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TEARS FOR FEARS - Elemental (1993)
Par KID66 le 4 Novembre 2012          Consultée 5178 fois

TEARS FOR FEARS a marqué une décennie. Géniteurs des formidables "Woman In Chains" et "Pale Shelter" ou encore des célèbres "Shout", "Mad World" et "Everybody Wants To Rule The World", les Anglais surent se montrer très inspirés le temps de trois albums aussi variés que qualitativement irréprochables. Si Songs From The Big Chair reste leur album phare, ma préférence ira toujours au suivant qui s'impose définitivement comme l'un des albums me faisant le plus vibrer au monde, je parle bien sûr de l'incroyable The Seeds Of Love, sorti en 1989.

Plus par souci d'image que de transparence artistique, le groupe s'était affiché depuis le début comme l'oeuvre d'un duo devenu mécaniquement mythique : Roland Orzabal et Curt Smith. Il n'échappait cependant à  personne que le véritable maître de la machine TEARS FOR FEARS n'était en réalité personne d'autre que Roland Orzabal, talentueux guitariste, incroyable chanteur et compositeur, et sans doute implacable dictateur. Du point de vue de la créativité, c'était donc (et de loin) ce dernier qui s'exprimait le plus, régulièrement aidé par Ian Stanley ou Nicky Holland cependant peu médiatisés à l'époque. Les pochettes de Songs From The Big Chair et de Seeds Of Love en disent long : seuls Curt et Roland y figurent.

Pourtant, si on met de côté ses talents de bassiste, Smith se montrait quelque peu fantômatique niveau compositions. "Head Over Heals" (1985) et "Sowing The Seeds Of Love" (1989) furent ses seules oeuvres au sein du groupe, mais ces titres étant parmi les meilleurs de leurs albums respectifs, on pouvait imaginer que le musicien préférait se concentrer plutôt sur la qualité que sur la quantité. Bon. Cette démarche, avérée ou non, ne plut pas à Rolad Orzabal puisqu'il accusa son vieil ami de ne pas s'impliquer assez dans leur groupe, notamment pendant la conception de Seeds Of Love (1989). Les tensions provoquèrent le départ plutôt froid de Curt Smith, laissant Orzabal seul maître à  bord. Ce qui finalement n'allait pas changer grand-chose, pouvait-on imaginer.

Elemental, qui pourrait être considéré comme le premier album solo de Roland Orzabal, connut bien moins de succès que ses prédécesseurs. Du point de vue commercial, l'âge d'or du groupe s'acheva avec l'opus de 1989. Qu'en est-il qualitativement parlant ?

"Break It Down Again", premier single d'Elemental et dernier tube international de T.F.F, qui se veut plus simple et fédérateur qu'un "Woman In Chain", accentue davantage le côté 'fraîcheur spontanée' qu'évoquaient "Everybody Wants To Rule The World" ou "Advice For A Young At Heart". La réussite est réelle, le titre est inspiré et plaisant.
L'album s'ouvre sur la chanson titre, hallucinante de classe et de beauté, notamment dans sa première minute. Une certaine froideur se dégage du titre, mais Orzabal frappe surtout par la maîtrise de son sujet : Elemental ne sera pas l'album hésitant de TEARS FOR FEARS, résultant d'une séparation précoce et déchirante. Le chanteur, apparemment confiant et à l'aise, signe l'un des meilleurs morceaux de sa carrière. On y retrouve ces fameux arpèges de guitare frissonnants et, bien sûr, la voix cristalline et envoûtante de ce véritable génie musical qu'est Roland Orzabal.

Elemental est un bon album. Le fait qu'il le soit moins que ses illustres prédécesseurs ne tient pas du départ de Curt Smith, mais plus d'un léger et simple essoufflement de son créateur, qui n'arrivera pas à donner aux 10 compositions de l'opus le même niveau qu'à la première. Plus généralement, l'album a une structure qualitative grossièrement décroissante : les quatre meilleurs titres sont en fait les quatre premiers, avec notamment un "Mr. Pessimist", riche et subtil, de toute beauté.
"Cold", mais aussi les séduisants "Fish Out Of Water" et "Goodnight Song" résument parfaitement la mentalité du TEARS FOR FEARS à  partir des années 90 : les titres se veulent simples, portés par quelques accords de guitares enchanteurs et un refrain mélodieux.

"Dog's A Best Friend's Dog" dynamise l'ensemble, mais semble légèrement décousu malgré une guitare très inspirée (il n'y a qu'à  écouter les riffs et le solo inhabituellement long). Dans le moins réjouissant, on citera un "Power" qui traîne un peu en longueur ou un "Brian Wilson Said" intéressant mais quelque peu bancal. Ces titres, plus anecdotiques, restent agréables à l'écoute et seul "Gas Giant" est complètement inutile. On est loin d'un "Broken".

J'aime personnellement beaucoup cet album qui dégage une certaine fraîcheur et ne montre que peu de faiblesse. On pourra noter que la basse est largement audible et appréciable, et qu'on ne sent donc pas de vide à ce niveau depuis The Seeds Of Love, mais il est vrai que Smith avait un rôle bien plus important sur les deux précédents. Quoiqu'il en soit, il n'y a finalement pas grand-chose à ajouter sur cet Elemental qui porte l'étiquette de l' 'album de rupture' sans vraiment l'incarner.

3,5/5.

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- Roland Orzabal (tout)
- Guy Pratt (basse additionnelle - titre 4)
- Mark O'Donoughue (piano électrique - titre 10)
- John Baker (choriste - titres 2 & 3)
- Julkian Orzabal (choriste - titre 2)


1. Elemental
2. Cold
3. Break It Down Again
4. Mr. Pessimist
5. Dog's A Best Friend's Dog
6. Fish Out Of Water
7. Gas Giants
8. Power
9. Brian Wilson Said
10. Goodnight Song



             



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