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PUGGY - Dubois Died Today (2007)
Par MOONDREAMER le 28 Novembre 2013          Consultée 2520 fois

Dire que Bruxelles, siège de nombreuses institutions de l’Union Européenne, capitale d’un pays clivé linguistiquement et politiquement, est une ville intrinsèquement multi-culturelle relève de l’évidence. Et l’histoire de PUGGY n’en est qu’une magnifique illustration : bien peu de lieux en ce monde pourraient catalyser la rencontre entre un anglais (Matthew IRONS, à la guitare et au chant), un français (Romain DESCAMPE, à la basse) et un suédois (Egil «Ziggy» FRANZEN, à la batterie), réunis par une affinité musicale qui transcende largement leurs cultures nationales.

Les trois musiciens se rencontrent un peu par hasard, décidant d’improviser une petite jam ensemble et découvrent à leur grande surprise que le courant passe admirablement bien. Tellement bien qu’ils décident tous d’interrompre leurs participations à d’autres groupes ou projets pour se consacrer intégralement au trio qu’ils viennent de former. Celui-ci, baptisé PUGGY (nom qui s’est, selon les musiciens, imposé de lui-même sans trop savoir pourquoi ou son sens exact, si ce n’est que son côté léger correspond tout à fait au son qu’ils voulaient infuser à leur musique), se revendique clairement belge. « Parce que c’est la Belgique qui nous a réunis [et parce] qu’on se sent très proches du reste de la scène belge qu’on croise fréquemment lors des festivals » dira le chanteur dans plusieurs interviews.

Pour autant, l’alchimie entre les artistes ne fait pas tout et le groupe peine à percer, essuyant refus sur refus de se faire signer pour un album. C’est sur un coup de coeur que le studio indépendant TalkieO décide finalement de donner sa chance au groupe prometteur. On leur donne moins d’une semaine en studio pour enregistrer leur album : c’est peu mais bien assez pour les musiciens qui ont déjà accumulé un nombre respectable de compositions testées à maintes et maintes reprises en live.

C’est d’ailleurs là qu’émerge la première difficulté à laquelle le groupe se trouve confronté : eux qui voulaient reproduire l’énergie et l’émotion de leurs lives se rendent vite compte que le passage en studio ne leur permet pas de retranscrire la chaleur d’un public. Qui plus est, la précipitation de leur démarche ne manque pas de se faire ressentir : les arrangements et la production ont encore quelques défauts perceptibles. C’est tout à fait pardonnable pour un groupe débutant et l’instrumentation tout comme le travail des voix demeurent impeccable. Mention spéciale pour l’organe vocal envoutant du chanteur, Matthew, qui n’en finit pas de surprendre.

L’atmosphère oscille ainsi entre un rock acoustique vindicatif et une pop entrainante dans laquelle les choeurs sont à l’honneur, le tout enrobé par quelques touches de folk et de jazz manouche. Au niveau des compositions, toutes ne se valent pas et l’excellent côtoie le moins bon même si globalement, l’ensemble reste cohérent et très agréable. Au rang des meilleurs morceaux de l’album, on peut placer sans hésitation « Insane », « Sorry », « Yeah Yeah Yeah Yeah ! » ou « The Luckiest Crime ».

Finalement, le bilan de Dubois Died Today est très prévisible : nous sommes face à un premier album bon, très bon même, mais encore imparfait. Enfin, cette imperfection reste marginale face à la spontanéité et à l’énergie contagieuses du trio. On ne peut qu’apprécier le potentiel et encourager le groupe à poursuivre parce que le talent est là, c’est indéniable.

Note finale : 3.5/5

Pour l’anecdote, c’est après la sortie de cet album, par un concours de circonstance peu commun que PUGGY connait ses premiers succès : groupe d’ouverture du festival Couleur Café en Belgique, c’est peu après qu’ils aient terminé leur set qu’un incendie se déclare, forçant le festival à fermer ses portes. La presse spécialisée n’a donc que les extraits du concert de PUGGY pour illustrer leurs reportages et c’est ainsi que leur performance se retrouve en boucle à la télévision, attirant l’oeil de Brandon BOYD , guitariste d’INCUBUS, groupe de rock américain qui, appréciant depuis son hôtel leur prestation et pensant à tort que le groupe est très connu (mais oui, s’il passe tout le temps à la télé !), leur propose de faire la première partie de toutes les dates de son groupe pour sa tournée européenne en automne 2007.

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   MOONDREAMER

 
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- Matthew Irons (voix, guitare, claviers, choeurs)
- Egil «ziggy» Franzen (batterie, percussions, choeurs)
- Romain Descampe (basse, choeurs)


1. Dubois
2. The Luckiest Crime
3. Out Of Hand
4. Times Like These
5. Sorry
6. We’ll See
7. Simple Dreams
8. Yeah Yeah Yeah Yeah!
9. Chez Madame Louise
10. Burned
11. In The Morning
12. Don’t Wake Me Up
13. Insane
14. Lonely Murder



             



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