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- Style : The Dandy Warhols , The Black Angels
- Membre : Black Rebel Motorcycle Club

The BRIAN JONESTOWN MASSACRE - Thank God For Mental Illness (1996)
Par PINHEAD le 1er Octobre 2011          Consultée 3411 fois

Un troisième disque auto produit dans l'année, et une troisième occasion de réaliser à quel point le BRIAN JONESTOWN MASSACRE est au dessus des styles. Jonglant tour à tout avec Shoegaze, Garage Rock et Psychédélisme, le groupe enregistre en guise de quatrième album une esquisse Folk complètement dépouillée, en contraste total avec le très (trop?) riche Their Satanic Majestie's Request. Une simple comparaison de la multitude d'instruments utilisés pendant ce dernier avec ceux joués sur Thank God For Mental Ilness (assortiment classique: guitare, basse, batterie, percussions) montre un peu l'aisance du combo quant à voguer parmi les étiquettes conventionnelles et son refus de s'assigner un style restrictif et inchangé.

Peut-être un des albums les plus barrés de la formation, TGFMI justifie dès le premier titre son coût de production très bas (17$ financés centime après centime par Anton Newcombe), sa pochette de mauvais goût*, et son titre déjanté. Sur "Spanish Bee", les instruments sont mal mixés, la voix est presque inaudible, les désagréments studios sont partout, le jeu est approximatif... Allez savoir pourquoi, mais ce titre est tout bonnement excellent. Les fausses notes et les percussions hors-rythmes donnent un goût unique à l'ensemble qui aurait pu, au premier abord, repousser à cause du son vraiment lo-fi (encore plus que sur Methodrone). Les balades acoustiques sont donc de mise et s'enchaînent très bien grâce à des structures solides et des mélodies, souvent simples, mais toujours irrésistibles. Des accents country ponctuent le disque par-ci par là au moyen de fins gratouillements au bottleneck ("13") ou de chants féminins (la voix de la délicieuse Miranda Lee Richards sur "Those Memories").

Ici, les préjugés n'ont plus aucune importance. Les arpèges fragiles de la guitare acoustique côtoient les tambourins qui se substituent à la batterie quasiment absente dans une simplicité et une authenticité remarquable. Pas d'artifices, d'overdubs et autres trafiquages douteux ici: juste des titres innocents et sans présomption enregistrés en une prise par un groupe dirigé par la main de fer d'Anton Newcombe. Les influences sont assez orientés vers Bob DYLAN, chose assez peu étonnante pour un album se voulant folk revival, et même carrément flagrant sur les titres "Free And Easy" et "The Balad of Jim Jones" sur lesquelles Anton Newcombe appose même des lignes d'harmonica assez ressemblantes de celles du prophète Zimmerman. Les derniers morceaux avant l'apocalypse ("Talk-Action=Shit"et "Too Crazy To Care") montrent un retour des trips pentatoniques enflammés à l'électrique dont on avait le plaisir de se délecter sur l'opus précédent.

L'album se clôt sur le "Sound Of Confusion" qui occupe plus de la moitié de la galette. Autant dire que ce titre brouillon décide à lui tout seul de la qualité de l'album. Après les 7 insupportables minutes de bruits automobiles, s'ouvre une succession de morceaux jugés trop bâclés pour mériter une plage à part entière sur le disque. Un peu fourre-tout, ce medley studio possède de grandes qualités qui auraient peut-être mérité un travail plus approfondi. Le démentiel "Kid's Garden" et son orgue halluciné envoient quelques lourdes minutes de voyage introspectif, le génial "Spun" est une adorable balade conduite par ses claviers aux mélodies prenantes. Le bon shoegaze "Wasted" conclut cet longue piste en slalomant entre psychédélisme et mélodies saturées. Le reste très dispensable, voire même oubliable donne un arrière goût assez amer à ce plat simple, mais consistant.

Et malgré son son dégueulasse, malgré ses compos pas toujours très poussées, malgré son vide instrumental, j'ai envie de lui donner sa chance à ce disque. En un sens, il s'agirait peut-être paradoxalement de l'album le plus ambitieux du groupe. Prendre le risque d'offrir un album authentique, sans fioritures et assumer ses défauts pour mieux les transformer en qualités, c'est aussi ça faire du Rock, chose que de nombreux artistes semblent avoir oublié. Le mixage brouillon devient alors une preuve de simplicité, les chants parfois maladroits d'Anton Newcombe se muent en odes à la liberté, et les quelques notes de guitare qui résonnent pendant trop longtemps terminent de démontrer que pour faire de la musique, il suffit de jouer, tout simplement.

4/5

Coup(s) de cœur: "The Balad of Jim Jones"


*La jaquette montre Joël Gion, le délirant joueur de tambourin du groupe.

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   PINHEAD

 
  N/A



- Anton Newcombe (guitare, basse, batterie, chant)
- Matt Hollywood (basse)
- Jeff Davies (guitare)
- Dean Taylor (guitare)
- Joel Gion (percussions)


1. Spanish Bee
2. It Girl
3. 13
4. Ballad Of Jim Jones
5. Those Memories
6. Stars
7. Free And Easy
8. Down
9. 'cause I Love Her
10. Too Crazy To Care
11. Talk-action=shit
12. True Love
- sound Of Confusion
13. Fire Song
14. Fuck You For Fucking Me
15. Spun
16. Kid's Garden
17. Wasted



             



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