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LIAPIS TROUBETSKOï - Rabkor (2012)
Par SASKATCHEWAN le 22 Janvier 2013          Consultée 1654 fois

La classification musicale, c’est quand même un loisir de tordus. Vous connaissiez le rapcore, vous ? Moi, non. Eh bien il paraît que c’est un genre qui mêle le rap et le punk-rock, genre dont les chefs de file seraient… les BEASTIE BOYS. Ah, bravo ! Belle mentalité ! On croit connaître un groupe, on s’amourache, on fait un petit bout de chemin ensemble, et vingt ans plus tard, on se retrouve avec un genre illégitime dans les pattes. Vilain le gamin, en plus. Puis, un jour, une bande de Biélorusses toque à la porte et emporte la progéniture dans sa verte contrée.

LIAPIS TROUBETSKOÏ s’est donc mis au rapcore, ce qui change un peu du mysticisme étrange de l’album précédent. Le rapcore, apparemment, c’est plutôt une façon de penser, un regard décalé sur le monde, pas vraiment un style musical en soi. Désormais Sergueï MIKHALOK chante en bougeant les mains ; les autres membres du groupe ont fait un effort et ont investi dans des t-shirts trop larges et des casquettes américaines. La différence entre une casquette normale et une casquette américaine, c’est qu’aux Etats-Unis, ils ne marquent pas « Eurosport » ou « Champion, partenaire du meilleur grimpeur » dessus, allez savoir pourquoi. Peut-être qu’au Tour d’Amérique, il n’y a pas de maillot à pois… Hélas, il ne suffit pas d’arborer fièrement les initiales de New-York pour avoir le flow d’Adam « MCA » Yauch, légende immortelle du rap(core) qui nous regarde depuis là-haut. Sergueï MIKHALOK, lui, chante toujours pareil, pas de rap à l’horizon, ce qui vaut sans doute mieux.

D’un strict point de vue musical, en se mettant au rapcore, LIAPIS TROUBETSKOI a en fait effectué un pas timide vers le metal. Les guitares ont pris du muscle, la batterie est un peu plus véloce et Christine Boutin a supprimé le groupe de ses amis sur Facebook. On remarque quelques audaces instrumentales, comme « Lilipout », où la basse porte la chanson presque à elle seule. « Maïech Iaïtsy » contient même un solo bien exécuté digne de… de… (discret coup d’œil sur la page d’accueil de NIME) de UNFATHOMABLE RUINATION !

Derrière tous ces artifices, le groupe est resté plus ou moins le même. Les refrains sont toujours aussi fédérateurs, ça riffe plutôt simple et les cuivres poussent quelques cris remarqués. On pensait que LIAPIS TROUBETSKOÏ s’était calmé : les paroles de Rabkore démontrent le contraire. « Poutinaroda » parodie les chants soviétiques pour se moquer du nouvel hôte du Kremlin : « Poutinaroda ! Poutinaroda*¹ ! Les haltères ! Le judo ! Le badminton ! ». Tout ceci en référence aux sports préférés du président russe, et à cette vidéo venue de la septième dimension où Medvedev et Poutine échangent quelques volants accompagnés par l’une des pires musiques d’ambiance jamais composées (c’est ici : http://www.youtube.com/watch?v=eGE39YLRiyg ).

Fait rare, Segueï MIKHALOK chante cinq titres en biélorusse, qui sont parmi les plus réussis de l’album. LIAPIS TROUBETSKOÏ est toujours aussi doué pour composer des hymnes (« Tsmok dy arol »), quitte à tomber parfois dans la facilité (« Oubeï Raba »). La fin de l’album est un peu ratée, surtout la très dispensable conclusion teintée de ska « Liapis Crew ».

LIAPIS TROUBETSKOÏ enchaîne les bons albums depuis 2007, il n’y avait pas de raison que ça s’arrête. Malgré quelques évolutions gri-gri, le groupe reste égal à lui-même et propose une musique efficace, divertissante, sans plus. L’album idéal pour se défouler trente minutes avant de reprendre son étude de La Critique de la raison de juger, en allemand, et sans lunettes.


*¹ Poutinaroda est un jeu de mot intraduisible en français. « Pouti naroda », en russe, ça veut dire « les chemins du peuple », expression très soviétique. « Poutinaroda », ça ne veut un peu rien dire, mais il y a Poutine dedans. Le titre de l’album est lui-même un jeu de mot, puisque que rab en russe se prononce exactement comme rap, et signifie « esclave ». Vous n’avez pas ri, et c’est un peu normal…

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   SASKATCHEWAN

 
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- Sergueï Mikhalok (chant)
- Pavel Boulatnikov (chant, percussions)
- Vlad Senkevitch (trompette, choeurs)
- Rouslan Vladyko (guitare)
- Denis Stourtchenko (basse)
- Ivan Galoushko (trombone, choeurs)
- Denis Chourov (batterie)


1. Intro
2. Ne Byts S Skotam
3. Rabkor
4. Tsmok Dy Arol
5. Poutinaroda
6. Bronenossets (ty Ne Pri Tchiom?)
7. Lilipout
8. Maïech Iaïtsy
9. Oubeï Raba
10. Panas
11. Jelezny
12. Lyapis Crew



             



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