Paradoxalement, METAL URBAIN est un groupe qui n'a jamais réussi à percer en France. Le groupe qui a pourtant fondé le punk français et inspiré nombre de combos hexagonaux célèbres des années 1980 (BERURIER NOIR, LUDWIG VON 88, etc ...) n'a jamais connu le succès dans son propre pays, tant dans les charts que dans les colonnes des canards rocks.

Toutefois, METAL URBAIN est un groupe dont le succès ne se dément pas auprès de la scène alternative ... anglo-saxonne. Jello Biafra, ex-leader des DEAD KENNEDYS, a toujours clamé être un fan du groupe et a même produit leur album studio de 2006. Ce fait pourrait paraître étonnant quand on sait que le groupe a toujours chanté en français, ce qui est souvent un gage d'échec prévisible à l'export dans les pays anglophones. Mais la musique du groupe, révolutionnaire, subversive et totalement originale, a très certainement joué en sa faveur.

Courant 1977, Zip Zinc a lui aussi quitté le groupe parisien, qui redevient un quatuor. Après plusieurs mois de concerts et de répétitions intensives mais sans objectif précis, le groupe le plus nauséabond de Paris s'envole pour Londres dans le but de rendre visite à la mythique boutique Rough Trade, haut lieu de la scène punk londonienne. En mai 1977, la fameuse boutique anglaise avait vendu à elle seule 2500 des 5000 exemplaires du premier single du groupe, "Panik". Ce chiffre de vente exceptionnel pour un groupe français en Angleterre est du en grande partie à John Peel, le célèbre DJ avant-gardiste de la BBC, qui avait énormément diffusé le single dans ses émissions. Accueillis chaleureusement, les membres du groupe se voient proposer l'enregistrement d'un second single, directement financé par le magasin Rough Trade. Ainsi naquit le mythique label anglais Rough Trade, qui vit curieusement le jour en produisant un groupe français. Plus punk tu meurs, oh shocking !

Le single est enregistré en novembre 1977 au studio Peeble Beach à Worthing, près de Brighton. Le single est tiré à 10 000 exemplaires, vite épuisés eux aussi. Accueilli chaleureusement par la presse musicale anglaise, le single est évidemment descendu en flèche par la presse française, qui ne comprend l'engouement des Anglais pour le groupe. Alors que le groupe pensait profiter de son succès anglo-saxon pour mieux percer chez lui, c'est tout l'inverse qui se produira, et la suite ne sera que plus chaotique.

D'un point de vue musical, le groupe continue à distiller sur ce single son punk rock électronique sauvage et musclé au travers d'un titre véritablement rentre-dedans, musclé et provocateur. Les paroles de "Paris Maquis" sont certes un peu simplistes quand on connait ce qui existait déjà à l'époque, notamment en Angleterre. Mais le groupe pose déjà les bases de ce que sera le punk français dans les années 1980, à savoir un rock engagé très violent et aux paroles explicites. La face B, "Clé de contact", est en revanche un peu plus insipide : une chanson vantant les mérites de l'esprit punk et de la provocation à outrance ... Les paroles ont un petit goût léger de "Lady Coca Cola", la face B du précédent single, en beaucoup plus rock'n'roll toutefois !

Bref, METAL URBAIN livre ici un nouveau jalon de sa première ère historique, d'importance puisqu'il révelera au grand jour la mésentente entre le groupe et les médias français. Cette mésentente ne fera que s'amplifier dans les mois qui suivront la parution de ce single et précipiteront le départ du chanteur Clode Panik.