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2007 Free
2012 Renaissance
2015 Afrodeezia
2018 Laid Black
 

- Style : Stanley Clarke
- Membre : Jean-michel Jarre
- Style + Membre : Miles Davis
 

 Marcus Miller (1604)

Marcus MILLER - Renaissance (2012)
Par TEEMO le 15 Juillet 2013          Consultée 3302 fois

Comment parler de jazz et de basse sans évoquer Marcus Miller ? Dès son plus jeune âge, ce virtuose de la 4-cordes issu d’une famille de musiciens, s’inspire des plus grandes pointures du jazz : Stanley Clarke, Larry Graham, Jaco Pastorius. Sa carrière décolle grâce au célèbre Miles Davis pour qui il compose l’album de génie « Tutu », sorti en 1986 et aujourd’hui considéré comme un chef-d’œuvre.

26 ans plus tard et après une dizaine d’albums, Miller revient avec « Renaissance » qui marque un réel changement de style. Après « Free » (jazz/pop) sorti en 2007, il s’entoure d’une nouvelle équipe de jeunes musiciens pour nous proposer un jazz assez moderne tout en restant très abordable. Les autres membres du groupe ne sont pas laissés de côté. Chaque musicien profite de son moment de gloire, mais c’est Alex Han qui a su se faire le plus remarquer. Ce jeune prodige est LA révélation du groupe. Son jeu est en effet toujours juste, efficace et frissonnant d’émotions.

« Renaissance » c’est 7 compositions et 5 reprises (plus une reprise faisant office d’introduction).

Commençons par les 7 compositions originales.

Ça commence fort avec une intro explosivement funky où chaque musicien entre en scène à tour de rôle, comme pour se présenter. Que du bonheur.
« Redemption » la joue à la fois suave et groovy. Le duo trompette/saxophone exécute le thème avec précision et s’échange les chorus. À noter un solo de basse simplement génial… Dans la même ambiance aérienne nous continuons avec « February ». Alex Han nous délivre un des plus beaux moments de « Renaissance ». Un instant magique dont l’apogée est atteint après environ 2 minutes. « Jekyll & Hyde » oscille habilement entre atmosphère hypnotisante et refrain électrique endiablé. À noter la performance du guitariste : brève mais énergique.

« Revelation ». Cette composition grandiose (introduite avec brio par une reprise de « Noctural Mist ») porte une fois de plus Alex Han au sommet de son art. Les premières secondes installent une tension pour introduire le solo du saxophoniste. Celui-ci commence en douceur et monte progressivement dans les aigus jusqu’à pousser les limites de son instrument. S’ensuit alors une partie beaucoup plus rythmée offrant un contraste séduisant. Une fois de plus, Marcus Miller démontre sa parfaite maîtrise du slap (technique de basse typique du funk).

C’est avec son second instrument de prédilection (la clarinette-basse, jusqu’alors inconnue pour moi) que Marcus Miller introduit « Gorée (Go-ray) » (l’île de Gorée étant un symbole de la traite négrière). Le ton oscille entre mélancolie et espoir et retranscrit ainsi très bien le thème suggéré par le titre.
« Cee-Tee-Eye » est indéniablement un morceau dédié à l’improvisation. Le tempo est (trop) lent et le thème manque d’originalité. Mais cela laisse place à une succession de solos : La trompette, l’orgue, et la basse s’expriment à tour de rôle. Et quels solos… ! On assiste clairement à une des meilleures prestations studio de ces artistes.

Continuons avec les 5 reprises :

« Slippin’ Into Darkness » est la première de cet album. Le groupe réinterprète magnifiquement ce titre du groupe californien WAR en apportant plus de complexité et une atmosphère plus posée. Sur « Setembro » un autre style est mis en avant : le latino. Malheureusement par le manque de punch, ce n’est pas le titre qui marquera le plus les esprits. La voix de Gretchen Parlato ressemble à un râle agaçant et la présence de Rubén Blade est inutile. Bref, une reprise qui manque franchement d’inspiration.
« Mr. Clean » rappelle l’époque Sanborn : le son chaleureux et incisif de la basse, le synthé typé Rhodes. Après deux superbes impros de cuivre, suit un pont funky à souhait qui vient grandement enrichir le morceau.

Le dernier invité s’appelle Dr. John. Pianiste et chanteur de blues, il apporte sa touche personnelle sur ce titre qu’est « Tightrope ». Un thème sympathique joué par la basse et par le saxo, un chant rapé (juste ce qu’il faut), un solo de basse surprenant : sobre mais jouissif. Finalement, l’album s’achève en beauté par un hommage au King of Pop. La basse joue le thème (chanté par Michael Jackson) et l’accompagnement en même temps ! Impressionnant.

Pour résumer, « Renaissance » est une vraie réussite. Marcus Miller et ses acolytes nous ont pondu un album mature qui ravira un large public. Un quasi sans faute (petite déception pour le batteur que l’on entend peu) qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière seconde.

Ps : Ne pas oublier que le jazz est un style de musique dédié au live. Et monsieur Miller ne déroge pas à la règle ! Je vous renvoie donc au concert à Marciac de 2012 pour un plaisir décuplé.

Morceaux préférés : Detroit, February, Revelation.

4/5 : note réelle 4,5.

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   TEEMO

 
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- Marcus Miller (basse, clarinette basse)
- Louis Cato (batterie, percussions)
- Adam Agati, Adam Rogers (guitares)
- Frederico Gonzales Peña (piano, synthé)
- Sean Jones, Maurice Brown (trompette)
- Alex Han (saxophone)


1. Detroit
2. Redemption
3. February
4. Slippin' Into Darkness
5. Setembro (brazilian Wedding Song)
6. Jekyll & Hyde
7. Interlude Nocturnal Mist
8. Revelation
9. Mr. Clean
10. Goree (go-ray)
11. Cee-tee-eye
12. Tightrope
13. I'll Be There



             



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