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PSYCHé FOLK/JAZZ  |  STUDIO

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Tim BUCKLEY - Blue Afternoon (1969)
Par K-ZEN le 12 Avril 2024          Consultée 222 fois

Happy Sad ou l’éloge du clair-obscur ? De l’oxymore en tout cas, c’est certain. Mais qu’adviendra-t-il ensuite ? Un choix sera-t-il enfin fait ?

Tout semble s’apaiser progressivement, au soleil levant ou couchant, celui qui ne brûle pas mais réchauffe la peau en même temps que le cœur congestionné. Dans un élan cinématographique, le nom de l’artiste en trois dimensions fait figurer des vagues dans la fraction inférieure de ses lettrages, bien que verticalement des barres se chargent d’objectiver cette vision. Tim BUCKLEY est-il allongé sur le sable d’une plage californienne, rêvant tout haut d’autres après-midis dorées et de mélodies bleues, celles qui nettoient l’âme sans principe actif, convoquant le souvenir adéquat lorsqu’on s’égare ?

Quelques temps rapides après Happy Sad donc, Tim revient à la charge avec son quatrième effort studio Blue Afternoon dont il assure production et écriture. C’est aussi son premier album pour le label Straight détenu par Herb Cohen et Frank ZAPPA, une plaque revêtant une remarquable cohérence d’ensemble bien que certaines de ses chansons constituent des chutes de studio ou des fragments déjà travaillés mais non inclus précédemment. Toutefois, cohérence ne rime pas forcément avec constance, et la confirmation ne tardera pas à arriver rapidement.

Pour le moment, la symphonie miniature croquée par Tim, la guitare délicate d’UNDERWOOD et le vibraphone de David FREEDMAN égrène sentiments et mots composant un moment heureux. Toutes aussi solaires, cette mélodie bleutée au piano donc ainsi que "I Must Have Been Blind" et son accent jazz plus prononcé. Cependant, dès la deuxième pièce, l’obscurcissement est palpable.

Écartelé par des tourments insolubles, "Chase the Blues Away" décrit une parenthèse tarifée avec une jeune femme dont le cadre pourrait s’apparenter à une chambre d’hôtel miteuse. Un vœu pieux littéralement cité et répété ad nauseam dans un simulacre de mantra s’abîmant en dernière instance dans une réalité implacable et triste, totalement vaine. Mais parfois, l’inattendu se produit au moment où on s’y attend le moins, ce coup de foudre dans un café désert pour une fille aux yeux chinois tristes. Quelle est son histoire, le narrateur aimerait réellement en prendre connaissance autour d’un américano pendant que, sur scène, Lee UNDERWOOD livre une partition presque effrayante, découpant déjà sur les murs blancs l’ombre portée d’un illustre peintre espagnol.

Aux extrémités de chaque face du vinyle, les longues durées se déploient librement, exposant deux groupes nominaux similairement construits. "The River" se fait épique, conviant grands espaces typiquement américains. "The Train" octroie des visions similaires, en plus d’annoncer les fulgurances alors juste derrière la porte. Tim inaugure l’utilisation de sa voix telle un réel instrument sur une pièce éclatée, traversée des secousses créées par le solo déstructuré livré par UNDERWOOD, qu’on jugerait tiré de Trout Mask Replica, deux disques partageant la même année. Un véritable road trip, où les virages s’avèrent serrés et dangereux. En manquer un serait à coup sûr fatal, rejoignant concrètement comètes stellaires dans un instant de grâce infinitésimale.

Ainsi, pourrait-on se risquer à une traduction toute personnelle du mot starsailor, sur lequel linguistes et philosophes se cassent les dents depuis des siècles.

3.5/5

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- Tim Buckley (guitare 12 cordes, chant)
- Lee Underwood (guitare, piano)
- David Freedman (vibraphone)
- John Miller (basse, contrebasse)
- Jimmy Madison (batterie)
- Carter Collins (congas)


1. Happy Time
2. Chase The Blues Away
3. I Must Have Been Blind
4. The River
5. So Lonely
6. Café
7. Blue Melody
8. The Train



             



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