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The PRODIGY - Invaders Must Die (2009)
Par SEIJITSU le 1er Octobre 2009          Consultée 6144 fois

Il est amusant de constater tout ce remue-ménage qui se déroule avant chaque sortie d’un nouvel album de Prodigy. Pour un groupe que certains considéraient comme dépassé et has been il faut reconnaître que ce dernier réussit encore à faire bouger les foules alors qu’il a été absent pendant cinq ans. Cinq longues années au bout desquelles on pouvait se demander si le trio existait encore.
Et ils sont là, de retour (sans Leeroy Thornhill par contre) le groupe est à nouveau soudé, Keith Flint a ressorti ses vieux piercings pour l’occasion et Maxim Reality ses tatouages vaudou.
Liam Howlett reste quand même le compositeur attitré et cerveau du groupe bien évidemment, on ne change pas une équipe qui gagne. Quoique Prodigy n’est plus aussi intouchable qu’il y a dix ans, le boursouflé Always Outnumbered, Never Outgunned, malgré ses bonnes idées, s’est révélé être un pétard mouillé où on y entendait un Liam cachetonnant en misant plus sur le gros son que sur les bonnes compositions.
Il va être difficile de faire oublier ce triste épisode aux fans et le groupe a décidé de nous faire le coup du « back to roots » et de revenir donc sur ses acquis.

Faites trois pas en arrière, ouvrez les yeux et vous avez devant vous un retour aux sources courageux, voire suicidaire. Avant que Invaders Must Die ne sorte, on peut s’interroger légitimement sur son contenu. Revenir à Fat of the Land ? Mais ce n’est pas ce qu’a voulu éviter Liam Howlett avec le précédent album ? Alors revenir à la musique pour la génération abandonnée ? Non, ça n’aura pas autant d’impact qu'en 1994 vu que la plupart des fans actuels de Prodigy, sont sans doute des bourgeois qui ne comprendront pas le sentiment d’urgence qui régnait sur le skeud, donc on fait une croix dessus. Alors quoi ? Ils ne vont pas revenir à Experience tout de même ? Non, ils vont passer pour de vieux ravers nostalgiques et ça ne plaira pas aux jeunots.
On va être clair, Prodigy ne s’est absolument pas embêté, IMD est un pot pourri de la carrière du groupe. Pour résumer, voici la recette de ce plat typiquement britannique :

- Prenez une bonne louche de guitare, un zeste de sonorité indus et rajoutez une cuillère de vocaux punk.
- Ajoutez une pincé de voix féminine qui nous rappelle fortement l’ingrédient No Good (Start the Dance).
- Mélangez tout cela avec des claviers kitsch et des voix très cartoon plutôt comiques.
- Et enfin n’oubliez pas quelques sons orientaux pour parfumer votre plat.

Voilà IMD c’est ça, un album avec le squelette de Fat of The Land et ses quelques caractéristiques comme un besoin irrépressible de crier n’importe quoi tout en faisait hurler ses guitares sous accordées et crades. Le reste est composé de quelques ritournelles des différentes influences que l’on retrouve dans la discographie du groupe, avec une grosse place aux vieux synthés rave de Experience.
Oui, mais il est étrange de voir cet élément prendre autant de place dans un disque qui se voulait électro rock, techno punk ou ce que vous voulez. Et là on s’aperçoit que Prodigy est soit courageux, soit complètement con. Quelle sera la réaction du public quand ils entendront cet IMD en 2009 alors qu’il aurait pu sortir il y a dix ans ?
Et surpris je suis, l’album connaît un joli succès un peu partout dans le monde et tenez vous bien : même en France où il atterrira dans le top 10 des meilleurs ventes les premières semaines de sa commercialisation.

C’est à n’y rien comprendre, sommes devenus nostalgiques de cette époque où l’acide house envahissait l’Angleterre ? Sommes-nous devenus nostalgiques des raves party et de son smiley jaune ? Je n’en ai pas la moindre idée et je n’explique pas ce phénomène qui était au départ un suicide commercial et qui se révèle être en fait un succès. Bien évidemment tout cela est associé au nom Prodigy et c’est sans doute dû aussi à une publicité impressionnante pour un groupe d’électro des années 90 qui ne fait plus autant parler de lui qu’en 1997. On est pourtant surpris quand on s’aperçoit que le public lors du concert à Paris du trio Anglais, fredonne avec émotion l’air du mythique Out of Space vieux de plus de quinze ans !
Etrange… Etrange qu’un disque pareil puisse faire bouger autant les foules aujourd’hui alors que l’électro estampillé 90s est démodée depuis bien longtemps.

Sinon ce disque est plutôt pas mal, plutôt bon même. On retrouve des morceaux à la hauteur des précédents singles du groupe (Omen, Thunder, Run with the Wolves et World's on Fire), si on élague un peu on trouve du tube (Take Me to the Hospital, Warrior's Dance) et qu’importe que le groupe cherche à surfer sur la mode, cela a toujours été son fond de commerce (le morceau titre ressemble à s’y méprendre à du Pendulum).
On finit même par pardonner qu’il s’autoplagie (Colours avec son rythme volé à Memphis Bells) ou bien qu’il nous serve des morceaux plats (Piranha), Prodigy nous donne ce qu’on attend de lui depuis longtemps : une musique urgente, festive et puissante.
On finit par se rendre et on se met à apprécier ses gargouillis acides typiques du siècle dernier jusqu’à user notre platine pour finalement se rendre au concert de cette hydre à trois têtes : son véritable lieu de prédilection.

Invaders Must Die est un disque un peu décevant, la faute à un passé trop glorieux, un album où les idées ne manquent pas malgré quelques recyclages et quelques erreurs. On évite pourtant d’être méchant avec, car Prodigy sait nous prendre par les sentiments en nous pondant des brûlots qui nous avaient manqué.
Peut-être pas le plus beau retour qui soit, mais c’est un joli retour tout de même, welcome back guys.

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   (2 chroniques)



- Liam Howlett (arrangements électroniques)
- Keith Flint (chant)
- Maxim Reality (chant)
- Dave Grohl (invité, batterie sur run with the wolves et stand)


1. Invaders Must Die
2. Omen
3. Thunder
4. Colours
5. Take Me To The Hospital
6. Warrior's Dance
7. Run With The Wolves
8. Omen Reprise
9. World's On Fire
10. Piranha
11. Stand Up



             



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