NAS ne peut pas être arrêté, même les pires ouragans touchant les Etats-Unis ne pourront pas le stopper dans sa carrière aussi étonnante que parsemées d'embuches. Après un Hip Hop Is Dead fort peu convaincant, notre New Yorkais revient avec un album qui encore une fois va susciter quelques polémiques. Le titre prévu à l'origine pour cette 9ème galette était Nigger, mais voyant le débat engendré par un tel titre, NAS a décidé de le changer pour Untitled en estimant que son vrai public comprendra le message.

Une chose est sûre, le rappeur compte bon nombre d'excellents albums à son actif et est plein aux as – la récolte du travail, mérité donc – il arrive donc en territoire conquis avec cet album, les précédents ayant reçu une opinion favorable des critiques les plus influentes. L'introduction « Queens Get The Money » et son instru au piano aussi belle qu'agréable à écouter est une bonne entrée en matière pour cet album qui s'annonce dès les premières notes être une réussite. Ma surprise fût énorme quand la deuxième piste « You Can't Stop Us » effleure mes oreilles et que je reconnais l'instru précédemment entendue chez MOS DEF sur son « Undeniable ». Il n'est pas commun de se voler des instrus entre rappeurs, mais que NAS vole une instru à l'un des membres du groupe BLACKSTAR m'a beaucoup étonné, autant que cela m'a réjoui. Le refrain est le même que sur la version de MOS DEF, ce qui nous offre une bonne version, un poil plus calme si on devait comparer avec « Undeniable », mais qui convient tout à fait à NAS.

Bigre, cet album est finalement bien étonnant. Moi qui n'attendais pas grand chose après un Hip Hop Is Dead qui m'avais déçu dans l'ensemble, me voilà réconforté. « Breathe » confirmera mes dires, titre bien dosé dans lequel NAS critique l'Amérique :
« In America you'll never be free,
Middle fingers up, fuck the police,
Damn, can't a nigga just breathe ? »
Ces paroles, bien que trop redondantes dans le monde du hip hop, restent nécessaires dans un pays où l'égalité n'est pas encore totalement logique et acquise pour certains. Le rappeur va d'ailleurs prendre ce sujet pour ses textes dans d'autres morceaux tels que « America ».
On arrive tout doucement au morceau qui se dégage comme étant le grand tube de cet album, « Hero ». Une instru qui envoie du pâté, un refrain des plus accrocheurs et NAS qui gère tout ça. Même si on peut trouver le titre un poil commercial, il reste bien sympa à écouter et nul doute qu'il restera longtemps dans mes playlist préférées.

La deuxième partie de l'album se révèle plus molle et moins surprenante, « Testify » ne retient pas l'attention, « N.I.G.G.E.R » non plus si ce n'est par les paroles qui demeurent intéressantes. « Fried Chicken » possède une instru acceptable mais le morceau est détrui par un Busta RHYMES qui n'est pas du tout dans l'ambiance avec sa voix et son hérisson coincé dans sa gorge qu'il ferait bien de retirer à l'occasion. Fort heureusement, l'album se terminera avec un excellent « Black President » où l'on entend un 2PAC samplé pour l'occasion. Un excellent titre où NAS utilise toute la pêche de l'instru pour dégager au maximum son ressenti dans ses textes.

Que de surprises durant cet album, qui au final est plutôt au dessus de mes attentes. Des titres comme « Hero », « Black President » ou « Queens Get The Money », pour ce citer qu'eux, sont des valeurs sûres et réécoutables sans modération. Même si certains morceaux ne retiendront pas l'attention, l'ensemble reste correct et NAS remonte un poil le niveau d'un Hip Hop Is Dead qui m'avait déçu.