Recherche avancée       Liste groupes



      
BLUES  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Magic Sam, Stevie Ray Vaughan , Jimmy Dawkins , Popa Chubby
- Membre : Muddy Waters
- Style + Membre : Junior Wells, Otis Spann

Buddy GUY - A Man And The Blues (1968)
Par MANIAC BLUES le 27 Janvier 2011          Consultée 4755 fois

Le blues n' a jamais été aussi populaire que dans les années soixante. John Lee Hooker, Muddy Waters, Howlin' Wolf, tous ces grands noms ont enregistré leurs meilleurs disques au cours de cette décennie. Alors que le blues est progressivement délaissé par les noirs qui se tournent désormais vers Otis Redding et James Brown, les grands bluesmen sont adulés par les blancs, notamment les britanniques. C'est le Blues Boom des sixties. Dans cette effervescence, un jeune trentenaire fait tourner toutes les têtes : Buddy Guy. Son jeu de guitare d'une finesse et d'une précision incroyable époustoufle ses pairs. Muddy Waters l'invite alors à jouer sur son formidable album Folk Singer. Autant dire qu'un rêve se réalise pour Buddy Guy. En effet, comme pour beaucoup de jeunes guitaristes, Muddy waters est son idôle. Buddy Guy fait partie de ces jeunes noirs qui ont immigré à Chicago dans l'espoir de marcher sur les pas de leurs illustres ainés. Fuir le sud ségrégationniste pour rejoindre le Nord est le lot de beaucoup de noirs, et ce depuis des décennies. Chicago est une ville qui fait rêver : si des noirs comme Muddy Waters ont réussi, il est donc possible d'y trouver un avenir meilleur. Mais cette route sinueuse mène souvent à une vie encore plus misérable.

La misère, Buddy Guy l' a connue. Arrivé sans un sou en poche à Chicago, il va pourtant vite se faire remarquer grâce à son talent exceptionnel. Après avoir rencontré Willie Dixon, il va devenir sideman chez Chess accompagnant les meilleurs : Otis Rush, Muddy Waters ou encore Sonny Boy Williamson. Après avoir enregistré de nombreux 45 tours au cours de la première moitié des années soixante, il finit par quitter Chess pour aller sonner à la porte de Vanguard chez qui il enregistre A Man and The Blues. Sur ce disque, Buddy Guy est au sommet de son art. On passe d'un rhythm'n blues ardent et fulgurant à des ballades dépouillées d'une mélancolie infinie. Son jeu de guitare, sobre, économe, précis, subtil s'adapte à tous les styles. Avec A Man and The Blues, Buddy Guy prouve qu'il est fait partie des bluesmen les plus fins et les plus bouleversants toute époque confondue.

Les premières mesures de « A Man and The blues » nous plongent dans un bain d'émotion indéfinissable. Les quelques notes de guitare qui se mêlent brillamment au piano d'Otis Spann ont de quoi faire frissonner un mort. Otis Spann appartient à la crème des pianistes de l'époque : il a été notamment pendant de nombreuses années l'accompagnateur attitré de Muddy Waters. Le duo qu'il forme avec Buddy Guy sur « One Room Country Shack » est de toute splendeur. Dépouillé, triste, mélancolique, rarement un morceau de blues n'aura fait passer autant d'émotions. Il ne faut pas oublier qu'en plus d'être un guitariste de premier plan, Guy est aussi un chanteur hors pair. Fougueux, sensible, il chante avec une énergie intense et une conviction fabuleuse.

Buddy Guy s'est également entouré d'un trio de saxophonistes étonnants qui donnent beaucoup de couleur et de chaleur à l'interprétation surtout lors des nombreux rhythm'n blues explosifs. Le groupe fait preuve d'une vitalité exaltante et d'un sens du rythme implacable sur « I Can't quit the Blues », « Money » et « Just Playing My axe ». Après la tempête, le calme revient au cours de superbes ballades sur lesquelles Buddy Guy fait pleurer sa guitare : « Sweet Little Angel », ballade composée par B.B. King est vraiment somptueuse, de même que le tourmenté « Worry, Worry ». Pour clôre un disque d'une intensité foudroyante, Buddy Guy nous invite pour une dernière danse avec « Jam On a Monday Morning », une composition furieuse de son propre cru.

A Man and The blues fait incontestablement partie des dix meilleurs albums de Chicago blues. Tout y est : un feeling extraordinaire, d'excellentes compositions, des parties de guitares vibrantes d'émotions, un Otis Spann des grands jours, une section rythmique en feu. Buddy guy est au sommet et il y restera encore quelques années. A Man and the Blues est une des grandes références du genre à écouter d'urgence pour ceux qui ne connaissent pas encore Buddy Guy.

A lire aussi en BLUES par MANIAC BLUES :


Jimmy DAWKINS
Fast Fingers (1969)
Blues torturé




MAGIC SAM
West Side Soul (1967)
Tout simplement magic


Marquez et partagez





 
   MANIAC BLUES

 
  N/A



- Buddy Guy (guitare, chant)
- Otis Spann (piano)
- Wayne Bennett (guitare rythmique)
- Jack Myers (basse)
- Donald Hankins (sax)
- Aaron Corthen (sax)
- Bobby Fields (sax)
- Lonnie Taylor (batterie)
- Fred Below (batterie)


1. A Man And The Blues
2. I Can't Quit The Blues
3. Money (that's What I Want)
4. One Room Country Shack
5. Mary Had A Little Lamb
6. Just Playing My Axe
7. Sweet Little Angel
8. Worry, Worry
9. Jam On A Monday Morning



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod