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BAROQUE/BREAKCORE/METAL  |  STUDIO

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2010 Nostril
2012 Hallelujah
2017 Savage Sinusoid
 

2006 Poisson Soluble
2017 Savage Sinusoid
2020 Spirituality And Dist...
 

- Style : Venetian Snares
 

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IGORRR - Nostril (2010)
Par SASKATCHEWAN le 21 Mars 2011          Consultée 4936 fois

Rien ne vaut un bon accès de folie au crépuscule pour faire tomber le poids d’une journée morose. Crier, chanter, battre des mains, esquisser une parade militaire à fantassin unique autour de sa table basse, autant de petits gestes de survie que la Croix Rouge ne vous enseignera jamais. Pas grave, on sait cela d’instinct. Personne ne m’a jamais appris à imiter le chant éraillé du trombone à coulisse en branlant la tête comme un pigeon, et pourtant, cela m’est très naturel.

IGORRR aussi m’est très naturel. Dès que j’ai aperçu la pochette, cet obèse nu serrant affectueusement un caniche dans ses gros bras, je me suis dit : « voilà qui va changer de mes récitals de trombone à coulisse ! ». Et quand en plus on vous annonce que la chose est un mélange de breakcore, de baroque, et de métal extrême, alors là, baissez les armes, le fou furieux qui est en vous a déjà rompu sa camisole.

Oui, BREAKCORE, ce genre improbable d’épileptique empilant les boîtes à rythmes comme un cadre sup’ les dossiers dans son armoire de rangement dix tiroirs à poignées chromées. BAROQUE, la fioriture, l’ornement, les voix qui montent, qui montent, qui montent ; les chœurs d’église, les bas pour hommes, le compositeur voûté sur son orgue qui décline « Maria » dans tous les cas du latin. Le METAL, ce gros machin pas très fréquentable avec des guitares, une batterie et des cheveux. Et un jour ici, en France, IGORRR, dit Gautier SERRE a eu l’idée de fondre ces trois aberrations de l’art humain dans une aberration encore plus grande, magnifique, grotesque, poilue : Nostril.

Prenez le deuxième morceau, « Tendon », qui vous donnera une idée très précise du style pratiqué. L’introduction est mécanique, une électronique douce à la laquelle se superposent les pincements délicats d’un instrument à corde. SOUDAIN (trois point d’exclamations, dessin de rhinocéros qui charge), la Boîte à Rythmes passe la cinquième depuis la première (j’en connais un qui va devoir passer au garage), assomme le portier, embrasse la comtesse, s’approche de Monsieur le compte, et susurre : « Vomi… ». L’orchestre du château ne se démonte pas. Dirigé par Heinrich Von Affen, le petit ensemble place une envolée de cordes qui heurte de plein fouet un riff saturé et gras au visage peinturluré. Survient Jean-Yves, le cantonnier, qui pousse la chansonnette : « Y’a d’laaaa joie y’a du bonheuuuuur ! ». La comtesse, émue, ou plutôt, scandalisée, laisse libre cours à ses cordes vocales.

La scène est la suivante à la fin du morceau : une boîte à rythme claque à qui mieux mieux dans un salon d’Ancien Régime, un orchestre de chambre joue au dernier rempart de la civilisation, une femme s’égosille, un fonctionnaire de l’entretien des jardins et parcs esquisse un trémolo et une bande de jeunes asociaux maquillés et menaçants achèvent de tracer un pentagramme sur le portrait du comte de Chavale premier du nom, héros de la guerre des deux Jeanne. Quand on songe enfin à tirer le rideau, il est déjà trop tard, un cri désarticulé point au loin, signe que l’Homme au banjo, attiré par le bruit, est venu conclure le morceau par un délire percussif.

Voilà, IGORRR, c’est à peu près ça. Il y a un accordéon aussi, à un moment, mais bon, je n’aime pas les longues énumérations. Maintenant le monde se sépare en deux. Ceux qui ne vont pas aimer IGORRR, et qui tombent sous le coup de mon intolérance légendaire. Et les autres, les types biens, sympas, gentils, qui aimeront IGORRR, parce que leur âme généreuse et sincère a su percevoir toute les richesses de cette musique raffinée. Pour les amateurs, il existe deux autres opus du dit IGORRR (blague de puriste), qui valent vraiment le coup : Moisissure et Poisson Soluble. On peut les trouver parfois dans les bacs à vinyles de certains disquaires peu scrupuleux que la décence m’interdit de nommer.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Gautier Serre (fou furieux)
- Benjamin Violet (cordes)
- Nicolas Sénac (guitares)
- Laurent Lunoir (chant)
- Simon Fleury (l'homme au banjo, chant)
- Marta Bogumila Nowak (vomi)
- Laure Le Prunenec (chant)
- Mulk (bruits d'animaux)


1. Double Monk
2. Tendon
3. Excessive Funeral
4. Very Long Chicken
5. Melting Nails
6. Pavor Nocturnus
7. Caros
8. Cruciform Dashchund
9. Half A Pony
10. Unpleasant Sonata
11. Dentist
12. Fryzura Konika
13. Veins
14. Moldy Eye



             



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