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Herman RAREBELL - Acoustic Fever (2013)
Par GEGERS le 22 Juillet 2013          Consultée 5061 fois

En 1995, après 18 ans de bons et loyaux services, Herman RAREBELL quitte définitivement Scorpions. Usé par le rythme soutenu des tournées, déçu d'être mis à l'écart, selon ses dires, du processus de création des morceaux par un Klaus Meine désireux de renouveler le succès de « Wind of Change » et s'octroyer les royalties associés, le batteur quitte le navire à un moment délicat de la carrière du groupe, qui le voit prendre un virage l'éloignant quelque peu de son hard rock séculaire. Herman « Ze German », comme il fut surnommé aux Etats-Unis, laisse derrière lui plus d'une trentaine de morceaux co-composés ou co-écrits avec Klaus Meine et Rudolf Schenker, parmi lesquels certains sont devenus des standards du groupe : « Bad Boys Running Wild », « Rock You Like a Hurricane », « Dynamite », autant de titres devenus des incontournables du groupe en concert.

Le problème d'Herman réside néanmoins dans le fait que, en dehors des Scorpions, le bonhomme n'est pas parvenu à composer et écrire des morceaux tenant vraiment la route. Si sa première contribution au groupe (le morceau « He's a woman / She's a man », sur l'album Taken by Force en 1978) avait été source de litiges au sein du groupe (Uli Jon Roth n'appréciant pas du tout le texte, traitant d'une mésaventure parisienne avec une prostituée transsexuelle), il reste néanmoins évident qu'Herman a grandement contribué à l'imagerie hard rock « hédoniste » et sexuellement épicée du groupe, à une époque où le hard rock était indissociable des plaisirs sous la couette (ou dans les loges). Son retour en 2007, avec le somme toute médiocre « I'm Back », n'est pas parvenu à donner une bonne impression des capacités de l'auteur / compositeur.

Tout naturellement, Herman joue donc la carte de la nostalgie alors que son intégration au sein du groupe de Michael Schenker depuis 2010 lui a donné un bon coup de jeune. Comme il l'avait fait en 1986 sur l'album Herman Ze German and Friends, le batteur a décidé de s'entourer d'une bande de copains, des vieux briscards ainsi que des jeunes pousses, pour enregistrer son nouvel album. Celui-ci, comme son titre l'indique, est intégralement acoustique. Et il est, comme son titre ne l'indique pas, composé uniquement de reprises de morceaux co-écrits par Herman pour les Scorpions. Si les arachnides ont eux-mêmes fait l'expérience de la transposition acoustique (le live Acoustica en 2001), ce nouvel opus d'Herman se démarque de celui de ses anciens camarades : nécessairement constituée de morceaux écrits entre 1978 et 1988, la tracklist se fait plus mordante, plus énergique, et finalement plus audacieuse que celle concoctée à l'époque par les Scorpions.

Accompagné de son comparse Michael Voss, qui outre la guitare, les choeurs, les orchestrations et la production, se paye le luxe de chanter sur l'introductif « Loving You Sunday Morning », Herman Rarebell a fait appel à 13 chanteurs qui viennent mettre en valeur ces morceaux ultra-connus ou oubliés qui composent l'album. Avec un chanteur par morceau, le résultat est forcément inégal et hétérogène. Globalement néanmoins, on ne peut qu'être bluffé par le travail vocal de chanteurs audacieux qui n'hésitent pas à retravailler les lignes vocales finalement pas si intouchables de Klaus Meine. Musicalement, l'opus se fait donc minimaliste, mais bénéficie des arrangements efficaces de Michael Voss, ainsi que de la force de frappe toujours infaillible de notre batteur sexagénaire.

Le méga-tube « Rock you like a hurricane » est finalement le morceau le moins marquant de l'ensemble. Interprété par le pourtant compétent Bobby Kimball (Toto), il ne surprend pas, et n'offre guère d'intérêt. On lui préférera de loin cette superbe version de « Is there anybody there », chantée avec une classe incroyable par un Alex Ligertwood (Santana) toujours très en voix. En rappelant Don Dokken et Jack Russell (Great White), qui chantaient déjà sur l'album Herman Ze German de 1986, Herman s'est fait un petit plaisir : Dokken, qui chantait également sur les démos de l'album Blackout durant la convalescence de Klaus Meine, interprète une version délicate et intimiste de « You give me all I need ». Incapable de monter dans les aigus, le chanteur adapte les lignes vocales et donne ainsi naissance à une version doucereuse pleine de feeling. Jack Russell se fait pour sa part magistral sur « Don't make no promises », titre malheureusement oublié, pourtant porteur d'une énergie rock communicative et doté d'un refrain excellent (« ne fais pas de promesse que ton corps ne peut pas tenir »).

On reste pantois également face à l'excellente prestation de Johnny Gioeli sur « Dynamite », brûlot qui passe parfaitement le test acoustique, et qui confirme que les Scorpions auraient pu, sur Acoustica, faire preuve d'un peu plus d'audace. Gary Barden et Doogie White, respectivement ancien et nouveau vocaliste du groupe de Michael Schenker, se font également très en voix sur « Falling in Love » et « Make it real », dans des interprétations proches du feeling originel des morceaux. Si la présence de la b-side « Love is blind » est surprenante (le morceau n'apparaît que sur le best-of Best, paru en 1999), force est de reconnaître que Paul Shortino (Quiet Riot, King Kobra) s'en sort à merveille sur ce morceau au refrain imparable. Même l'obscur et inquiétant « Animal Magnetism », agrémenté pour l'occasion d'une guitare flamenco, se fait une réussite sans faille. On ne reste finalement dubitatif qu'à l'écoute de « Another piece of meat », qui voit l'interprétation du pourtant compétent Tony Martin, bourrée de réverb, se faire irritante plus que sympathique.

Les morceaux d'époque, qui parvenaient à mêler un sens indiscutable de la mélodie et une capacité à proposer des riffs incroyables, s'inscrivent de façon surprenante parfaitement bien dans ce contexte acoustique. Si on aurait aimé que Herman propose quelques adaptations tirées de Crazy World (album pour lequel il a participé à la composition ou l'écriture de 8 morceaux), ou que le batteur sorte quelques raretés supplémentaires (« Hey You », « Rubber Fucker »...) on ne peut qu'applaudir des deux mains cet exercice casse-gueule qui se transforme en indéniable réussite. Dans l'espoir peut-être d'un volume 2 ?

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   GEGERS

 
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- Herman Rarebell (batterie)
- Michael Voss (chant, guitare, claviers)
- Corey Whitehead (guitare)
- Robby Lochner (guitare)
- Dario Seixas (basse)
- John Parr (chant)
- Alex Ligertwood (chant)
- Bobby Kimball (chant)
- Don Dokken (chant)
- Doogie White (chant)
- Johnny Gioeli (chant)
- Gary Barden (chant)
- Jack Russell (chant)
- Paul Shortino (chant)
- George Daniels (chant)
- Tony Martin (chant)
- Michael Nagy (chant)


1. Loving You Sunday Morning
2. Passion Rules The Game
3. Is There Anybody There
4. Rock You Like A Hurricane
5. You Give Me All I Need
6. Make It Real
7. Dynamite
8. Falling In Love
9. Don’t Make No Promises
10. Love Is Blind
11. Arizona
12. Another Piece Of Meat
13. Animal Magnetism



             



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