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Buddy GUY - The Blues Don't Lie (2022)
Par LE KINGBEE le 3 Janvier 2023          Consultée 1693 fois

Agé de 86 printemps, Buddy GUY annonçait à l’occasion de la sortie de cet opus qu’il entamerait sa dernière tournée intitulée Damn Right Farewell Tour * entre février et avril 2023, un périple de trente dates se terminant en Australie. On peut rester quelque peu circonspect quant à l’annonce d’un tel communiqué derrière lequel se cache peut-être une idée de marketing ou publicitaire. Toujours est-il que la dernière légende du Chicago Blues ne passera pas en Europe où le guitariste jouit pourtant d’une forte popularité. Dans ses dernières déclarations, le natif de Louisiane ne précisait pas qu’il ne mettrait plus les pieds dans un studio, le bougre est toujours capable d’un ultime contrepied.

On ne revient pas sur le parcours de cette icône du Blues mais, après quatre ans d’absence discographique et à 86 balais, avouons que le bonhomme semble encore bien vert, un comble pour une légende du Blues. Sixième opus sous la houlette de Tom Hambridge, producteur-auteur-compositeur-batteur multi-graminé, The Blues Don’t Lie porte incontestablement la patte d’Hambridge, auteur ou co-auteur de douze des seize pistes, Buddy GUY n’apportant dans ses poches que deux titres, mais peut-être que celles-ci étaient trouées.
Enregistré à Nashville, cette nouvelle galette devrait recueillir les éloges de la critique internationale, on n’égratigne pas cette véritable légende vivante. Buddy retrouve ici un beau parterre d’accompagnateurs : l’organiste Reese Wynans (Stevie Ray VAUGHAN, ALLMAN BROTHERS BAND, Joe BONAMASSA), le guitariste Rob McNelley (Dolly PARTON, Bob SEGER, Rascal Flatts), le bassiste contrebassiste Glenn Worf (Emmylou HARRIS, Alison KRAUSS, Mark KNOPFLER), le bassiste Michael Rhodes (Etta JAMES, Tracy NELSON, Joss STONE), le saxophoniste Max Abrams (Kid ROCK, Gregg ALLMAN, Taj MAHAL) et le trompettiste Steve Patrick (Aaron NEVILLE, Bobby BLAND, Shirley Caesar). Certains sceptiques y verront une belle liste de requins installés dans les studios de Music City.

L’album s’ouvre sur l’unique collaboration entre Guy et Hambridge, "I Let My Guitar Do The Talking", titre entraînant mais sans fioritures, qui tient plus du Blues-Rock que du Chicago Blues traditionnel. Une certaine propension au Blues-Rock est clairement palpable sur "Well Enough Alone" dont la guitare monte crescendo, tandis qu'un Blues énergique, aux confins du Blues-Rock, inerve "Backdoor Scratchin’".

On retrouve plus de douceur sur "Blues Don’t Lie", titre qui donne son nom à l’album. "The World Needs Love", la seule création de Buddy GUY, s’inscrit résolument dans le domaine du Chicago Blues avec un texte résolument ancré vers un appel à la paix et au bon sens. Autre petit moment de grande quiétude avec le sensuel "Rabbit Blood" où l’octogénaire nous conte avec fantaisie comment une jeune femme lui a mis le grapin dessus, un super slow blues qui pourrait provenir d’un bouge du West Side. "Last Call" s’annonce plus Jazzy avec la contrebasse en figure de proue.

