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- Style : Fatboy Slim, The Chemical Brothers
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The PRODIGY - Always Outnumbered, Never Outgunned (2004)
Par SEIJITSU le 29 Octobre 2009          Consultée 4542 fois

En sept ans, on a le temps de faire énormément de choses : réussir ses études, rencontrer l’amour, fonder une famille, faire un tour du monde, composer un nouvel album. C’est ce qu’a voulu faire Prodigy justement, prendre sept ans pour offrir un quatrième album à une discographie qui était alors sans faille. Le problème, c’est qu’en sept ans, on a amplement le temps de tomber dans l’oubli, et avoir sorti l’un des albums les plus marquants des années 90 ne change pas cet état de fait.
Qui en 2004 attendait encore Prodigy, sérieusement ? Le single « Baby's Got A Temper » parti en éclaireur en 2002 nous montrait un groupe s’auto-parodiant, même si l’efficacité était encore présente, il faut le reconnaître. Mais sampler un passage du monstrueux « Firestarter » montre à quel point le groupe n’était plus du tout inspiré. Les réactions furent quasi unanimes et Liam Howlett jeta à la poubelle son Fat of The Land 2 qu’il avait soigneusement préparé pour composer autre chose. Par la même occasion, les fous furieux Keith Flint et Maxim Reality sont exclus de l’ébauche du nouvel album (ils iront fonder des projets solo… sans grand succès d’ailleurs) ; Leeroy Thornhill, lui, en revanche, était déjà parti répondre à ses envies de carrière solo.
Notre cher Liam, excédé de voir un public qui ne souhaite le voir faire que du « Breathe » ou du « Smack My Bitch Up », décide de changer sa formule quitte à se mettre des fans à dos.

Je le félicite tout de même sur ce point, car à première vue, Always Outnumbered, Never Outgunned est un album différent de ses prédécesseurs. Au programme : des basses très puissantes proches d’une scène house (French Touch ?) à la mode en ce milieu de décennie, une influence hip-hop beaucoup plus importante qu’auparavant, des voix féminines qui permettent d’apporter un peu de douceur dans ce monde de brutes (il faut en profiter vu que Keith Flint est absent) et un soupçon de sonorités orientales pour embellir tout cela.
Evidemment toute cette nouveauté fait illusion ; le groupe est resté égal à lui-même : Prodigy fait du Prodigy même si cette volonté de ne pas faire deux fois le même album est toute à l’honneur de Liam Howlett.

Mais quel dommage que ce disque soit si poussif et si peu inspiré ! Mister Liam pêche dans la composition de ses morceaux, qui sont devenus bruyants et peu subtils. Etonnant pour un groupe qui a toujours su jongler entre des morceaux puissants très rock et des mélopées atmosphériques d’une finesse remarquable.
La première partie du disque est sûrement la meilleure ; ce n’est pas vraiment celle qui comporte les meilleures idées, mais c’est bien celle où les titres sont composés le plus intelligemment possible.
On est pourtant soufflé au début par le refrain dévastateur de « Spitfire ». Complètement frapadingue du ciboulot de nous mettre ça en entrée le Liamounet ! Le reste a intérêt d’être à la hauteur… Et il le sera, mais pour un temps seulement. Un air de old school souffle quand « Girls » résonne dans nos enceintes, un morceau hip-hop construit de manière subtile que l’on ne voit pas passer. « Memphis Bells » est remuant avec ses clochettes, « Get Up Get Off » impressionne avec le flow surexcité de Twista et « Hot Ride » est un brûlot d’électro-rock avec la participation d’une Juliette Lewis complètement déchirée.
Le reste ? Il ne suit pas. Pourtant, cela ne manque pas d’imagination, mais on a souvent fait le tour du morceau en trois minutes si ce n’est moins. « Action Radar », avec sa voix punk, est agréable ; le morceau finit malheureusement par tourner à vide. « Medusa's Path », interlude aux accents arabisants, est loin d’être un successeur de « Narayan ». « The Way It Is » quant à lui est un sympathique remix du « Thriller » de Michael Jackson, mais son intérêt reste tout de même bien faible et « You'll Be Under My Wheels », malgré une fin réussie, est un titre facile où un refrain imbitable est répété une bonne centaine de fois.
Etrangement le salut de l’album vient d’un autre Liam. Celui du groupe Oasis qui joue avec son frère Noel sur le titre « Shoot Down » qui s’avère être un très bon morceau de rock. On en vient quand même à se demander quel est l’intérêt de proposer autant de partenariats avec tous ces artistes alors qu’un ou deux auraient suffis. Quand on voit la piètre qualité des morceaux qui sonnent creux malgré la puissance déployée dans les basses, il y a de quoi s’interroger…
L’album n’est pourtant pas un échec carabiné, un disque moyen peut-être, mais cela s’arrête là. Mister Howlett déballe toujours une idée de son chapeau magique, ce qui permet de rendre écoutable même les morceaux les moins bons de son disque… si l’on fait abstraction d’une répétitivité usante à la longue. Peut-être que les amateurs de hip-hop apprécieront l’objet, car ce côté lancinant et répétitif est souvent allié au genre, mais il faudrait qu’il fasse abstraction des guitares éventrées qui parcourent l’album, et si l’intéressé n’aime pas le rock, il sera déçu.
Pas de compromis chez Liam Howett : Prodigy tu l’aimes ou tu le quittes (hu hu…) et c’est peut-être ce manque de compréhension chez un public qui a finalement découvert les limites du mélange entre techno et rock, qui a provoqué une désaffection pour cet album parfois médiocre, parfois bancal mais pas totalement inintéressant.

Alors que les principaux bastions du Big Beat ‘90s’ ont changé de bord ou sont tout simplement tombé de leur piédestal, Prodigy loupe la marche et se vautre à son tour. Le Big Beat est donc définitivement mort en cette année 2004.

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   SEIJITSU

 
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- Liam Howlett (arrangements électronique)
- Juliette Lewis (invitée ,chant)
- The Magnificent Ping Pong Bitches (invitées ,chant)
- Princess Superstar (invitée ,chant)
- Twista (invité ,chant)
- Kool Keith (invité ,chant)
- Louise Boone (invitée ,chant)
- Noel Gallagher (invité ,basse sur shoot down)
- Liam Gallagher (invité ,chant sur shoot down)


1. Spitfire
2. Girls
3. Memphis Bells
4. Get Up Get Off
5. Hotride
6. Wake Up Call
7. Action Radar
8. Medusa's Path
9. Phoenix
10. You'll Be Under My Wheels
11. The Way It Is
12. Shoot Down



             



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