Il faut attendre 2007, soit 21 ans après sa dernière réalisation, pour que Herman RAREBELL se décide à donner une suite à sa carrière solo. Il faut dire que, bien occupé avec Scorpions, puis avec sa maison de disques monégasques, et enfin son projet Drum Legends, le batteur est resté actif et présent, même après son départ des arachnides en 1995. C'est donc à l'heure ou certains aspirent à une retraite bien méritée que le musicien tente de se donner une nouvelle chance sous son propre nom. Le résultat, intitulé I'm Back, parvient à séduire, raisonnablement.

Entouré de son épouse, la saxophoniste Claudia Raab, ainsi que d'un chanteur au timbre proche de Bon Scott, Stefan Erz, Herman semble bien décidé à vouloir faire parler la poudre, et propose, pour sa deuxième réalisation, un hard rock assez basique, mais néanmoins efficace, qui parvient à frapper juste et fort, au contraire des morceaux ratés présents sur Herman Ze German. I'm Back débute d'ailleurs par une doublette de titres qui rappellent AC/DC. Herman est toujours ce batteur métronomique qui, à défaut d'être un grand virtuose, a pour lui la précision et l'impact, la force de son instrument. On apprécie donc « Take it as it comes », chanté par le batteur, titre orienté guitare, sorte de hard rock bien foutu et inspiré. Le saxophone, qui sera présent sur bon nombre de morceaux, vient glisser un solo surprenant, mais ce son cuivré parvient finalement à se fondre avec réussite dans la musique. Dans une veine similaire, « Don't lose your trust » prévaut grâce à un refrain bien senti, qui renvoie directement au hard rock des années 80.

Bien vite néanmoins, I'm Back se transforme en un fourre-tout assez improbable, duquel l'auditeur est obligé de trier le bon grain de l'ivraie. On retient l'énergique « Let me rock you », la power-ballad « Your love is hurting », et ces deux titres aux intonations country très réussis que sont « Backattack » et « I'm back », qui témoignent d'un Herman inspiré et très en forme. Quoique, il semblerait que le batteur ne soit pas entièrement responsable de cette réussite, puisqu'il ne co-écrit que deux morceaux sur cet opus. Il semblerait, en effet, que le bonhomme ait laissé tomber l'écriture pour favoriser la production de l'album et l'interprétation des morceaux. L'interprétation, justement, Herman y met tout son cœur, sur les quelques instrumentaux qui aèrent un peu l'ensemble. On apprécie ainsi cette relecture de « WipeOut », déjà présent sur le premier album du batteur, tout comme on apprécie son jeu sur « Drum Dance » , tribal et enlevé, qui voit la batterie s'accoupler avec la guitare électrique et le saxophone pour un rendu sympathique. Les difficultés surviennent néanmoins avec cette relecture indigeste de « Rock You Like a Hurricane », qui voit Herman tenter de « rapper » sur les paroles du morceaux, pour un résultat à la limite du ridicule.

Malgré tout, sans prétention, Herman RAREBELL parvient à proposer avec I'm Back un album qui transpire l'artisanat mais qui offre son lot de bons moments. Un album de passionné qui fleure bon la nostalgie.