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Herman RAREBELL - What About Love ? (2025)
Par GEGERS le 19 Avril 2025          Consultée 172 fois

Sur ses vieux jours, Herman RAREBELL (75 ans au compteur) se la joue un peu Ringo STARR. What About Love ? demande-t-il sur le titre de son nouvel album, une question illustrant une réflexion plus large sur les espoirs éteints d'une paix durable. Il faut dire que, ayant fait partie du groupe ayant enfanté "Wind of Change", un des plus grands hymnes à la paix de la musique contemporaine, ce bon Herman est en droit de se demander où ont bien pu passer ces idéaux. De paix, pourtant, il n'en est guère question lorsque le batteur évoque, à longueur d'interviews, cette rancœur qui l'habite et cette déception de ne pas avoir été rappelé par ses camarades des SCORPIONS lorsque ces derniers ont dû recruter un nouveau batteur en 2016. Lui qui se déclare plus en forme que jamais, et se présente comme le garant de l'identité "hard rock" du groupe Allemand, a du mal à tourner la page, et repartirait bien pour un ultime tour de manège.

Peace & Love, donc, voici donc un propos qui intéresse le musicien vétéran au moment de présenter son nouvel album, le premier publié depuis son projet Scorpion's Songs Symphonic, énième relecture de son répertoire scorpionnesque. "What About Love ?" Alors qu'il n'a pas proposé de matériel original depuis le sympathique I'm Back, publié en 2007 (notons tout de même le morceau "Let It Shine" sur l'album Herman's Scorpions' Songs en 2014), le bûcheron germanique a décidé de se frotter à une douzaine de standards rock / hard rock des années 80, une époque de voyages, de rencontres, de création, mais également d'excès, qu'il affectionne tout particulièrement. "Avec cet album, je ne souhaite pas seulement rendre hommage à ces grands hits des années 80", déclare-t-il. "Il ne s'agit pas uniquement d'évoquer ces mélodies emblématiques qui me manquent terriblement aujourd'hui. Avant tout, il s'agit de se rappeler des sentiments et des émotions que ces chansons transportent avec elles. L'amour, le courage, l'optimisme qui les habitent. Tout cela s'est perdu depuis."

Pour raviver ce qu'il considère être l'âge d'or de la musique, Herman s'est entouré d'une belle équipe. Il y a naturellement le fidèle lieutenant Michael Voss (MAD MAX, Michael Schenker's TEMPLE OF ROCK), qui œuvre ici en tant que chanteur, guitariste, et producteur. Participe également le bassiste Bob Daisley, pré-retraité célèbre pour sa participation aux albums emblématiques d'Ozzy OSBOURNE, mais dont l'amitié avec Herman remonte à ses années Rainbow. Ajoutez au casting le guitariste Dann Huff, (requin de studio pour des artistes tels que GIANT, Elton JOHN ou encore Michael JACKSON) Neil Carter (UFO, Gary MOORE), qui partage les lignes de claviers avec le producteur et song-doctor Jim Vallance, dont la rencontre avec Herman remonte à la fin des années 80, le bonhomme étant le producteur de l'excellent album Crazy World de SCORPIONS. Howard Leese (guitariste de HEART) vient compléter cette assemblée de vieilles gloires du hard rock, qui laisse tout de même un peu de place à la jeunesse, puisque la chanteuse Van De Forst, découverte par Michael Voss, se joint à cette réunion d'anciens combattants.

