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2007 Free
2012 Renaissance
2015 Afrodeezia
2018 Laid Black
 

- Style : Stanley Clarke
- Membre : Jean-michel Jarre
- Style + Membre : Miles Davis
 

 Marcus Miller (1611)

Marcus MILLER - Afrodeezia (2015)
Par TEEMO le 24 Avril 2015          Consultée 2634 fois

Après « Renaissance », album dont les qualités ont clairement positionné l'opus au sommet de sa discographie, Marcus Miller revient avec un album au titre une fois de plus très parlant. Que ce soit lors de ses nombreuses collaborations ou au cours de sa carrière solo, le bassiste a toujours affiché son goût pour l'éclectisme, tant par les styles qu'il aborde que par les musiciens avec lesquels il collabore.
A notre plus grand bonheur Marcus conserve en partie cette équipe qui, depuis « Tutu Revisited » (2011) l'accompagne si brillamment. C'est ce groupe qui, jusqu'à maintenant lui permet d'afficher au grand jour la facette jazz de sa musique, facette un peu délaissée auparavant au prix d'une funk pop plus facile et accessible. Un jazz moderne certes, mais qui laisse place à des improvisations très abouties ainsi qu'à des atmosphères envoûtantes.
Mais à cela s'ajoute maintenant une nouvelle composante directement suggérée par le titre de l'album : revenir aux origines africaines de la musique et à son cheminement vers le continent américain. Logiquement, des musiciens d'outre-mer viennent enrichir l'orchestre et apporter un vent de fraîcheur aux compositions du maître des basses fréquences.

« Afrodeezia » est tout d'abord remarquable dans la mesure où il est le premier album que le bassiste signe chez Blue Note, label que l'on ne présente plus. Ensuite, par sa démarche qui ne peut qu'être saluée : mélanger le jazz et le funk, qui ont toujours été l'essence même de l'esprit Marcus Miller, avec des rythmiques atypiques, des percussions exotiques et des instruments originaux comme le guembri ou la kora.
Sur le papier c'est alléchant, mais en vérité qu'en est-il vraiment ?

« Afrodeezia » se détache de son prédécesseur « Renaissance » car revient à une musique plus carrée et compacte, voire plus conventionnelle. Inévitablement, cette musique touche d'avantage le grand public plutôt avare de refrains fédérateurs et de lignes accrocheuses qui ne débordent pas d'improvisation. D'ailleurs, le maître du slap figure parmi les plus grands vendeurs de disques dans la catégorie jazz cette année ! On observe plus ou moins le même phénomène chez Stanley Clarke, dont le dernier album en date intitulé « Up », relève plus de la pop jazzy que du jazz (fans de jazz pur et de Clarke, il est vivement conseillé de se pencher sur « Standards ») ou de la funk. Ce discours semble un peu péjoratif, pourtant, le terme « easy-listening » n'exclut pas systématique plaisir et inventivité ; seulement, il semble plus difficile d'atteindre une apogée qualitative !

Pour entrer dans le vif du sujet il faut aborder la musique avec plus de précision. On peut ressortir de belles pièces d'« Afrodeezia », certaines plus marquées que d'autres par les couleurs exotiques. Avec « Hylife »on remarque, tout comme dans ses opus précédents, que Marcus Miller a cette manière de nous ouvrir les portes de sa musique avec un entrain incroyable. Cette fois, l'introduction est bardée de percussions en tous genres, de cœurs africains, tandis que la kora s'invite à la fête. Autre originalité : l'utilisation du guembri, une sorte de basse africaine dont les sonorités très métalliques fort plaisantes entonnent le thème mélancolique de « B's River ». Ce morceau à l'atmosphère sombre rappelle son fervent engagement pour la cause africaine et est de ce fait assez touchant.
Bien que « We Were There » propose un refrain des plus banals, le titre est non seulement porté par une rythmique sud-américaine dansante, mais nous livre (enfin) quelques improvisations signées Alex Han, LA révélation de la dernière formation de Miller, Brett Williams au synthé et bien sûr Marcus Miller, dont le talent nous laisse toujours les bras ballants.

On pourrait encore évoquer « Son of Macbeth » et son superbe solo de steel drums, ainsi que la vibrante reprise du morceau culte « Papa Was A Rolling Stone », mais il ne faudrait pas omettre les quelques défauts qui plombent un peu l'album !
Au-delà des quelques morceaux très moyens que sont « Preacher's Kid », marqué par une clarinette basse soporifique, « I Still Believe I Hear » et du final « I Can't Breathe », pas catastrophique mais dont le couple boîte à rythme/rappeur ne fait pas bon ménage avec le reste, la dernière production de Marcus Miller ne diffuse pas cette sensation de spontanéité que « Renaissance » distillait. Chacun de ces titres ont certes une signification bien particulière pour leur auteur qui prêche toujours la bonne parole, cependant, l'aspect purement musical n'est pas toujours très convaincant...
Il est vrai que le travail autour des claviers réalisé par Frederico Gonzalez Peña et Kris Bowers était absolument superbe sur l'album de 2012 ; à cela s'ajoutait la touche d'Alex Han, une impression de liberté et de pureté qui nous submergeait bien vite. Ici, les talents, notamment, celui de Han semblent sous-exploités ; moins d'improvisation jazz, un aspect plus académique... On se console avec « Water Dancer » un concentré de cuivres, de basses, de guitares, tous électrifiés, comme si chacun pouvait enfin exploser ! On croirait entendre une chute de studio de l'enregistrement de « Renaissance » !

Note réelle : 3,75

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   TEEMO

 
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- Brett Williams (claviers)
- Louis Cato (batterie)
- Lee Hogans (trompette)
- Adam Agati (guitare)
- Alex Han (saxophone)
- Marcus Miller (basse, clarinette-basse)
- Alune Wade (basse, chant)
- Adama Bilarou (percussions)
- Guimba Kouyaté (guitare)
- Cherif Soumano (kora)


1. Hylife
2. B's River
3. Preacher's Kid (song For William H)
4. We Were There
5. Papa Was A Rolling Stone
6. I Still Believe I Hear
7. Son Of Macbeth
8. Prism (interlude)
9. Xtraordinary
10. Water Dancer
11. I Can't Breathe



             



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