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SIR REG - 21st Century Loser (2013)
Par GEGERS le 14 Avril 2013          Consultée 3030 fois

Il est désormais temps d'arrêter. Arrêter de considérer SIR REG comme le successeur potentiel d'un FLOGGING MOLLY qui semble baisser un peu plus les armes à chaque nouvel album. Arrêter de voir le groupe irlando-suédois comme un potentiel nouvel espoir de la scène rock-punk celtique. Car ça y est, SIR REG y est parvenu. Parvenu à surpasser ses maîtres, parvenu à imposer son nom en dehors de ses frontières. Parvenu à sortir, avec 21st Century Loser, un album qui sera probablement considéré à juste titre comme son magnum opus.

Le terrain était bien entendu déjà fertile. Après 10 années d'existence, 10 années à parcourir tout ce que la Scandinavie compte en pubs, le groupe sortait en 2010 un premier album fort prometteur, auquel succédait l'année suivante une deuxième offrande des plus recommandables. Après s'être accordé un temps de gestation un peu plus long, le groupe propose sur son troisième album une savante alchimie entre rage punk, énergie rock et mélodicité celtique.

Un mot sur les textes, tout d'abord. Contrairement à nombre de ses pairs, SIR REG ne considère pas les drinking songs, ces fameuses chansons à boire, comme un aboutissement. Si le groupe ne néglige pas sa facette hédoniste, il semble résolu à insuffler dans sa musique une substance textuelle digne de ce nom. La teneur littéraire de 21st Century Loser se veut fortement influencée par la crise économique qui secoue nos fragiles sociétés occidentales. Brendan Sheehy, Irlandais d'origine, consacre de nombreux textes centrés sur les difficultés rencontrées par son pays depuis la deuxième moitié des années 2000. Le chanteur fustige les puissants, ce qui abattent avec perfidie et égoïsme leurs cartes sans se soucier des classes moyennes, écrasées par le poids du système et des mesures. En un sens, SIR REG se fait ainsi l'auteur de « rebel-songs », reprenant une tradition initiée par bon nombre de groupes punk irlandais depuis les années 70. Désabusé et lucide, le leader du groupe apporte une véritable valeur littéraire à l'album, et l'on se prend à écouter attentivement, à tenter de comprendre le sens de paroles telles que celles de « 'Til the dead come alive », « Banquet for dreamers », « City of tragedy » ou « We'll rise again ». La force de SIR REG reste néanmoins sa capacité à ne pas s'enfermer dans la colère et la rancœur, le groupe offrant à intervalle réguliers des textes plus légers, consacrés à l'amour, à l'absence d'amour, ainsi qu'à l'apologie de l'hédonisme. On creuse et se délecte de ces paroles, chantées avec puissance et beauté dans un anglais empreint d'un fort accent irlandais.

La musique, nécessairement, est à l'avenant. Tantôt agressive et mordante, tantôt délicate, elle s'enroule autour des textes avec une beauté et une limpidité qui semblent innées. Le violon de Karin et le bouzouki de Mats viennent enrichir une section rythmique classique auquel le groupe joint des guitares acoustiques majoritaires ainsi que, à l'occasion, quelques lignes de guitare électrique. Avec une section « celtique » réduite à son minimum, le groupe parvient à produire un rendement maximum. Bien aidé par une production profonde et léchée, SIR REG construit des titres fouillés et variés, qui dévoilent à chaque écoute de nouveaux arguments. Sans temps morts, tous les titres accrochent l'oreille, du début à la fin de l'album, sans qu'il soit possible d'établir une quelconque hiérarchie, malgré une hétérogénéité ostensible. Les amateurs de la facette la plus punk du groupe, la plus proche de FLOGGING MOLLY, fondront à l'écoute de « Emigrate », qui ouvre l'album à la manière d'un coup de poing en pleine face, « At the end of the world », qui voit sa première partie acoustique se transformer peu à peu en un punk électrique débridé, « 21st Century Loser », saccadé et engagé, ou encore « All that remains », dont le violon vindicatif se fait porteur d'une irrésistible efficacité. A côté de ces titres cohabitent des morceaux plus calmes, dont SIR REG s'est fait la spécialité sur ses précédentes offrandes. On succombe, nécessairement, aux mélodies à la fois délicates et intenses qui caractérisent les ballades « Walking into doors » et « City of Tragedy », sans doute les plus convaincantes que le groupe ait écrit à ce jour. Calmes, mais pas pour autant légères et dénuées de sens, ces pépites achèvent de transformer l'album en une œuvre variée et complète, qui se laisse apprécier un peu plus à chaque écoute.

Pour SIR REG, l'évolution naturelle est désormais d'aller vers l'ouest, et concurrencer ses idoles sur leur propre terrain, les Etats-Unis. Avec un album de la trempe de 21st Century Loser, qui renvoie tous ses concurrents à leurs études, le groupe irlando-suédois semble parfaitement armé pour faire carrière outre-Atlantique. Une chose est néanmoins certaine : Avec une œuvre telle que celle-ci, le cœur punk-celtique de l'Europe ne bat désormais plus que pour ce groupe passionnant et inventif, déjà indispensable. Un album à se procurer d'urgence !

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   GEGERS

 
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- Robin Rönnlund (mandoline, flûte, claviers)
- Brendan Sheehy (chant, guitare)
- Karin Ullvin (violon)
- Erik Ullvin (batterie, banjo)
- Juba (basse)
- Palle Svensson (guitare)


1. Emigrate
2. Raise Your Hand
3. ‘til The Dead Come Alive
4. At The End Of The World
5. Walking Into Doors
6. Banquet For Dreamers
7. 21st Century Loser
8. Live For Today
9. City Of Tragedy
10. All That Remains
11. We’ll Rise Again
12. 21st Century Loser Pt. 2



             



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