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The FLOWER KINGS - Retropolis (1996)
Par KID66 le 15 Mai 2013          Consultée 3108 fois

Retropolis est considéré comme l’album le moins marquant de la période dorée des FLOWER KINGS (allant schématiquement de The Flower King à Space Revolver inclus) par une bonne majorité des fans du groupe suédois, toujours empressés de mettre en avant l’opus qui lui a succédé : Stardust We Are. L’album de 1996 aura largement vécu dans l’ombre de son petit frère, et ne saurait dégager un élément qui le démarquerait nettement de ses aînés.

Autre constat, Retropolis semble être le plus hermétique des albums du quintette. Bien que nettement progressive et riche, la musique des FLOWER KINGS est – du moins durant cette décennie – aussi très accessible, car malgré des arborescences aventureuses et colorées, chaque morceau garde des racines fondamentalement accrocheuses. Les structures sont facilement mémorisables, et des titres plus légers s’intercalent toujours entre les colosses dépassant les 7, 10, 12 minutes. Cette vérité est toujours valable pour Retropolis mais celui-ci s’autorise moins d’écarts stylistiques et a tendance à rester essentiellement « proggy ». Il est également l’un des albums les plus denses des FLOWER KINGS et ce côté « pluie d’idées », surprenant pour un tel combo, a pu en déstabiliser plus d’un.

Et c’est pourtant à mon sens la grande force de cet opus. Il se distingue des autres par le constant renouvellement des idées qui le composent. Peu de temps morts, pas de passage à vide, pratiquement pas de séquences superflues comme on en retrouvera souvent ailleurs. Roine Stolt sait travailler en dormant mais n’abuse pas ici de cette particularité : il injecte dans cet opus un maximum de trouvailles mélodiques, de petites expérimentations, de breaks tombant même parfois comme un cheveu sur la soupe. Mais ce n’est pas grave. Mieux vaut supporter quelques fautes de gout et rester attentif que somnoler sur des plages qui manquent de relief.

Ce n’est pas un hasard, Retropolis n’a pas été composé d’une traite. Il est en fait une sorte de compilation de morceaux écrits par Roine Stolt à diverses époques de sa vie, liés entre eux artificiellement par un concept inventé a posteriori. L’ensemble reste heureusement assez cohérent, quant au concept, j’avoue ne pas m’y être intéressé, celui-ci ayant plus ou moins découlé de la musique et non l’inverse.

Et pourtant on visualiserait presque la grande cité utopique de Retropolis à l’ouverture majestueuse du morceau titre, instrumental de 11 minutes riche en rythmiques typiquement prog et soli techniques. Cette pièce est intéressante et introduit l’album avec classe. Seul le solo débouche-chiotte de Stolt de la troisième minute me déplait mais comme je l’ai dit, on passera l’éponge. Le sommet progressif du disque serait à mon sens plutôt l’excellent « There Is More to This World », auquel je n’ai pour le coup aucun reproche à faire. Les mélodies y sont superbes. Et puisqu’on parle des meilleurs titres, impossible de ne pas citer « Flora Majora », instrumental aussi raffiné et élégant que son nom le laisse supposer. Sublime.

Dernier instrumental en dehors des deux interludes (le beau « Romancing the City » évoquant VANGELIS, et l’électro « Retropolis at Night), « The Melting Pot » est un foutoir d’idées qui réserve quelques surprises très plaisantes. Dans un esprit moins complexe, on respirera le temps d’un « Silent Sorrow » très accrocheur, principalement sur le refrain, avant qu’il ne s’envole dans des contrées plus flamboyantes. Le seul titre pop pure souche est « Rhythm of the Sea », qui est par ailleurs magnifique.

« The Judas Kiss » propose d’excellents moments (l’intro, le break…) mais également quelques faiblesses, notamment un refrain manquant de saveur. Le seul vrai point noir (et encore) pour moi est « The Road back Home » qui malgré une partie instrumentale très inspirée se base sur une trame doucereuse quelconque. On y voit également la limite de Roine en tant que chanteur (Hans Fröberg aurait surement bonifié l’ensemble) mais c’est vrai que le bonhomme n’aura de cesse de progresser dans ce domaine.

Roine Stolt signe-là un album fluide, assez homogène et très agréable. Même s’il se laisse parfois aller à moins bien, son écoute n’est jamais ennuyeuse. Cela est sans aucun doute aussi dû au fait qu’il soit le plus « rock » des FLOWER KINGS, à l’opposé d’un Paradox Hotel bien plus soporifique par exemple. Ce disque mérite donc réhabilitation !

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- Roine Stolt (guitare, chant)
- Tomas Bodin (claviers)
- Michael Stolt (basse)
- Jaime Salazar (batterie)
- Hans Fröberg (chant)


1. Rhythm Of Life
2. Retropolis
3. Rhythm Of The Sea
4. There Is More To This World
5. Romancing The City
6. The Melting Pot
7. Silent Sorrow
8. The Judas Kiss
9. Retropolis By Night
10. Flora Majora
11. The Road Back Home



             



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