Mais ce recueil permet également d’entendre quelques invités triés sur le volet. C’est ainsi que Mavis STAPLES marque de son empreinte "We Go Back", un modèle de Soul Blues au texte nostalgique dans lequel les deux chanteurs nous offrent une parfaite complémentarité dans leurs couplets respectifs portés par l’orgue de Kevin McKendree (Tom PRINCIPATO, Tinsley Ellis, Lee Roy Parnell).
A contrario avec une rythmique répétitive et bruyante, "Symptoms of Love" s’inscrit dans un étonnant maelstrom de Blues Psyché avec Elvis COSTELLO dans le rôle de guest.
"Follow The Money" se révèle beaucoup plus goûteux avec la présence de James Taylor au chant. Le phrasé de guitare acoustique du vétéran nous renvoie entre Mississippi et Louisiana Blues pour un Country Blues particulièrement convaincant.
Autre hôte de choix avec Bobby RUSH sur "What’s Wrong With That". Si la dualité des deux timbres s’avère excellente, débouchant sur une complicité évidente, on peut reprocher un jeu de guitare parfois trop appuyé alors que l’harmonica trop discret ne se fait entendre que lors du dernier quart du morceau.
Si vous écoutez un tant soit peu les actualités en provenance des States, il ne se passe pas une semaine sans qu’on parle d’un massacre de masse ou de rue, l’événement est tellement récurrent que plus personne ne semble s’en offusquer. Sur "Gunsmoke Blues", Buddy GUY associé à Jason Isbell (ex-Drive-By Truckers, Amanda Shires) témoignent de leur inquiétude quant à la prolifération des armes à feux et de ses tragiques conséquences. Souvent employée comme choriste de luxe, la chanteuse de Memphis, Wendy Moten, apporte son grain de sel sur "House Party", un shufle que ne renierait pas George THOROGOOD. Wendy n’est pas une inconnue, ayant participé à trois disques du vétéran.

Trois reprises viennent écrémer le contenu. Buddy GUY adresse un clin d’œil aux BEATLES avec "I’ve Got a Feeling", figurant dans l’album Let It Be. Si le titre a déjà été mitonné dans d’étonnantes mixtures (The 5Th Dimension, LAIBACH, PEARL JAM), le guitariste nous en offre une version fluide et pleine de souplesse avec un beau passage de sitar.
Autre hommage cette fois à BB KING avec "Sweet Thing" ♯, titre fifties du propriétaire de l’iconique Lucille. Cette fois-ci, Buddy GUY utilise une Stratocaster dont le phrasé renvoie à la sonorité typique du R&B du début des sixties.
Dernière cover en guise de fermeture, "King Bee", hit de Slim HARPO, est interprétée en solo et en acoustique à l’image de la reprise de Louisiana Red. Si l’absence d’une rythmique atténue le groove, le côté dansant et l’hypnotisme du morceau, on se laisse encore prendre par la force humoristique des paroles : Well, I'm a king bee, buzzin' around your hive - Well, I can make honey, baby, let me come inside - I'm young and able to buzz all night long. Un texte d’autant plus drôle quand il est chanté par un octogénaire.

Nombreux parmi nous seraient heureux de manier le manche d’une guitare comme cette légende de 86 ans. The Blues Don’t Lie reste un disque sincère, au titre en rien mensonger, mais dont la production nous parait parfois chargée et même excessive sur trois ou quatre plages. Le contenu nous semble légèrement inégal, la présence bienvenue d’une poignée d’invités n’a rien à y voir, mais c’est plutôt au niveau de compositions trop artificielles et de la production de Tom Hambridge que le bât blesse.


*Buddy Guy est depuis programmé le 8 juillet au Cognac Blues Passion.
♯Titre homonyme à ceux des Callahan Brothers, Van Morrison, Chaka Khan, David Bowie.

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   LE KINGBEE

 
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- Buddy Guy (chant, guitare, sitar 1)
- Mavis Staples (chant 4)
- Elvis Costello (chant 5)
- James Taylor (chant 6)
- Bobby Rush (chant 8, harmonica 8)
- Jason Isbell (chant 9, guitare 9)
- Wendy Moten (chant 10)
- Rob Mcnelley (guitare 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-12-13-14-15)
- Michael Rhodes (basse 1-2-6-7-8-9-10-13)
- Glenn Worf (basse 3-4-5-11-12, contrebasse 14-15)
- Tom Hambridge (batterie, percussions 4)
- Reese Wynans (claviers 1-2-6-7-8-9-10-13)
- Kevin Mckendree (claviers 4-5-12, piano 3-11-14-15)
- Max Abrams (saxophone 1-2)
- Steve Patrick (trompette 1-2)


1. I Let My Guitar Do The Talking
2. Blues Don't Lie
3. The World Needs Love
4. We Go Back
5. Symptoms Of Love
6. Follow The Money
7. Well Enough Alone
8. What's Wrong With That
9. Gunsmoke Blues
10. House Party
11. Sweet Thing
12. Back Door Scratchin'
13. I've Got A Feeling
14. Rabbit Blood
15. Last Call
16. King Bee



             



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