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2007 Free
2012 Renaissance
2015 Afrodeezia
2018 Laid Black
 

- Style : Stanley Clarke
- Membre : Jean-michel Jarre
- Style + Membre : Miles Davis
 

 Marcus Miller (2055)

Marcus MILLER - Free (2007)
Par TEEMO le 10 Mars 2014          Consultée 2784 fois

Le dernier album solo de Marcus avant sa « Renaissance » est sorti en 2007 et s'intitule « Free ». Il faut rappeler que ses premières amours musicales d'adolescence étaient le funk (notamment les Jackson Five qui lui donnèrent l'élan pour commencer la basse) et la pop et que le premier instrument sur lequel il jette son dévolue est la clarinette. Il faut bien prendre en compte ses influences premières pour comprendre sa musique, car on peut se retrouver fort dépourvu si de sa discographie on ne connaît que « Renaissance » (album résolument jazz). En effet, alors que ce dernier album est fortement marqué par le jazz moderne, il n'en est pas de même pour ses autres albums studios dont le style s'apparenterait plutôt à un cocktail contenant une forte de dose de funk dilué dans de la pop catchy avec un soupçon de jazz. C'est intéressant de constater qu'à l'instar d'un certain Victor Wooten, autre grande figure de la 4-cordes, Marcus Miller maîtrise parfaitement les secrets et les subtilités du jazz mais n'en fait pas pour autant son style de prédilection.

On peut dire que Marcus Miller est toujours aussi élégant. Regardez cette pochette : le chapeau bien vissé sur la tête, le sourire aux lèvres qui ne le quitte jamais, les chaussures bien cirées, la chemise d'un blanc éclatant ouverte à moitié et recouverte d'une veste en jean, plus classe tu meurs !
C'est en 2007 qu'est sorti « Free ». Composé de 10 titres dont 5 reprises (monnaie courante chez le bassiste), il est autoproduit sous le label 3 Deuces Records. Il y a deux points récurrents chez Miller : il aime changer son équipe de musiciens à chaque album (même si certains membres restent parfois pour plusieurs albums) ; il met un point d'honneur à faire participer des invités de choix.

Le premier titre porte plutôt bien son nom puisque « Blast » explose littéralement. Ce morceau est devenu un classique des concerts. Son thème marqué par des accents hindous laisse place au slap direct, simple (dans sa structure) et efficace. On enchaîne aussitôt sur un morceau bien plus posé qu'est « Funk Joint ». Les cuivres ouvrent le pas sur un ton presque monocorde et désabusé, puis ronronne la basse de Miller, chaleureuse et ronde, grave et rassurante. Ça groove !

Parmi les reprises et hommages présents sur le disque on ne peut passer à côté de « Jean Pierre » et de « Higher Ground ».
La première issue de la plume du grand Miles - et publiée sur « We Want Miles » en 81 sur lequel Marcus Miller jouait déjà -, est un low tempo de plus de 7 minutes basé sur un leitmotiv rythmique dans la lignée du jazz modal. Le thème, sorte de ritournelle enfantine est, à la différence du morceau original, joué à la basse, ce qui insuffle davantage de punch. La difficulté de ce genre de morceau réside principalement dans le fait qu'il faille redoubler d'effort pour improviser étant donné que la base du morceau est presque dénuée de variations (d'un côté cela permet plus de liberté mais de l'autre cela met à rude épreuve l'inventivité). Il va sans dire que Miller tient la barre sans problème et parvient à capter notre attention jusqu'à la dernière minute grâce à son jeu riche et complexe. On admirera les qualités d'improvisateur de l'harmoniciste Gregoire Maret, malgré un son plutôt particulier (très aigu), d'autant plus quand on a l'habitude de son utilisation dans le blues. Lui aussi sait y faire et il le démontre à maintes reprises au cours de l'album.
La seconde reprise, vous l'aurez noté est empruntée à Steveland Morris alias Stevie Wonder. C'est assurément une incroyable et puissante version où nous avons plaisir à entendre un superbe solo de Keith Anderson.

L'invité spécial de « What is Hip » n'est autre que David Sanborn, saxophoniste alto dont il a été le fidèle acolyte entre la mi-70's et 2000. Plus qu'un simple accompagnateur, Marcus Miller a été son producteur à plusieurs reprises et surtout un compositeur de qualité ayant largement participé à la création du son Sanborn. Nous avons donc là un morceau funky (écoutez cette ligne de basse...), marqué par l'orgue – Chester Thompson nous gâte d'ailleurs d'un somptueux solo - comme à l'accoutumé et mené par le son aigu, presque criard mais pourtant mélodieux du saxophone. On se croirait au beau milieu de l'album « Upfront » du même Sanborn, quel bonheur !

Pour trouver les morceaux moyens, parce qu'il y en a, il faut voir du côté de « Milky Way » composé et interprété par Miller et le bluesman Keb' Mo'. Peu inspiré, lent, un refrain lourd et lassant, bref ça n'est pas une grande réussite. Ensuite, il y a « Pluck » qui part d'un bonne intention en nous proposant une ligne de basse bien rythmée et où l'on retrouve ces effets de sitar que l'on avait dans le morceau d'intro. Mais, c'est bien simple, il ne se passe vraiment pas grand chose. D'accord il s'agit d'un interlude, mais 4 minutes c'est un peu long quand même, surtout pour ce qu'elle propose !
Heureusement, nous pouvons nous consoler avec « When I Fall In Love », qui est mou en apparence mais en réalité plein de feeling et intelligemment construit. Nous parlions de clarinette - Il s'agit plus précisément d'une clarinette basse - nous sommes servis. Une introduction majestueusement jouée à la clarinette basse qui mène peu à peu vers une montée enclenchée par la batterie, suivie par la basse pour un bouquet final remarquable.

Sans citer tous les morceaux de « Free » on peut aisément affirmer que Marcus Miller s'en sort avec les honneurs en nous proposant des morceaux énergiques et claquants. Si certains titres peinent à convaincre l'auditeur par leur manque d'idée, d'autres brillent par leur efficacité imparable. On apprécie évidemment toujours la volonté qu'a Miller de mettre en avant ses musiciens, surtout au vu de leur virtuosité. Et on ne peut s'empêcher d'admirer la maîtrise parfaite de ses instruments, notamment du slap. Car en plus d'avoir popularisé la basse comme instrument de lead et non plus comme une simple accompagnatrice, il joue à plusieurs reprises les parties de guitare, de clavier... et du sitar ! Quel génie !

Note réelle : 3,75

N.B. : Une version US de l'album « Free » sortie en 2008 et intitulée simplement « Marcus » contient quatre titres inédits. Seuls les titres « 'Cause I Want You » (avec le rappeur Shihan the Poet, pour les connaisseurs) ainsi que « Ooh » avec Lalah Hathaway valent vraiment le coup.

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- Marcus Miller (basses, clarinette basse, guitares, claviers)
- Keith Anderson (saxophone ténor)
- Poogie Bell (batterie)
- Bobby Sparks (claviers)
- Gregoire Maret (harmonica)
- …


1. Blast
2. Funk Joint
3. Free
4. Sturm
5. Milky Way
6. Pluck (interlude)
7. When I Fall In Love
8. Jean Pierre
9. Higher Ground
10. What Is Hip ?



             



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