disques mais il regagne tout ce qui avait un peu disparu l’année d’avant : la fraîcheur de l’énergie collective, la force musicale au sommet. Ce n’est peut-être pas un disque révolutionnaire mais après la déception relative de Chicago III, Chicago V apparaît comme un disque ultra-solide et vibrant qui dégage encore une vitalité monstrueuse, la puissance d’un groupe passionnant qui n’a jamais besoin de choisir entre l’intellect et l’exubérance instrumentale.

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   ARCHANGEL

 
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- Peter Cetera (chant, basse)
- Robert Lamm (chant, piano, orgue)
- Terry Kath (chant, guitare)
- Danny Seraphine (batterie, percussions)
- James Pankow (trombone, percussions)
- Lee Loughnane (trompette, percussions)
- Walter Parazaider (saxophone, fl?te, percussions)


1. A Hit By Var?se
2. All Is Well
3. Now That You?ve Gone
4. Dialogue (part 1)
5. Dialogue (part 2)
6. While The City Sleeps
7. Saturday In The Park
8. State Of The Union
9. Goodbye
10. Alma Mater



             



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