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1969 Witchcraft Destroys Minds & Re...
1972 Coven
1974 Blood On The Snow
2013 Jinx

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2016 Light The Fire
 

- Style : Black Widow

COVEN - Jinx (2013)
Par MARCO STIVELL le 6 Avril 2014          Consultée 3532 fois

Qui se souciera du come-back de COVEN, mis à part les quelques fans obscurs qui hantent la page Facebook de la chanteuse Jinx Dawson, comme autant de démons que celle-ci accueille par de chaleureux « Hail !... » ? On parle bien ici du groupe d'anciens hippies décadents d'Indianapolis, et non celui plus récent de thrash metal basé à Seattle. Relégué au culte underground à l'image de celui de Satan auquel il s'est voué lui-même, COVEN révèle un attrait proportionnellement inverse à sa capacité de production. Jinx est en effet le cinquième album du groupe mais quatrième original, faisant suite à Blood on the Snow, publié en... 1974 ! Une compilation d'inédits le précède, Metal Goth Queen – Out of the Vault en 2008 sur Nevoc Music (actuellement épuisée), contenant diverses curiosités ainsi que les participations du premier bassiste historique de JETHRO TULL, Glenn Cornick et du regretté Tommy Bolin pour certains morceaux.

En 2007-2008, COVEN était dans une optique de « finir ce qui avait été commencé », sa carrière ayant pour rappel débuté avec le disque souvent considéré comme fondement du mouvement dark de la musique rock, Witchcraft Destroys Minds and Reaps Souls en 1969. Le nouvel album Jinx efface complètement les expériences « mélodiques » des années 70 et reprend l'esprit du premier opus qui reste le seul de cette époque lointaine à avoir connu une édition CD. L'atmosphère occult-rock envahit de nouveau la musique du groupe sous sa forme pleine, de manière toute aussi rugueuse mais plus séduisante et diversifiée. Jinx Dawson, Steve Ross et Oz Osborne, en comparaison au « debut album », s'offrent ici les moyens de réalisation impossibles à atteindre il y a quarante-cinq ans.

Ainsi, on plonge d'emblée à travers une ambiance venue d'un autre temps. Le son est saturé et tranchant comme un rasoir. La batterie sèche, les guitares crasseuses et les rires déments renvoient aux premiers BLACK SABBATH, sauf que nous sommes en 2013 et qu'il faudrait presque consulter un calendrier pour s'en assurer. La réverbération ambiante donne une couleur unique à « Out of Luck », titre doom nous précipitant à travers les flammes de l'enfer, autant qu'à son prélude sur lequel résonne la voix faussement angélique de Jinx Dawson en vocalises a-cappella, comme un appel ensorceleur. D'autres morceaux résonnent davantage dans les aigües et bénéficient de trois décennies de gloire pour le genre heavy-metal, sans pour autant briser la trame du disque.

Outre une relecture vitaminée et contrastée de « Wicked Woman », celui-ci révèle dans sa première partie cette propension de COVEN à explorer des terrains inédits, à créer des morceaux extraterrestres. « To the Devil a Daughter », lancé sur un rythme soul 60's, a un effet mitrailleuse dont une basse infernale ainsi que des tourbillons de voix, de guitares et d'effets aux synthés constituent les projectiles. Alors que l'auditeur est tenu en haleine, « Danger / Ju Ju Goat » offre à peine une retombée dans l'intention, tant son groove disco (COVEN = Abba satanique ?) parvient à envoûter. Il fait écho au « Night People » de la compilation Metal Goth Queen susmentionnée, tout comme ce goût pour l'expérimentation qui s'éloigne de la linéarité du premier opus.

Cependant, une poignée de titres se rapproche fidèlement de ce dernier, par une absence de prise de risques au niveau sonorités, tels « Epitaph » ou le plus laborieux « Quick and the Dead » qui contiennent des parties vocales récentes de Jinx Dawson. Celle-ci s'est d'ailleurs amusée à mêler passé et présent dans son interprétation, confrontant sa voix claire de jeunesse avec celle d'aujourd'hui, plus nasillarde et logiquement marquée. Un effet intéressant autant qu'il peut être déroutant, que la voix récente soit trafiquée ou non. Par ailleurs, on peut déplorer l'aspect « recyclage » de ce nouveau disque, surtout dans cette deuxième moitié qui offre le pourtant magistral « Black Swan », l'un des derniers enregistrements de Tommy Bolin en 1976, conservé tel quel et néanmoins déjà présent parmi les inédits de 2008. À défaut d'être mémorable, « Ave Satanas » reprend l'idée de l'« Ave Maria » de Gounod, mais, on se doute, avec la touche de dérision typique de COVEN.

Fouillé et diversifié, parfois un peu facile, réellement enthousiasmant sous d'autres aspects, Jinx qui va jusqu'à s'ancrer dans la durée d'un format vinyle, devrait combler l'attente des fans et susciter l'intérêt, voire le respect des curieux.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jinx Dawson (chant)
- Steve Ross (batterie)
- Oz Osborne (basse)
- + Autres Instrumentistes


1. Prelude
2. Out Of Luck
3. To The Devil A Daughter
4. Danger / Ju Ju Goat
5. Wicked Woman '13
6. Epitaph
7. Wdmrs
8. Black Swan
9. Quick And The Dead
10. Ave Satanas



             



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