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FOLK-JAZZ  |  STUDIO

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1966 Tim Buckley
1967 Goodbye And Hello
1969 Happy Sad
1970 Lorca
 

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Tim BUCKLEY - Lorca (1970)
Par GUY LIGUILI le 7 Février 2012          Consultée 2562 fois

En 1969, Tim Buckley vient de sortir « Happy Sad » et ne jure plus que par le jazz et l'improvisation, aussi, quand il débarque en studio pour enregistrer ce qui deviendra « Lorca », il n'est plus vraiment question de compositions fignolées mais de longues jam-sessions qui rendent fous Elektra (son label) et Herb Cohen (son manager).

L'album est divisé en 2 parties bien distinctes que le 33 tours vinyle mettait en valeur avec ses 2 faces.
La première face démarre avec « Lorca », le morceau éponyme. Dire qu'il est flippant est un euphémisme. Tout démarre par des grandes orgues tenues par David Balkin, le nouveau mentor de Tim Buckley, celui qui le pousse vers l'expérimentation. Puis les guitares et un piano électrique démarrent et la voix de Tim Buckley (particulièrement élastique sur tout l'album), comme en un mantra nous demande de « laisser le soleil chanter dans ton sourire, de laisser le vent tenir ton désir ». En fait, l'influence principale de ce morceau est l'album « In A Silent Way » de Miles Davis, paru quelques mois plus tôt avec ses plages immobiles.

L'immobilité est encore le sujet de « Anonymous Proposition », le second morceau, fortement inspiré par « Sessions » l'album de Fred Neil et ses morceaux au statisme fascinant. Ce morceau touche presque à l'hypnose tant la guitare de Lee Underwood, la contrebasse de John Balkin réussissent à donner l'étrange sensation d'être englué dans des sables mouvants et de ne pouvoir s'en dégager.
Ceux qui ont tenu le coup sont alors récompensés par la seconde partie (seconde face) de l'album et ses 3 morceaux beaucoup plus accessibles.
« I Had A Talk With My Woman » est un morceau classique qui peut rappeler le « Buzzin' Fly » de « Happy Sad », on y retrouve Lee Underwood et les congas de Carter Collins. Il n'a rien d'exceptionnel mais c'est un bon morceau agréable.
« Drifin' », qui lui succède est par compte un des plus grands morceaux de toute la carrière de Tim Buckley. Ce morceau est la parfaite synthèse de l'album dans sa tentative de créer un album de Folk-Jazz expérimental. Comme les standards de Broadway, il démarre par un long couplet immobile aux guitares quelque peu dissonnantes rappelant une fois encore Fred Neil (une de ses grandes influences méconnues) puis le refrain arrive, superbe, donnant lieu à certaines des plus belles parties vocales de toutes celles qu'il a pu enregistrer (en particulier un « All I wanna be is what you mean to me », d'anthologie avec un « All... » infini). Ce morceau est pour moi un vrai standard dont l'absence de reprises (connues de moi) me surprennent.
« Nobody Walkin' » est le morceau prétexte à une improvisation vocale, comme on en connait d'autres de cette époque (« Gypsy Woman » sur Happy Sad, « Who Do You Love » sur « Dream Letter » (le live) ou « The Train » sur le futur « Blue Afternoon ». C'est, bien sûr, impressionnant mais il n'y a là rien de nouveau et de surprenant.

« Lorca » est-il un bon album ? Je connais des gens qui ne jurent que par lui, le trouvant meilleur que « Happy Sad » mais pour ma part, je pense que c'est un bon album raté. Si Tim Buckley (particulièrement incontrôlable et susceptible à cette époque) avait accepté d'être entouré d'une solide équipe de production pour le canaliser, cela aurait pu donner un bien meilleur album. Car les morceaux sont tous bons, parfois même grands (« Lorca » et « Driftin' »).
Elektra, par compte, à l'écoute des bandes fut catastrophé et rendit son contrat à Tim Buckley qui courut signer chez Straight, le label de Herb Cohen (son manager) et de Frank Zappa.
Si vous ne connaissez pas Tim Buckley ne commencez pas par celui-ci (plutôt « Goodbye And Hello », « Happy Sad » ou « Blue Afternoon »), si vous connaissez, allez-y vous ne regretterez pas (au bout de quelques écoutes, quand même).

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   GUY LIGUILI

 
  N/A



- Tim Buckley (guitares, voix)
- John Balkin (basses, grandes orgues)
- Lee Underwood (guitares, piano électrique)
- Carter C.c. Collins (percussions)


1. Lorca
2. Anonymous Proposition
3. I Had A Talk With My Woman
4. Driftin'
5. Nobody Walkin



             



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