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PUNK BLUES  |  STUDIO

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1981 Fire Of Love
1982 Miami
1984 The Las Vegas Story

The GUN CLUB - Fire Of Love (1981)
Par NOSFERATU le 4 Septembre 2015          Consultée 3729 fois

Encore la Californie fin seventies, décidément... Fin des exubérantes années 70. Le projet GUN CLUB tourne autour d’un agité du bocal, un certain Jeffrey Lee Pierce qui ne jure que par BLONDIE (dont il anime le fan club), le punk rock naissant, surtout le « cowpunk » des voisins X , l’alchimie mélodique des TELEVISION (les GRATEFUL DEAD du punk New-yorkais !), ainsi que l’héritage psychédélique noir du coin (DOORS et cie), mais par-dessus tout le blues satanique à la ROBERT JOHNSON. Avant de former ce combo spleenesque, le jeune homme tourmenté se sert de sa plume et écrit dans nombre de fanzines locaux dont le fameux « Slash magazine ». Et comme c’est souvent le cas, on passe de la théorie à la pratique...

Pour cela, il faut s’entourer d’individus bizarroïdes ayant la même approche esthétique pour peaufiner le projet. Il rencontre d’abord un hurluberlu prénommé Kid Congo, fan du psychobilly déjanté des CRAMPS, qui l’initie à la gratte. Ensemble, ils forment THE CREEPING RITUAL en 79, un groupuscule qui rien que par le nom se démarque de la scène locale hardcore punk et renvoie à la scène gothique naissante. Cependant, les futurs GUN CLUB ne veulent pas non plus ressembler au carnaval cauchemardesque de leurs compatriotes CHRISTIAN DEATH. L’ami Keith Morris (le braillard de BLACK FLAG puis de CIRCLE JERKS), un « hardcoreux » qui traine avec eux, leur conseille finalement le nom plus agressif de GUN CLUB. Par la suite, le groupe écume les clubs moites du LA underground se faisant rapidement une sombre réputation...

Le premier disque sort initialement sur « Slash », qui, de magazine s’est transformé en label indé. Autant être bien servi que par soit même... surtout à une époque où les labels indés suivent les préceptes libertaires du « do it yourself » propre au punk rock.
L’album démarre sur les chapeaux de roue avec le tonique « sex beat » qui, les plus anciens s’en rappellent, fut le morceau fétiche de l’émission rock « megaherz » d’Alain Maneval diffusée à l’orée des « eighties », le samedi après midi sur TF1 (autres temps, autres mœurs !). Ce fameux hit annonce ainsi la couleur de l’album, partagé entre l’anarchisme punk, pour l’énergie déployée et la noirceur originelle du blues pour la dimension proprement comateuse.
Le coté bluesy roots ressort surtout sur « Preaching the blues », une reprise au vitriol d’un blues paléolithique du gigantesque ROBERT JOHNSON. Jeffrey connaît ses racines (celles d'une Amérique inquiétante) et les met en avant, tout comme le fait cette reprise rockabilly de Jody Reynold intitulée "Fire of love".

« Promise me » renvoie, elle, par la rythmique cassée des guitares, le tribalisme de la batterie et ce violon obsédant, au folk bruitiste urbain du VELVET UNDERGROUND. Jeffrey y imite à la perfection LOU REED sur cette pièce que n’aurait pas renié ce dernier. Le fantôme du "rock n roll animal" est derrière « Jack on fire ». « She’s like heroin to me » est aussi une référence claire au groupe décadent du New York des sixties.
La face punky apparait surtout au milieu de « Fire spirit », où Jeffrey beugle comme ses potes « coreux » et surtout dans les cavalcades de « black train ». « For the love of Ivy » est une déclaration d’amour à la sexy Poison Ivy, la flamboyante guitariste des copains "grand guignol" CRAMPS...
« Ghosts in the highway » nous dresse le décor d’une Amérique de grands espaces vides perturbés par des spectres, une ambiance lynchienne avant l’heure. Ou alors la bande son d’un western psychédélique genre « el topo » de l’hallucinant Jodorowsky, c’est selon votre humeur cinématographique !
Ce genre de morceaux, entre autres, synthétise la marque de fabrique du quatuor. Un sous genre, en effet, à lui tout seul apparait sur ce disque mythique. On pourra l’identifier sous les divers noms d’« americana song », de « folk gothique » ou encore de « swamp rock ». Pour faire court, on résumera par « punk blues », un courant perpétué par de futurs WOVEN HAND (pour le meilleur) et autres NOIR DESIR (pour le moyen, je n’ai pas dit le pire !) qui retiendront les sermons glauques du révérend Lee Pierce...

Pour mesurer l’impact qu’a eu cette œuvre au noir, on finira enfin par une question que se posait l’archiviste sonore qu’est JACK WHITE : "'Sex Beat', 'She's Like Heroin To Me', and 'For The Love Of Ivy'... why are these songs not taught in schools ?"...

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   NOSFERATU

 
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- Jeffrey Lee Pierce (chant, guitare slide, chœurs)
- Ward Dotson (guitare, guitare slide, chœurs)
- Rob Ritter (basse)
- Terry Graham (batterie)


1. Sex Beat
2. Preaching The Blues
3. Promise Me
4. She's Like Heroin To Me
5. For The Love Of Ivy
6. Fire Spirit
7. Ghost On The Highway
8. Jack On Fire
9. Black Train
10. Cool Drink Of Water
11. Goodbye Johnny



             



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