Après un âge d'or dans le courant des années 90, le CD single meurt peu à peu de sa belle mort, détrôné par son équivalent numérique dont le rapport qualité/prix se veut bien plus intéressant. C'est désormais en ligne donc que maisons de disques et artistes proposent de vendre des morceaux à l'unité, permettant ainsi de satisfaire les amateurs affamés de musique, n'en pouvant plus d'attendre la sortie du nouvel album de leur artiste favori, et en profitant du même coup pour tenter de se caser sur les samplers et bénéficier d'un coup de pub.

SIR REG est un groupe particulièrement friand du format single. Rien que pour son album « A Sign of The Times », son précédent, le groupe est parvenu extraire trois morceaux pour les proposer via ce format. Deux en préambule de sa sortie, et un troisième aux allures de piqûres de rappel. Et le groupe semble bien parti pour faire de même à l'occasion de la sortie de son troisième album, 21st Century Loser, prévu pour avril. Cette nouvelle carte de visite, baptisée « 'Til the dead come alive », constitue en effet un avant-goût du meilleur effet qui promet beaucoup quant à la teneur du nouvel album du groupe de punk celtique irlando-suédois.

Le morceau débute sur le chant habité, fort d'un accent irlandais, de Brendan Sheehy, avant que la section rythmique, la guitare, la mandoline et le violon démarrent en trombe pour mener le titre d'un train d'enfer. Le tempo, très rapide, confère une énergie irrésistible à ce titre qui s'inscrit dans la droite lignée de travaux précédents du groupe. La mélodie, imparable, vient confirmer que SIR REG, désormais bien établi sur la scène punk celtique, est maintenant un groupe majeur du style. Plus « léger » que ses pairs, car préférant mettre la guitare électrique en retrait au profit des instruments traditionnels, le groupe conserve une fraîcheur qui le rend tout bonnement bluffant.

Au niveau thématique, le groupe continue de critiquer ouvertement les décideurs politiques et financiers qui ont mené l'Irlande au bord du gouffre dans le courant des années 2000. Le morceau compare les hommes politiques actuels avec leurs glorieux ancêtres qui se sont battus pour l'indépendance de l'Irlande, et regrette un abandon des valeurs séculaires de la verte Erin. Un thème parfaitement adapté à la musique vindicative et au chant toujours plus affûté de Brendan Sheehy, qui participe grandement à l'intérêt du morceau.

En attendant son troisième album, SIR REG propose un morceau très prometteur qui devrait séduire les amateurs avertis et convertir de nouvelles âmes aux bienfaits de la musique d'un groupe en pleine bourre !