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GENTLE GIANT - Interview (1976)
Par JOVIAL le 19 Décembre 2011          Consultée 3099 fois

Dans ma chronique précédente, j’affirmais que 1975 marquait le début du déclin de GENTLE GIANT. Je n’avais en réalité qu’en partie raison. Si Free Hand reste à mes yeux un album franchement moyen, mollasson et sans grande singularité, je ne peux pas en dire autant de son successeur, dont je vais traiter le cas aujourd’hui. Revigoré par le succès manifeste (et incompréhensible) de leur dernière œuvre, nos cinq Anglais ne tardent pas, comme à leur habitude, à sortir un nouveau disque, huitième du nom. Interview se veut un album-concept qui, comme son nom l’indique, doit voir le groupe répondre en musique à des questions volontairement clichés de journalistes tournés en dérision. Néanmoins, le but n’est pas réellement atteint et on est donc en droit de douter de ce 'concept' qui aurait dû guider tout l’album, comme GENTLE GIANT l’avait déjà fait avec Three Friends quatre ans auparavant. Mais qu’importe, ce qui nous intéresse dans le fond est ailleurs, contenu dans les sept nouveaux morceaux que nous propose ici le groupe britannique.

Disons-le clairement : Interview est un album assez original, qui voit GENTLE GIANT renouer avec des compositions plus osées, ou du moins plus recherchées que celles de son précédent album. J’ai parfois l’impression que Free Hand fut un grotesque accident dans la discographie du Doux Géant, car Interview a tellement de similitudes avec The Power and The Glory et Octopus, qu’un tel écart de styles n’est normalement pas possible. Seuls points communs entre ses deux frères ennemis : la qualité du son, résolument plus moderne, mais dont Interview se tire à profit. En guise d’illustration, prenons par exemple l’éponyme "Interview" qui ouvre l’album : une mélodie énergique, assez sucrée, pas forcément très loin de celle d’un "Just The Same" mais, dans le fond et la forme, beaucoup mieux arrangée. Le dialogue permanent, alterné et saccadé entre basse d’un côté, guitare/claviers de l’autre se montre jouissif, tandis que se multiplient des digressions toujours aussi variées et imaginatives tout au long du morceau. On sent d’ailleurs que GENTLE GIANT s’est penché sur ses anciennes créations, et pas toujours de la plus mauvaise des manières : "Another Show" possède en lui la fulgurance et l’envie d’un "Cogs in Cogs" tandis que la très étrange "Design" réitère l'incroyable capacité du groupe à se retrouver dans les inextricables nœuds d’un "Knots". Quant à "Give It Back", il s’agit sans doute d’un des morceaux où nos Anglais innovent le plus. Parfois assez violemment décrié par les puristes de GENTLE GIANT, il voit ce dernier s’essayer au reggae. Certes, vous n’entendrez bien sûr pas du Bob Marley, la patte des frères Shulman est bien présente, mais oui, "Give It Back" s’inscrit de part sa composition dans la pure tradition du reggae rock. Bon, même si l’on sait le groupe un peu touche-à-tout, il faut avouer que ça surprend un peu au début, mais aussi qu’au final le résultat reste assez sympatoche, malgré un léger essoufflement en fin de partie.

Comme à mon habitude, je me suis montré assez positif jusqu’à présent et vous vous attendez sans doute à ce que je descende en flammes avec sadisme et le rire qui l’accompagne le reste de l’album. Et bien non, ou du moins pas totalement. S'il est vrai que "Timing" est carrément lourdingue et qu’"Empty City" manque parfois d’un peu de corps, Interview est un disque globalement bon. Le dernier classique du groupe, "I Lost My Head" est d’ailleurs là pour le rappeler. Considérons donc Interview comme l’ultime soubresaut du monstre GENTLE GIANT qui s’effondrera dès l’année suivante dans une rivière de médiocrité qui nous ferait presque regretter que ce disque ne soit pas le dernier de sa discographie. Quoiqu’il en soit, n’en faisons pas l’impasse, car cet(te) Interview réserve parfois de très bonnes surprises, et bien qu’il ne puisse pas rivaliser avec les œuvres plus anciennes du groupe, mis à part bien sûr Free Hand, je le conseille à tous les amoureux du rock progressif.

3/5

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- John Weathers (batterie)
- Derek Shulman (chant/saxophones)
- Ray Shulman (basse/violon)
- Gary Green (guitares)
- Kerry Minnear (claviers)


1. Interview
2. Give It Back
3. Design
4. Another Show
5. Empty City
6. Timing
7. I Lost My Head



             



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