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DEATH IN JUNE - The Guilty Have No Pride (1983)
Par SUNTORY TIME le 15 Juillet 2012          Consultée 4278 fois

Au commencement était Crisis, groupe de punk contemporain des Sex Pistols, aujourd’hui complètement oublié de l’Histoire de la Musique, celle-ci ayant préféré retenir le choc de la bande à Johnny Rotten et Sid Vicious… Crisis était punk, mais clairement engagé politiquement, jouant régulièrement dans des meetings de l’extrême gauche anglaise ainsi que dans les associations anti-racistes. En 1980, le groupe se sépare … mais deux de ses anciens membres décident de recommencer une nouvelle aventure. Ces deux gaillards étaient les principaux compositeurs de Crisis, et se nomment Tony Wakeford et Douglas Pearce. Ils recrutent Patrick Leagas, l’ex chanteur d’un autre groupe aujourd’hui oublié, the Runners From 84. Une fois le trio formé, le nouveau groupe peut naître, en 1981. Après deux singles parus, DEATH IN JUNE sort son premier album, en 1983.

Roulement de tambours de circonstance…

Et puis, on tombe sur cette pochette, brune, avec cette tête de mort qui ressemble trait pour trait à la Totenkopf présente sur les casquettes des SS ou de la Gestapo … Voilà qui fait froid dans le dos… sans compter que DEATH IN JUNE (« Mort en Juin ») fait référence à la Nuit des Longs Couteau, en Juin 1934, durant laquelle les membres de la sections d’assaut du parti Nazi (SA) ont été assassinés sur les ordres d’Hitler lui-même…
Des références bien douteuses… Mais à quoi jouent nos trois lascars ? Réelle sympathie ou pure provocation ? Beaucoup d’éléments nous font pencher pour la deuxième réponse. Car les punks de la fin des années 70 se baladaient bien avec des croix gammées sur la tronche sans être des nazillons pour autant. DEATH IN JUNE, c’est résolument un groupe héritier du punk, qui joue des symboles, les détourne, sans se soucier de choquer. Et ça, DIJ le fait à merveille. Sans se sentir coupable. Car « les Coupables n’ont pas de Fierté » comme le dit le titre de l’album.

Mais la musique avant tout ! Et dans ce cas, on a moins de critiques à faire au groupe. DIJ nous apparaît alors comme les dignes héritiers de l’univers sombre et glacial de Joy Division. La voie de Patrick Leagas surtout rappelle celle de Feu Ian Curtis. Cependant on ne peut réduire DIJ à un pur plagiat du groupe fondateur du post-Punk et de la cold wave. Car la musique comporte des éléments assez atypiques. Comme cette trompette surprenante qui introduit « State Laughter », morceau le plus complexe qui alterne passages calmes comme une berceuse inquiétante, et des passages plus agressifs quand le rythmique et le chant s’en mêlent. La rythmique, justement, n’est pas toujours aussi froide et minimaliste que pour les groupes post punk et new wave « classiques ». Ici, batterie, timbale, tambour et plus petites percussions apportent un climat différent, plus sombre, tribal, proche du gothique. C’est vrai qu’il y a un vrai travail sur les ambiances, les guitares sont bourrées d’échos, jouant sur l’aspect sombre et fantomatique des compositions, comme l’excellent « Till the Living Flesh is Burned » qui ouvre l’album.

L’autre originalité de la musique de DIJ, c’est la présence de nombreuses petites expérimentations électroniques, qui donne encore plus de consistance aux compos souvent simplissimes au départ (punk, quoi …). « All Alone in Her Nirvana » en est un bel exemple, avec cette étrange sirène des plus stridentes qui hurle du début à la fin du morceau, le rendant encore plus stressant qu’il ne l’est déjà par sa rapidité et son agressivité. On retrouve ces bidouillages électroniques sur « Heaven Street (MK II) », limite trop présents par rapport à la mélodie. Mais ce morceau est quand même le premier vrai « tube » de DEATH IN JUNE, et aussi le morceau qui annonce le mieux son évolution future, avec cette guitare sèche (instrument lui aussi atypique dans les formations post-punk) qui annonce l’influence folk à venir. De plus c’est Douglas Pearce, bientôt unique leader du groupe, qui chante de sa voie grave et sombre sur ce titre qui relate le chemin qui mène vers les camps de la mort…

Les sept titres de la version originale (au final assez courte) de The Guilty Have no Pride nous présentent un groupe déjà sulfureux (surtout par l’imagerie) mais fort original par l’utilisation d’instruments peu courants dans leur registre, ainsi que par les expérimentations électroniques. DIJ est déjà un groupe en dehors des sentiers battus. Mais à ce stade, on ne peut pas encore s’imaginer l’importance qu’il aura par la suite dans l’évolution musicale des années 80 et 90.


Comme tout les albums de DEATH IN JUNE, The Guilty Have no Pride fut maintes fois réédité. En 1993, il est même rebaptisé The Guilty Have no Past, et présente 5 morceaux inédits (Sauf « Black Radio » qui parait au départ sur le deuxième album du groupe, Burial, pas encore réédité à cette époque), avec un ordre différent. En 2006, une nouvelle et luxueuse réédition lui redonne son titre originel, avec les 7 premiers morceaux dans leur premier ordre et les inédits s’accolant aux dernières pistes. Parmi ces inédits, je conseille fortement « Heaven Street (MK I) » qui est la première version du titre, beaucoup plus punk rock et virulente, et chanté par Patrick Leagas cette fois. Les autres morceaux sont plus basiques, plus classique dans les schémas punks. Bons mais pas inoubliables.


Meilleurs Titres: "Till the Living Flesh is Burned", "All Alone in Her Nirvana", "Nation", "Heaven Street(MK I)"

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   SUNTORY TIME

 
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- Patrick Leagas (chant, percussions, etc)
- Tony Wakeford (chant, guitare, etc)
- Douglas Pearce (chant, basse, percussions, etc)


1. Till The Living Flesh Is Burned
2. All Alone In Her Nirvana
3. State Laughter
4. Nothing Changes
5. Nation
6. Heaven Street (mk Ii)
7. The Guilty Have No Pride

- the Guilty Have No Past (reissue 1993)
1. State Laughter
2. Heaven Street (mk Ii)
3. All Alone In Her Nirvana
4. Nation
5. In The Night Time
6. We Drive East
7. Holly Water
8. Heaven Street (mk I)
9. The Guilty Have No Pride
10. Till The Living Flesh Is Burned
11. Nothing Changes
12. Black Radio

- the Guilty Have No Pride (reissue 2006)
1. Till The Living Flesh Is Burned
2. All Alone In Her Nirvana
3. State Laughter
4. Nothing Changes
5. Nation
6. Heaven Street (mk Ii)
7. The Guilty Have No Pride
8. Heaven Street (mk I)
9. In The Night Time
10. We Drive East
11. Holy Water



             



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