Comme sur de nombreux albums de reprises, le résultat est disparate, mais il résulte des premières écoutes une sensation étrange de promesse non tenue. Se présentant comme le garant de cette flamme hard rock que les SCORPIONS auraient, selon lui, perdu avec son départ, cet album sonne de manière résolument soft, les guitares électriques étant souvent complétées par des claviers très présents et des lignes acoustiques qui adoucissent considérablement le propos. Ainsi, loin d'émuler la flamboyance et l'urgence de cette époque qu'il vénère, Herman propose un album tout en retenue, qui ne lâche les chevaux qu'à de rares occasions : l'inévitable relecture (encore une !) du "Rock You Like a Hurricane" des SCORPIONS en est une, tout comme cette reprise fidèle bien que sympathique du "I Love Rock'n'Roll" de Joan JETT, qui a profondément marqué le batteur puisque le morceau était régulièrement diffusé dans la sono juste avant l'entrée en scène des SCORPIONS au cours des années 80 et 90. L'album évolue ainsi, le plus souvent, dans des sonorités rock / soft assez anodines et sans réel intérêt. La reprise d'"In The Air Tonight" de Phil COLLINS en est un bon exemple. Le son est aux petits oignons, l'interprétation vocale de Michael Voss, toute en blues et en nuances, est très réussie, et la frappe de ce bon Herman, lourde, précise, germanique en somme, ne souffre guère du passage du temps. Mais si l'intention est bonne, le résultat est résolument, désespérément plat. Une impression renforcée par la volonté de coller à la version originale ce qui, une fois la découverte passée, ne nous donne guère envie d'y revenir. Il en va de même pour "I Want To Know What Love Is" (FOREIGNER) ou pour "Here I Go Again" (WHITESNAKE) qui malgré d'évidentes qualités d'interprétation s'essoufflent très vite.

Lorsque Herman fait preuve d'un peu d'audace dans les arrangements, le résultat tombe malheureusement souvent à plat. Si on peut apprécier cette reprise de "Every Breath You Take" (The POLICE) dans une version AOR somme toute intéressante, que dire de cette version totalement ratée de "Sweet Child O’ Mine" (GUNS'N'ROSES), portée par une chanteuse dont le timbre, bien que séduisant, manque résolument de puissance. Si "Love Is A Battlefield" (Pat BENATAR) se fait plaisante, l'ennui s'installe rapidement, et ce ne sont pas une énième relecture de "Passion Rules the Game" (le morceau de SCORPIONS favori d'Herman), ou les reprises polies mais sans vie de HEART ("What About Love", "These Dreams") qui viendront allumer l'étincelle.

Au final, What About Love ? ressemble davantage à une lettre nostalgique qu'à une véritable déclaration d’amour au rock des années 80. Herman RAREBELL, malgré une sincérité évidente et un casting impressionnant, semble prisonnier d’une époque qu’il chérit mais qu’il peine à faire revivre avec fraîcheur. L’album, trop sage, trop respectueux, manque cruellement de cette énergie brute et un peu folle qui faisait, selon le batteur, la magie de cette époque. On aurait aimé que le vétéran ose davantage, bouscule ces standards, les réinvente à son image plutôt que de les reproduire avec une fidélité timide. Reste un projet touchant, porté par un musicien qui n’a pas renoncé à ses idéaux, mais dont le cri du cœur se perd malheureusement dans un écho trop lisse.

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- Herman Rarebell (batterie, choeurs)
- Michael Voss (chant, guitare)
- Van De Forst (chant, guitare, claviers)
- Dann Huff (guitare)
- Howard Leese (guitare)
- Bob Daisley (basse)
- Neil Carter (claviers)
- Jim Vallance (claviers)
- Eva Von Der Forst (choeurs)
- Lexus De La Foret (choeurs)


1. In The Air Tonight (phil Collins)
2. I Want To Know What Love Is (foreigner)
3. Love Is A Battlefield (pat Benatar)
4. What About Love (heart)
5. Every Breath You Take (the Police)
6. Sweet Child O’ Mine (guns'n'roses)
7. Here I Go Again (whitesnake)
8. Addicted To Love (robert Palmer)
9. Passion Rules The Game (scorpions)
10. Rock You Like A Hurricane (scorpions)
11. These Dreams (heart)
12. I Love Rock ‘n’ Roll (joan Jett)



             



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